Maintenir la vie à deux malgré la sexomnie
Quand Margot et Loïc se rencontrent, les deux sortent chacun·e d’une longue relation. Au début, il ne veut pas se remettre en couple. Ça changera avec le temps. Très vite, dès les premières nuits passées ensemble, un problème se dessine et tout va devenir rapidement très sérieux malgré eux. Loïc fait souvent des approches sexuelles en pleine nuit, mais en donnant l’impression « qu’il a le cerveau débranché », décrit Margot, en y repensant. Il dit et fait des choses qu’il ne fait pas d’habitude, respire différemment, a le regard absent. Margot a l’impression qu’il dort les yeux ouverts. Un matin, elle le questionne, sans savoir trop comment amorcer la chose. « Il me disait : “J’ai un vague souvenir, je me rappelle pas vraiment” », se souvient-elle. Publicité Une nuit, elle est en plein sommeil et Loïc tente de la pénétrer de façon assez violente, au point de la blesser. Elle hurle, ce qui le sort brutalement de sa torpeur. Il prend conscience de ce qu’il est en train de faire. Il se met à pleurer, à dire qu’il est un violeur, tout en n’ayant aucun souvenir de ce qu’il vient de se passer. Et pour cause, il était endormi. Au début, Margot explique qu’elle pensait que « c’était un truc à lui, que ça n’existait pas ailleurs ». Mais en réalité, le jeune homme souffre de sexomnie, ou somnambulisme sexuel. Un mal très peu connu qui toucherait 8% des personnes atteintes de troubles du sommeil, selon Sharon Chung, chercheuse au Laboratoire de recherche sur le sommeil de l’University Health Network à Toronto. De la même manière qu’un·e somnambule peut se lever et aller prendre une douche sans en garder aucun souvenir, Loïc peut avoir des relations sexuelles, qui vont de la masturbation aux tentatives de pénétration, en plein…