Vivre dans l’insécurité affective et sexuelle après un viol
Yoan, 40 ans, est homosexuel. Il a subi des abus sexuels lors de son adolescence. En échange linguistique en Flandre, un ami de la famille d’accueil dans laquelle il logeait l’a violé à plusieurs reprises. Ces agressions ont fortement impacté son estime de lui-même. La honte, la culpabilité et l’angoisse l’ont accompagné lors de la construction de son identité. Aujourd’hui, ses insécurités influencent son quotidien, surtout sa vie relationnelle et sexuelle. Publicité Selon une enquête de 2021 coordonnée par la Prof. Dr. Ines Keygnaert de l’Université de Gand-ICRH, 48% des hommes belges sont exposés à la violence sexuelle durant leur vie. Les répercussions psychologiques du viol impactent les victimes sur du long terme. Une agression sexuelle s’accompagne très souvent d’anxiété, de stress post-traumatique, d’une baisse de l’estime de soi, de honte et peut, dans beaucoup de cas, conduire à la dépression. Yoan se confie à Michel-Ange Vinti sur les conséquences des abus qu’il a subis. Il exprime à quel point il lui est encore difficile de vivre une relation saine avec un homme, ou même, de se laisser approcher physiquement. Alors comment faire pour dépasser la honte et vivre son désir ? Ce témoignage fait partie de la saison 2 de la série Être un homme, un podcast réalisé par Michel-Ange Vinti, produit par Julien Barbier et le Studio Balado. J’ai grandi dans les campagnes wallonnes. Au début, j’ai eu pas mal de relations amoureuses avec des filles. En général, quand elles commençaient à dire « Oh, c’est bien, mon mec n’insiste pas trop sur la question sexuelle », je me désinvestissais et je trouvais des raisons pour mettre fin à la relation. Durant mon adolescence, j’ai plutôt eu des rapports que je nommerais de « touche-pipi non avoués » avec des potes. Et puis, très vite, toute une série…