Trump nomme Elon Musk à DOGE, un nouveau département du gouvernement américain
Le président élu Donald Trump a annoncé qu’Elon Musk dirigera un nouveau Département de l’efficacité gouvernementale des États-Unis (“DOGE”).
Le président élu Donald Trump a annoncé qu’Elon Musk dirigera un nouveau Département de l’efficacité gouvernementale des États-Unis (“DOGE”).
It’s been more than two years since Elon Musk officially took over as the owner of Twitter — now X — and while a lot of platforms rushed in to try and be the next big microblogging service, many haven’t survived. Threads, Mastodon, and Bluesky have all proven to be viable alternatives, but places like Pebble (formerly T2) and Post News didn’t make it. Threads is perhaps the likely successor, having reached 275 million monthly users as of October 2024, and it seems committed to fediverse integration by building features around the ActivityPub protocol. Bluesky, which relies on its own decentralized AT Protocol for social networking, continues to grow and saw a surge of users after the 2024 election, though with somewhere north of 14.5 million users, it’s still well behind Threads. Mastodon, which also uses the ActivityPub protocol, was already well-established by the time Musk bought Twitter but has struggled to grow its active user base. There still isn’t a clear successor to Twitter. X hasn’t become the massive “everything app” that Musk says he wants it to be. But despite the success of Threads, continued existence of Mastodon, and the growth of Bluesky, X is still the place where many people and companies post things before they go anywhere else — at least, for now. Here’s our coverage of the alternatives to X. Highlights Hello Bluesky. The Verge’s Bluesky account is now actively posting stories from the site, and there’s a starter pack for following individual reporters, editors, and others. Come find us! a:hover]:text-gray-63 [&>a:hover]:shadow-underline-black dark:[&>a:hover]:text-gray-bd dark:[&>a:hover]:shadow-underline-gray [&>a]:shadow-underline-gray-63 dark:[&>a]:text-gray-bd dark:[&>a]:shadow-underline-gray”>Illustration by Samar Haddad / The Verge Once upon a time, Twitter — now X — was the place to get your memes, world news, and pop culture. However, even at the time, being an active Twitter user also…
Assiste-t-on à l’amorce de la fin du Pacte vert européen ? Le 1er octobre, la Commission européenne a proposé de repousser d’un an l’application du règlement sur la déforestation importée, ce qui a été perçu par les ONG environnementales et plusieurs eurodéputés comme le premier signe d’une potentielle démolition de l’ensemble des dispositifs législatifs adoptés par l’Union européenne (UE) pour viser la neutralité climatique d’ici 2050.
« Il s’agit d’un véritable retour de bâton, déclare Marie Toussaint, eurodéputée verte. Les lobbys travaillent d’arrache-pied pour affaiblir les acquis en matière d’environnement, soutenus par l’extrême droite et une partie de la droite européenne. »
Néanmoins, le 18 juillet, Ursula von der Leyen, soutenue par une large majorité des députés européens, allant de certains éléments des verts au Parti populaire européen (PPE), avait cherché à apaiser les inquiétudes concernant ses intentions. Bien que le Pacte vert (ou Green Deal) ait subi un coup d’arrêt à la fin de la précédente législature, ses objectifs de décarbonation, en particulier la réduction des émissions de CO2 de 90 % d’ici 2040, demeurent essentiels dans les politiques européennes.
Le Green Deal n’est donc pas abandonné. Cependant, il sera soumis à une nouvelle priorité, incarnant les nouveaux équilibres politiques européens, plus inclinés à écouter les arguments de l’industrie : la compétitivité des entreprises. Dans l’optique de « stimuler » les performances économiques et écologiques des entreprises, un « plan industriel du Pacte vert » doit être présenté dans les cent jours de cette législature.
Selon Amandine Crespy, professeure en sciences politiques à l’Institut d’études européennes de l’université libre de Bruxelles, la Commission se dirige désormais vers « une vision plus restrictive du Green Deal, axée encore plus sur la croissance verte. Les dimensions non productives du Pacte vert – protection de la nature, agriculture durable, santé, social – risquent d’être mises au second plan. »
Bien que les objectifs de décarbonation soient toujours intégrés dans la proposition politique d’Ursula von der Leyen, rien n’indique que sa majorité formée le 18 juillet démontrera une quelconque cohérence. À chaque proposition, des majorités alternatives – du PPE à l’extrême droite – peuvent émerger et démanteler des aspects critiques du Green Deal.
Quelle sera la réaction du PPE, alors que plusieurs de ses députés remettent en cause divers textes du pacte, notamment Manfred Weber, président du groupe au Parlement ?
« Le PPE devra choisir entre la stratégie d’Ursula von der Leyen et celle de Manfred Weber, qui se rapproche de celle de Giorgia Meloni (cheffe du gouvernement italien d’extrême droite, NDLR.) préconisant une union des droites, analyse l’eurodéputé français Pascal Canfin (Renew). Le Green Deal est en péril car il fait l’objet d’une polarisation extrême. »
De nombreux textes relatifs au climat ou à l’environnement vont faire l’objet de révisions ciblées. La directive habitat, qui concerne la protection des zones naturelles, de la faune et de la flore, sera modifiée pour réduire la protection du loup, conformément aux attentes de la présidente de la Commission. La directive sur la déforestation sera débattue en novembre au Parlement pour retarder sa mise en œuvre d’un an.
Les directives concernant le système d’échange de quotas d’émissions de CO2 et le mécanisme de réajustement carbone aux frontières – visant à préserver la compétitivité des entreprises européennes soumis aux quotas – seront évaluées et probablement révisées en 2025 et 2026.
À chaque ouverture de ces « boîtes de Pandore », des amendements soutenus par la droite et l’extrême droite pourraient annihiler les ambitions de ces textes. Déjà, des courriers d’eurodéputés, principalement issus des groupes d’extrême droite, dénoncent le « monstre bureaucratique » de la taxe carbone aux frontières de l’UE, appelant à une réaction rapide.
Plus concrètement, depuis les élections européennes, les enjeux se concentrent sur les transports et les objectifs de décarbonation des véhicules routiers. Des fabricants automobiles plaident ainsi pour que la Commission européenne reconsidère la législation sur la réduction des émissions de CO2 des véhicules, censée diminuer de 15 % d’ici 2025.
Au Parlement européen, environ une centaine de députés, allant de la droite à l’extrême droite, ont exprimé, en réponse aux demandes des fabricants, leur souhait de revoir au plus vite les objectifs et d’éviter d’imposer des amendes « excessives » aux industriels. Céder à ces exigences serait équivalent à accorder une « prime aux mauvais élèves », déplore Pascal Canfin.
Plus fondamentalement, la cible expresse d’une partie de la droite et de l’extrême droite reste la date limite de 2035, qui obligera les fabricants à ne plus produire que des véhicules non émetteurs de CO2. La pression monte, principalement d’Allemagne et d’Italie, sur la Commission, qui est sommée d’assouplir les contraintes imposées à l’industrie automobile dans un contexte concurrentiel et de revenir sur cet engagement de l’UE.
Pour l’heure, l’objectif n’est pas officiellement remis en question par la Commission européenne, bien qu’elle semble se diriger vers une plus grande ouverture aux carburants de synthèse, issus de CO2 et d’hydrogène vert ou bas carbone. Des lobbys industriels demandent que cette ouverture soit étendue aux biocarburants, malgré leur controverse.
La nouvelle Commission européenne aspire donc à rassurer les industries. Le 18 juillet, Ursula von der Leyen a déclaré aux eurodéputés qu’il est essentiel de « commencer par simplifier et rendre l’environnement des entreprises plus réactif ». Toutefois, de nombreux députés, pour la plupart de gauche, et des ONG redoutent que cette simplification ne soit que synonyme de dérégulation.
Par conséquent, la réforme ambitieuse de Reach, le règlement européen sur les substances chimiques, abandonnée lors de la précédente législature, visait à éliminer davantage de substances toxiques. Elle devrait revenir sous une forme très différente, ayant pour objectif principal de réduire le fardeau bureaucratique que ce règlement imposerait aux entreprises.
C’est également cette logique de « simplification » qui ressort du rapport sur la compétitivité européenne commandé par le gouvernement à Mario Draghi, ancien président de la Banque centrale européenne et ex-président du Conseil italien. Ce document très pris au sérieux à Bruxelles influencera les politiques publiques européennes pour les cinq années à venir.
Bien qu’il mette également une emphase sur les objectifs de décarbonation de l’industrie, certaines de ses propositions suscitent la controverse, notamment lorsqu’il n’exclut pas de prolonger l’octroi de quotas de CO2 à titre gratuit pour les industries les plus énergivores.
Et lorsque Mario Draghi propose d’assouplir considérablement les règles de protection de la nature et de l’environnement pour faciliter la construction de capacités de production d’énergies renouvelables, les ONG s’élèvent contre cela.
« Accompagner le secteur industriel dans sa transition doit s’accompagner de conditions environnementales et sociales beaucoup plus strictes. Le rapport Draghi demande un soutien pour les entreprises sans réellement imposer ce type de conditions », affirme Chiara Martinelli, directrice du Réseau action climat européen.
Reste à voir que la nouvelle Commission européenne n’est pas encore officiellement établie. L’avenir du Green Deal a été un point central lors des auditions des commissaires européens qui se sont déroulées au Parlement européen du 4 au 12 novembre. L’issue dépendra également des choix de casting.
Les employés de Kéolis entrent de nouveau en grève à partir de ce mardi. Un désaccord social qui a débuté en septembre mais qui avait été suspendu pendant les vacances scolaires. Et les transports scolaires pourraient encore être fortement affectés jusqu’à la fin du mois.
La mobilisation a été lancée en septembre. Après une interruption durant les vacances de la Toussaint, le personnel a choisi de relancer la grève avec les mêmes demandes : augmentations de salaires, amélioration des conditions de travail….
Les parents d’élèves sont vraiment contrariés et ont d’ailleurs décidé de mettre en circulation une pétition qui a déjà rassemblé plus de 200 signatures. Des parents lassés de devoir se réorganiser.
On en discute ce matin avec Cédric Goyer, représentant syndical UNSA chez Kéolis Méditerranée.
Citadel : Diana, The Boys et Fallout ne sont que quelques-unes des émissions que vous devriez regarder sur Amazon Prime Video cette semaine.
Que s’est-il passé à la fin de “Heretic,” le nouveau film d’horreur d’A24 avec Hugh Grant ? Explication.
Être entouré de livres n’immunise pas contre les fluctuations économiques. Depuis le printemps passé, Emilie Grieu, créatrice de la librairie Les Pipelettes à Romainville (Seine-Saint-Denis), a « souvent été à découvert dès le dix de chaque mois », partage-t-elle. « C’est inédit », précise cette quadragénaire dynamique.
Pour les environ 3 700 librairies indépendantes présentes en France (au sein de 25 000 points de vente de livres au total, y compris hypermarchés et stations-service, selon le ministère de la Culture), l’année 2024 s’annonce comme un challenge. Après l’enthousiasme des lecteurs et lectrices pour leur librairie de quartier, qualifiée de « commerce essentiel » durant la crise de la Covid, les ventes stagnent.
Selon l’Observatoire de la librairie française, les ventes reculent même pour les livres, hors papeterie (- 0,9 % de janvier à septembre 2024 par rapport aux neuf premiers mois de l’an passé).
Pour les plus petites librairies, celles dont le chiffre d’affaires annuel ne dépasse pas 500 000 euros, comme Les Pipelettes, la condition devient alarmante. D’après une analyse du cabinet Xerfi, de nombreux commerces pourraient faire face à la faillite dès l’année prochaine. Unique au monde grâce à la densité de son réseau, essentielle pour le lien social et le tissu territorial autant que pour l’échange d’idées, cette industrie se retrouve prise dans un redoutable effet ciseau.
D’une part, les coûts ont fortement grimpé depuis 2021. L’énergie en tête. Les plus grandes librairies indépendantes, parmi les plus coûteuses à chauffer, ont enregistré une hausse de 150 % de leur facture d’électricité.
Contrairement aux boulangers, d’autres commerçants « essentiels », les libraires n’ont pas bénéficié de tarifs plafonnés. Résultat ? Comme beaucoup de patrons de PME, certains libraires expriment parfois le sentiment de « travailler pour Engie », confie Amanda Spiegel, à la tête de Folie d’encre à Montreuil (Seine-Saint-Denis) et vice-présidente du Syndicat de la librairie française (SLF).
En outre, la flambée des prix des carburants impacte également les frais de transport (+13 % depuis 2021) que supportent les libraires : ils doivent financer l’acheminement des livres commandés et le retour des invendus au distributeur.
Ce n’est pas tout. Les commerces indépendants, généralement situés en centre-ville, doivent aussi gérer la hausse des loyers, un important poste de dépenses. Dans le quartier populaire en transformation de Romainville, Emilie Grieu doit débourser 3 000 euros par mois pour 70 mètres carrés de surface de vente en rez-de-chaussée et un sous-sol de 30 mètres carrés.
Concernant le personnel, souvent mal rémunéré, il a fallu augmenter les salaires (+10 % de masse salariale) pour faire face à l’inflation, atteignant en 2024 un salaire moyen de 1 720 euros nets, somme modeste pour des diplômés engagés et cultivés.
Dans les librairies indépendantes, la masse salariale représente une part plus conséquente du budget (environ 20 % contre 14 % à la Fnac, 10 % en grande surface, 5 % sur Amazon). C’est logique : conseiller les clients, valoriser des titres méconnus et inviter des auteurs requiert du temps et des compétences. « C’est vital », résume Emilie Grieu, qui emploie Cécile, libraire expérimentée en CDI, et un stagiaire, Alexis, apprenti libraire et passionné de sciences humaines.
À l’opposé, les prix ne suivent pas. Fixés par les éditeurs selon la loi Lang de 1981 sur le « prix unique du livre », ils n’ont crû que de 2,2 % en moyenne en 2024. Cette législation a le mérite de protéger l’écosystème des librairies indépendantes de la concurrence des grandes surfaces, sauvegardant ainsi la pluralité éditoriale.
Le souci, c’est que les remises accordées par les éditeurs aux libraires, d’environ un tiers du prix de vente, ne suffisent plus : « Il faudrait obtenir 38 % à 40 % », estime Emilie Grieu. En conséquence, les marges des librairies se resserrent. Cette année, elles ne dépassent pas 1 % de leur chiffre d’affaires moyen, l’un des taux de marge les plus bas dans le commerce de détail, « avec les fleuristes », nous informe-t-on.
Les livres deviendraient-ils jetables ? En termes logistiques, c’est certain. Toutes catégories confondues, du manuel scolaire au livre de cuisine en passant par le roman, environ 75 000 publications voient le jour chaque année, soit trois fois plus que dans les années 1990. Et ce, alors même que la population n’a augmenté que de 20 % et que les Français ne lisent pas davantage.
Bien que cette richesse puisse illustrer une diversité bienvenue dans l’offre de lecture, il en résulte qu’à peine arrivées en rayon, les nouveautés doivent céder la place à des titres encore plus récents. « Nous passons notre temps à décharger et à remplir des cartons », témoigne Anne Martelle. La production éditoriale pousse les cadences à un rythme insoutenable :
« On n’a plus le temps de lire ! s’écrie sa collègue Amanda Spiegel. Dans ces conditions, on ne parvient plus à faire découvrir les livres, on perd l’essence même du métier. »
Cette précipitation impacte également l’empreinte carbone de la filière : l’écologie était l’un des thèmes majeurs des rencontres nationales de la librairie, tenues à Strasbourg en juin dernier. Au début de l’année, l’association de libraires indépendants Pour l’écologie du livre a lancé une « trêve des nouveautés », sous l’égide de sa cofondatrice Anaïs Massola, libraire au Rideau rouge, à Paris.
Ingénieux, les participants ont refusé certains ouvrages selon des critères délibérément surprenants (comme la couleur de la couverture…). Cette initiative incitera-t-elle les éditeurs à réduire leur production (un peu) ? Les libraires auraient tout à y gagner, car le rythme élevé des commandes et des retours pèse sur leur budget.
Et après ? « Déjà sur le fil, écrivent les spécialistes de Xerfi, la situation financière des librairies (indépendantes, NDLR.) pourrait encore se détériorer dans les années à venir ». Dès 2025, précisent-ils, les plus petites pourraient encaisser des « pertes considérables » et des fermetures.
Cette vulnérabilité menace la pluralité de l’offre culturelle en France et soulève également une question politique. Dans un contexte économique délicat, les libraires se trouvent en effet exposés aux manœuvres de riches entrepreneurs d’idées, souvent proches de l’extrême droite. En septembre 2023, Vivendi, le groupe dirigé par Vincent Bolloré, a acquis l’Écume des pages, célèbre enseigne parisienne située à Saint-Germain-des-Prés.
Cet automne, un autre milliardaire « patriote » (sic) s’intéresse aux librairies indépendantes : Pierre-Edouard Stérin, leader du fonds Otium Capital, finance le projet nommé « Périclès » à hauteur de 150 millions d’euros pour « l’enracinement, l’identité » et « l’anthropologie chrétienne ».
Après avoir échoué l’an passé à acquérir le groupe Editis (Belfond, Julliard, Robert Laffont…) puis, en août dernier, le magazine Marianne, il a publié une annonce. Il recherche « un entrepreneur » afin de constituer d’ici cinq ans « un réseau de 300 librairies indépendantes dans les régions françaises » qui organiseraient « plus de 5 000 événements culturels locaux ». L’objectif ? « Réinventer le concept de librairie multi-activités avec une offre culturelle au service des familles ». Une bataille culturelle est en cours.
Chaque samedi, Alternatives Economiques vous propose une sélection de livres dignes d’intérêt. Cette semaine, nous vous recommandons : Les normes à l’assaut de la démocratie, par Jean-Denis Combrexelle ; Le dialogue social sous contrôle, dirigé par Baptiste Giraud et Jérôme Pelisse, ainsi que La crise de l’école et les moyens d’en sortir, par Jean-Pierre Terrail.
Nous entendons sans cesse les représentants d’entreprises, certains économistes et une partie du monde politique déclarer qu’il y a un excès de normes publiques dans notre pays, et que cela freine l’économie. Jean-Denis Combrexelle, ancien haut fonctionnaire ayant occupé plusieurs postes importants dans le secteur public, soutient dans son livre qu’il est nécessaire de mettre un terme à cette inflation normative.
Cependant, il met en garde contre une mauvaise évaluation de la situation. Si l’Etat est effectivement le principal créateur de normes, celles-ci résultent en grande partie de la demande émanant de ces mêmes élites qui les critiquent !
Conséquences de l’offre
Le livre débute en présentant les diverses motivations étatiques à l’accroissement des normes. Il y a d’abord cette volonté de recenser dans les textes toutes les situations possibles, renforcée par la peur du risque d’optimisation, de fraude et des abus que pourraient engendrer les normes, ce qui a pour effet d’élargir et de complexifier la législation.
Les fonctionnaires ont également tendance à instaurer des réglementations très détaillées tout en multipliant les exceptions ! La norme est alors jugée satisfaisante dès son adoption, indépendamment des certitudes quant à son efficacité pour atteindre les résultats visés. Pourtant, des études d’impact sont censées anticiper les conséquences de ces mesures. Malheureusement, elles « sont rédigées par les services qui élaborent le texte et cherchent, en réalité, à le justifier ». C’est évident !
Les responsables politiques qui se plaignent du cadre actuel sont souvent les premiers à penser que tout changement doit passer par une nouvelle norme, surtout s’il y a moyen d’y associer leur nom ! Le manque de culture axée sur les résultats et l’évaluation des politiques publiques renforce cette dérive.
Demande et surrégulation
Il est important de noter que l’inflation normative ne découle pas seulement de l’offre, elle est également alimentée par la demande. Entre le besoin de sécurité juridique maximale et le souhait de faire reconnaître les spécificités de leur activité, « les entreprises ne sont pas le seul moteur de la simplification normative ». Au contraire, elles apparaissent comme « un puissant contributeur à l’inflation des normes ».
Au moment de la controverse sur les salaires excessifs des dirigeants des grandes entreprises, ceux qui critiquaient la norme publique exigeaient que l’Etat prenne ses responsabilités et impose des normes contraignantes !
La suite du livre illustre bien comment l’Europe contribue à la surenchère réglementaire, comment la jurisprudence des juges aggrave la situation, ainsi que les dynamiques des autorités de régulation indépendantes.
Que faire alors ? Fonder un « comité de la hache » pour se débarrasser des superflus ? Cela ne ferait que dénoncer la bureaucratie tout en minimisant la forte demande de réglementation. On pourrait proposer de créer un objectif national de limitation de la norme publique, mais sans aucune garantie de son adoption.
Il est indéniable que nos sociétés et économies de plus en plus complexes exigent des normes, et qu’avec une évolution vers le corporatisme et l’individualisme, cette demande ne fera qu’augmenter. Les solutions ne sont pas simples. Au moins, nous pouvons commencer à réfléchir sur ce thème à partir de ce livre clair et éclairant.
Christian Chavagneux
Les normes à l’assaut de la démocratie, par Jean-Denis Combrexelle, Odile Jacob, 2024, 199 p., 22,90 €.
« Dialogue social », « partenaires sociaux », ces termes fréquemment utilisés se sont en réalité imposés assez récemment dans le débat public. Cependant, ils véhiculent une idée problématique des relations entre employés et employeurs, comme le révèlent les diverses contributions de ce petit ouvrage instructif.
Malgré des apparences conciliatrices, la promotion du dialogue social a tendance à masquer les intérêts divergents et le renforcement du contrôle des employeurs permis par les récentes réformes institutionnelles, telles que la fusion des instances représentatives du personnel dans le comité social et économique sous le prétexte de simplification, ou la mise en avant de la négociation au niveau de l’entreprise plutôt qu’au niveau de la branche.
De plus, les dispositifs d’expression direct des salariés, parfois mis en place, ne parviennent pas réellement à libérer la parole. Au contraire, cela semble souvent renforcer les contraintes. Une lecture enrichissante.
Igor Martinache
Le dialogue social sous contrôle, Baptiste Giraud et Jérôme Pelisse (dir.), La Vie des idées-PUF, 2024, 112 p., 11 €.
Il y a peu, ceux qui annonçaient une chute générale du niveau scolaire pouvaient être contredits par des statistiques. Mais aujourd’hui, ces chiffres semblent leur donner raison. Pire encore, les inégalités issues de l’origine sociale continuent de se creuser.
Ayant posé ce constat, le sociologue Jean-Pierre Terrail démontre pourquoi, selon lui, les solutions élitistes, « concurrentielles-conservatrices », comme il désigne les réformes entreprises sous la présidence Macron, ainsi que les approches « compassionnelles » testées sous le mandat Hollande, sont vouées à l’échec.
Il plaide pour une école de l’exigence pour tous, avec un tronc commun obligatoire jusqu’à 18 ans, s’inspirant du célèbre plan Langevin-Wallon. Une façon de redonner du sens à l’ambition, souvent galvaudée en matière de politiques éducatives.
I. M.
La crise de l’école et les moyens d’en sortir, par Jean-Pierre Terrail, Coll. L’enjeu scolaire, La Dispute, 2024, 106 p., 12 €.
Voici le sujet de ce mois-ci, comment soumettre, et une archive illustrée des favoris passés.
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