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À qui devrions-nous avoir de l’allégeance—la version de nous-même qui prend des décisions, ou la version de nous-même qui sera affectée par elles?
Apparu il y a cent ans, l’art moderne vietnamien est issu de la combinaison des techniques asiatiques et occidentales pendant la période de l’Indochine française. Auparavant réservé à une élite asiatique riche, principalement vietnamienne, les œuvres de ce courant artistique remportent un succès croissant auprès du public occidental ces dernières années. Trois artistes, reconnus comme les précurseurs de cet art, se distinguent particulièrement : Lê Phô (1907-2001), Mai-Thu (1906-1980) et Vu Cao Dam (1908-2000).
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Le 12 novembre 2024, le tableau Mère et enfants devant le fleuve (1975) de Mai-Thu a été vendu à 1 091 000 euros à Nantes, alors que son prix était estimé entre 200 000 et 300 000 euros. Un record en France pour une œuvre d’art moderne vietnamien, mais pas une première à l’international. Depuis environ dix ans, les œuvres de ce courant artistique éveillent de plus en plus l’intérêt des amoureux de l’art. L’art moderne vietnamien prend forme dans un Vietnam sous statut de protectorat français. Paul Doumer, gouverneur général de l’Indochine de 1897 à 1902, lance d’importants projets économiques et d’infrastructures pour moderniser la colonie. Cependant, la Première Guerre mondiale éclate, entraînant un frein à ses ambitions. Les projets redémarrent en 1920, à un moment où le gouvernement colonial souhaite promouvoir l’éducation française dans ses colonies et renforcer les échanges culturels. C’est dans ce cadre que Victor Tardieu (1870-1937), artiste français et père de l’écrivain Jean Tardieu, propose la création de la première École des Beaux-Arts en Indochine. Le peintre français découvre le Vietnam en 1921 grâce au prix de l’Indochine, qui offre au lauréat un voyage aller-retour. Pendant six mois, il parcourt la colonie avant de s’établir à Hanoï. Dans la capitale indochinoise, il fait la connaissance de jeunes artistes vietnamiens, qui soutiennent la modernisation du pays par l’empire colonial. Parmi eux, Nguyen Nam Son (1890-1973), peintre autodidacte, devient son ami.
Lê Phô : « Femmes au jardin », Paris, 1969. Huile sur toile. Collection particulière. © Adagp, Paris, [2024]
Dans ce pays où le concept d’artiste n’existe pas, et où l’art est réduit à l’artisanat, les deux amis souhaitaient créer la première École des Beaux-Arts de l’Indochine (EBAI). Avec l’appui du gouvernement colonial, l’établissement ouvre ses portes en 1925. Cette école représente un tournant dans l’histoire artistique vietnamienne. « Il y a une transformation manifeste, car l’ensemble du système artisanal en place est redéfini. L’EBAI va introduire les techniques occidentales des beaux-arts qui deviendront plus tard la référence. Il y aura une occidentalisation de la société. Et le défi pour les pays concernés sera de préserver les traditions tout en forgeant une identité à travers cette occidentalisation », souligne Anne Fort, conservatrice des collections vietnamiennes au musée Cernuschi à Paris. Le renouveau de l’art vietnamien est en marche. Victor Tardieu nourrit de grandes ambitions pour l’EBAI. Sur le modèle de l’École des Beaux-Arts de Paris, il conçoit un programme d’excellence pour ses élèves futurs. La formation de cinq ans est sélective, avec un concours à l’entrée. Elle inclut les fondamentaux des techniques occidentales : le dessin académique, la perspective, le modelage, l’anatomie et la composition. À lire aussi NEWSLETTER RFI CULTURE : Restez informé des meilleurs reportages et réflexions de l’actualité culturelle internationale, sans oublier l’Afrique. Pour le directeur de l’école, cette base solide permet aux étudiants « de retrouver le goût authentique de la tradition vietnamienne, perdu par la longue domination chinoise puis occidentale – en s’inspirant du passé artistique […] pour servir de départ à des recherches novatrices – et de proposer aux élèves les outils nécessaires pour y parvenir. » Grâce à cette ligne de conduite, les élèves approfondissent leur connaissance de leur propre culture tout en intégrant l’art occidental. Ils sont formés à harmoniser la peinture sur soie et la laque, tradition asiatique, avec la peinture à l’huile, une pratique européenne. Ce mélange donne naissance à un style nouveau, spécifiquement « indochinois », plaçant l’art vietnamien dans la modernité.
L’excellence par la polyvalence. Soucieux de l’avenir de ses élèves, Victor Tardieu conçoit une formation variée pour maximiser leurs opportunités professionnelles. « À Paris, il existe deux écoles. L’une est axée sur les beaux-arts, l’autre sur les arts décoratifs. Le programme de l’EBAI combine les deux domaines, permettant ainsi aux étudiants d’être polyvalents à la fin de leur formation. Au Vietnam, le marché des beaux-arts est pratiquement inexistant ; par conséquent, en intégrant les arts décoratifs au programme, Victor Tardieu accroit leurs chances d’employabilité », explique Anne Fort. Victor Tardieu, directeur de l’école jusqu’en 1937, continue d’encourager ses élèves. « Il était proche d’eux, comme un père. Il les conseillait tant sur leur carrière que sur leur vie », décrit la conservatrice.
Mai-Thu : « Femme à sa coiffure », Nice, 1942. Couleurs sur soie. Collection particulière. © Comité Mai-Thu, ADAGP Paris, [2024]
L’aventure française des trois pionniers. Au fil des promotions, l’EBAI a permis l’émergence de nombreux talents, parmi lesquels Lê Phô (1907-2001), Mai-Thu (1906-1980) et Vu Cao Dam (1908-2000), considérés comme les grands maîtres de l’art moderne vietnamien. Au cours de la période entre 1931 et 1937, les trois amis partent pour la France après avoir obtenu leur diplôme. Leur travail est mis en avant en Europe grâce au soutien de Victor Tardieu. Ils participent, entre autres, à l’Exposition coloniale de 1931 et à l’Exposition universelle de 1937, qui se tiennent au Bois de Vincennes. Les critiques sont élogieuses. Leurs œuvres séduisent par la diversité des supports, techniques picturales et styles, alliant influence asiatique et occidentale. Mais la Seconde Guerre mondiale commence peu après leur arrivée en France. Lê Phô et Mai-Thu s’engagent dans l’armée française de 1939 à 1940. La période post-guerre est peu propice aux commandes. « Ils ont connu des moments très difficiles financièrement. Ils n’arrivaient plus à régler leurs factures », raconte Anne Fort. Le destin des trois amis est marqué par les guerres. D’abord celle de leur pays d’accueil, puis celle de leur terre natale. Le Vietnam traverse deux guerres consécutives pendant trente-six ans, anéantissant tout espoir d’y retourner pour s’y établir. En émigrant en France, les trois amis ignoraient qu’ils quittaient définitivement leur patrie. Tout au long de leur parcours, ces artistes explorent divers styles pour s’adapter aux tendances. Ils se distinguent sur la scène parisienne par leur travail de peinture sur soie, qui met en scène un Vietnam idéalisé. Vu Cao Dam, spécialisé dans la sculpture, réalise au début de sa carrière des bustes pour des personnalités de renom telles que Maurice Lehmann, Paul Reynaud et Hô Chi Minh. Mai-Thu et Lê Phô préfèrent la peinture sur soie en représentant principalement des femmes et des scènes familiales. À partir des années 1960, les carrières des trois artistes prennent un tournant durable. Lê Phô et Mai-Thu signent un contrat avec le galeriste américain Wally Findlay en 1963, leur permettant de bénéficier d’une certaine visibilité à l’international. Vu Cao Dam, de son côté, collabore exclusivement avec le galeriste Jean-François Apesteguy à partir de 1958.
18 Vu Cao Dam posant à côté de sa sculpture « Femme nue », Hanoï, 1930. © Archives Vu Cao Dam, Majorque
Une popularité liée à la croissance économique. Autrefois oublié, l’art moderne vietnamien connaît un regain d’intérêt depuis les années 1990. « À la fin du XXe siècle, les œuvres d’art vietnamiennes ont commencé à apparaître dans les ventes aux enchères internationales à Paris, Singapour et New York. Depuis 2008, lorsque les ventes d’art d’Asie du Sud-Est ont été déplacées à Hong Kong, le public acheteur d’art vietnamien s’est élargi, passant de l’Asie du Sud-Est à Taïwan, Hong Kong et la Chine continentale, favorisant ainsi l’internationalisation de l’art vietnamien », explique Liting Hung, experte en peinture asiatique chez Sotheby’s. Cette expansion coïncide avec le développement économique du Vietnam, qui « a vu l’émergence d’une nouvelle génération de collectionneurs. Ceux-ci manifestent un fort intérêt pour les œuvres qui reflètent l’identité culturelle vietnamienne, contribuant à alimenter l’essor de l’art moderne vietnamien sur la scène internationale », ajoute l’experte. Actuellement, les œuvres des trois grands maîtres atteignent des prix dépassant les attentes. Après leur émigration en France, les trois artistes n’ont pas retourné vivre au Vietnam, « ce qui rend leurs œuvres extrêmement rares dans les collections locales, augmentant ainsi leur valeur sur le marché ». Ainsi, en 2017, Lê Phô devient le premier artiste vietnamien à atteindre le million de dollars pour une œuvre. Lors d’une vente chez Sotheby’s Hong Kong, son œuvre Family Life (1937-1939) fut adjugée à 1,2 million de dollars. Au-delà des salles de vente aux enchères, l’art moderne vietnamien se développe progressivement au-delà du cercle restreint des amateurs d’art pour capter un public plus large, notamment dans les musées. Ainsi, en 2021, le musée des Ursulines de Mâcon a proposé une rétrospective dédiée à Mai-Thu, tandis que le musée Cernuschi à Paris présente actuellement une exposition spéciale consacrée à Lê Phô, Mai-Thu et Vu Cao Dam, jusqu’au 9 mars 2025.
Le Département du commerce des États-Unis a récemment mis en place des contrôles stricts à l’exportation visant à affaiblir l’industrie des semi-conducteurs en Chine, notamment en interdisant l’accès à des équipements de fabrication de puces et à certains logiciels. Ces mesures visent à empêcher la Chine de développer des technologies militaires avancées. La Chine a réagi en condamnant ces actions, les qualifiant de violations des principes de marché. Les changements incluent la suppression d’un seuil de 25 % pour les composants américains dans les équipements étrangers et l’ajout de 140 entreprises chinoises à la liste d’entités nécessitant des licences spéciales pour l’approvisionnement américain.
Des résultats chancelants après des années de prospérité : il a suffi de quelques mois aux actionnaires de Stellantis pour se séparer de l’inflexible dirigeant du groupe automobile Carlos Tavares, âgé de 66 ans, dont la démission a été confirmée dimanche soir. Le conseil d’administration l’avait déjà placé en attente en annonçant début octobre son départ à la retraite et en initiant un processus successorale, mais des divergences ont précipité sa démission.
Le débat sur l’augmentation du Smic est ravivé par l’inflation post-COVID. Bien que l’augmentation du Smic puisse améliorer le pouvoir d’achat des insiders, elle risque de détruire des emplois, affectant principalement les outsiders. L’impact d’une hausse de 1% du Smic pourrait entraîner une destruction nettement légère d’emplois, tandis que les exonérations fiscales pourraient générer des créations d’emplois. La proportion de salariés au Smic a augmenté récemment, mais cela résulte de l’inflation. Pour un effet positif, il est suggéré de revoir l’indexation des dépenses fiscales sur le Smic et d’accompagner tout changement par une revalorisation des salaires conventionnels.
La récente nomination de Pete Hegseth comme secrétaire à la Défense par Donald Trump suscite des controverses après des allégations de mauvaise conduite, notamment la gestion financière douteuse et des comportements inappropriés en milieu professionnel. Hegseth, ayant démissionné de plusieurs organisations, a été accusé d’ivresse fréquente et d’inconduite sexuelle, selon un rapport de lanceur d’alerte. Un incident notoire implique un règlement financier pour agression sexuelle, bien qu’Hegseth nie les allégations. Des voix politiques expriment des craintes quant à sa capacité à gérer un poste crucial, évoquant des enjeux de sécurité nationale. La situation soulève des questions éthiques sur sa nomination.
Quand doit-on mettre fin à ses déplacements en voiture ? Une interrogation fréquente sans réponse claire et définitive. Une chose est certaine : il n’est pas toujours aisé de s’arrêter de soi-même, que ce soit en raison de l’âge, d’un traitement ou d’une maladie. La préfecture de l’Hérault rappelle qu’il existe un système de signalement : les proches d’un conducteur peuvent émettre une alerte entraînant un examen médical pouvant mener, selon les résultats, à la suspension du permis de conduire. “Nous avons constaté que les personnes de plus de 85 ans, en proportion du temps passé sur la route, enregistrent plus d’accidents mortels que les autres conducteurs”, explique le directeur de cabinet du préfet Thibaud Félix. La visite médicale doit donc permettre de vérifier la vision, l’ouïe, ainsi que les réflexes nécessaires pour une conduite sécurisée. Un dispositif encore peu exploité. Ce sont la famille ou les amis qui ont la possibilité d’envoyer un email ou un courrier à la préfecture avec des informations précises justifiant la démarche. Les policiers et gendarmes peuvent également signaler un conducteur. Si la lettre est suffisamment convaincante, la personne concernée est invitée à se rendre à une visite médicale auprès d’un médecin agréé. Le médecin délivre alors soit un certificat d’aptitude (permettant la conduite normale), soit un certificat d’inaptitude. Dans ce second cas, la personne n’a plus le droit de conduire, ou doit suivre des restrictions (ne pas dépasser une certaine distance de son domicile, éviter de conduire la nuit…). L’inaptitude médicale ne signifie pas un retrait du permis : il n’est donc pas possible de le repasser. Seul un nouvel avis médical peut permettre la reprise de conduite. Depuis le début de l’année 2024, il y a eu 50 signalements dans l’Hérault : la moitié a conduit à des inaptitudes totales. “Nous devons faire beaucoup mieux, affirme Thibaud Félix. Dès qu’un doute se manifeste pour un proche, il est vraiment impératif de déclencher cette procédure, pour sa sécurité et celle des autres usagers de la route.”
Joe Biden a accordé un pardon total et inconditionnel à son fils Hunter, couvrant des infractions fédérales liées aux armes et aux impôts. Malgré des déclarations antérieures sur le fait de ne pas interférer avec le ministère de la Justice, Biden a estimé que Hunter avait été traité injustement, sans facteurs aggravants typiques. Hunter avait plaidé coupable à des accusations d’achats d’armes et de violations fiscales qui auraient pu entraîner jusqu’à 42 ans de prison. Biden a dénoncé l’exploitation politique de la situation par ses adversaires, tandis que Hunter a exprimé sa reconnaissance et son intention d’aider d’autres souffrant d’addiction.
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