La Thaïlande et le commerce morbide des souvenirs nazis
Un T-shirt représentant Hitler sur une plage en vente sur un marché de Bangkok en 2019. Photo : Lillian SUWANRUMPHA / AFP Bibelots tape-à-l’œil, amulettes rouillées, pantalons pattes d’eph ringards, shorts de muay-thaï, maillots de foot… À première vue, cette boutique ressemble à n’importe quelle autre boutique de souvenirs du marché tentaculaire de Chatuchak, à Bangkok. Mais une fois à l’intérieur, l’ambiance se veut plus sombre. On y trouve des drapeaux militaires et des bannières du Troisième Reich, des répliques de dagues SS et de couteaux à cran d’arrêt, des T-shirts à l’effigie d’Adolf Hitler et des symboles skinheads de suprématie blanche, des paquets de patchs et des brassards brodés de croix gammée rouge et noire. Publicité Avant la pandémie, la vue de souvenirs nazis attirait l’attention, et parfois la colère, des milliers de touristes qui passaient chaque année par ce grand marché de la capitale thaïlandaise. La boutique de Ton au marché de Chatuchak. Photo : VICE World News Aujourd’hui, le nombre de touristes a diminué, mais le gérant de la boutique, Ton, est bien conscient des risques qu’il court en continuant à vendre ce type de marchandises en 2021. Il raconte que ces dernières années, des artistes et des commerçants thaïlandais ont fait les gros titres de la presse mondiale pour avoir vendu et promu des articles à thème nazi. « Nous devons être vigilants parce que les gens, en particulier les étrangers des pays européens, sont sensibles sur le sujet. Ils pourraient nous dénoncer aux ambassades, et nous ne voulons pas que cela arrive, dit-il. Ce serait mauvais pour les affaires. » Mais dans l’ensemble, Ton et ses deux associés continuent de mener une existence discrète, alors qu’ils font ouvertement commerce de l’iconographie fasciste. « Nous ne recevons que des clients sérieux », dit Ton, alors qu’il prépare une commande en gros…
Le leader de QAnon a accidentellement dévoilé son identité
Dans un épisode de la docusérie « Q : Into the Storm », réalisée par Cullen Hoback et diffusée sur HBO, l’administrateur du site 8kun admet accidentellement être Q, le leader anonyme du mouvement conspirationniste QAnon. Mais les partisans n’y croient pas : leur chef est forcément un initié du gouvernement ayant des liens avec l’administration Trump. Dans la dernière scène, le réalisateur discute avec Ron Watkins, théoricien du complot et ancien administrateur du forum 8chan (aujourd’hui 8 kun). Ce dernier revient sur la célébrité qu’il vient d’acquérir pour avoir propagé des affirmations sans fondement sur les fraudes électorales après la défaite de Donald Trump aux élections de 2020. Puis il dit : « Ça a été trois ans d’entraînements au renseignement, à expliquer à des normies comment faire du travail de renseignement. C’était ce que je faisais anonymement avant. » Publicité Se rendant compte de son erreur, Watkins s’empresse d’ajouter : « Mais jamais en tant que Q ! » Pour Hoback, qui a passé trois ans à suivre Ron et son père, Jim, aux Philippines, au Japon et aux États-Unis, cela constitue un aveu tacite de culpabilité. Watkins semble le penser aussi, car il sourit nerveusement avant d’éclater de rire et de répéter : « Jamais en tant que Q. Je le jure. » On aurait pu penser qu’en découvrant que Q n’est pas un haut fonctionnaire disposant d’une accréditation gouvernementale top secrète, mais plutôt l’administrateur d’un site web marginal connu pour avoir encouragé le Gamergate et hébergé des discours suprémacistes, la communauté QAnon serait profondément ébranlée. Il n’en est rien. La déclaration de Watkins est passée complètement inaperçue dans la communauté. Dans l’un des rares fils de discussion à ce sujet sur le forum Great Awakening, les utilisateurs rejettent cette thèse en bloc. « Q est un groupe de génies au niveau militaire avec de très hautes habilitations de sécurité. Il n’y…
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