Les grandes entreprises technologiques ne vous laisseront pas partir. Voici une solution
L'année 2023 a vu la « enshittification » des plateformes de Facebook à Google Search. Une nouvelle stratégie de sortie signifie que les plateformes devront jouer gentiment avec vos données, même si vous partez pour un concurrent.
Les régulateurs rattrapent enfin leur retard sur les grandes entreprises technologiques
L'ère du Far West sans loi de l'IA et de la technologie touche à sa fin, car les autorités de protection des données utilisent la législation nouvelle et existante pour se montrer plus sévères.
La boîte à outils du créatif bénéficie d'une mise à niveau de l'IA
Il est facile d'accuser les algorithmes d'étouffer la créativité, mais les designers de tous bords devraient exploiter leurs capacités multidisciplinaires.
Fabriquer un appareil photo avec les armes de la police
En sortant de l’hôtel de police de Bordeaux le 3 mai 2019, Steven Monteau en a la confirmation : l’appareil photo qu’il est venu récupérer sort de l’ordinaire. « La légende dit qu’il a fait le tour des bureaux de l’établissement avant de m’être restitué », s’amuse-t-il à raconter. Pourtant, deux jours plus tôt, quand il a voulu s’en servir lors du défilé girondin du 1er mai, les policiers lui sont littéralement tombés dessus. L’appareil a été éventré et saisi ; Steven, interpellé. « C’est vrai qu’il ressemble à une bombe… vu qu’il est fabriqué avec les leurs », reconnaît le photographe. Plus précisément, l’engin est entièrement composé de grenades policières. Seule la lentille, en plastique, déroge au défi de son créateur. « L’obturateur est issu de la cuillère d’une grenade GLI-F4, l’objectif est un palet de grenade lacrymogène », jargonne Steven, devenu malgré lui spécialiste de l’armement policier français. « La chambre photographique et les deux leviers d’entraînement de la pellicule viennent de grenades lacrymogènes et de leurs propulseurs DPR, qui se placent normalement dans les lance-grenades Cougar. » La création reste expérimentale, sans parler des traces que les coups de matraque ont laissé sur l’appareil : les fuites de lumières sont nombreuses, l’utilisation de la pellicule est anarchique et le déclencheur n’est pas très fiable. Logiquement, les photos retranscrivent ce côté brut. Elles présentent notamment un vignettage très important – les coins sont assombris, en d’autres termes. Steven voit dans cet effet artistique une continuité de l’ambiance manif : « C’est similaire à ce qui arrive en plissant les yeux dans un nuage de fumée. » Malgré son existence chaotique, et plus de quatre ans après sa naissance, l’appareil photo fonctionne toujours, désormais protégé des errements policiers par un boîtier en carton siglé « PRESS ». Il y a cinq ans,…
Comment les artistes appréhendent l’impact de l’IA dans l’industrie musicale
On ne cesse de nous promettre (imposer ?) des avancées technologiques merveilleuses, qui vont changer nos vies. Mais à moins d’acheter les nouveautés dès leur sortie, il nous faut toujours plus d’adaptateurs pour brancher un disque dur ou de simples écouteurs, et YouTube nous suggère des vidéos de chansons générées par l’intelligence artificielle. Emmanuel Macron qui rappe en mode Freeze Corleone, super. Et après ? Angèle qui chante des paroles de rap. OK, mais pourquoi ? On ne fait certes pas partie des plus calé·es sur le sujet, loin de là, mais n’est-ce pas un peu dangereux de prendre à la légère les récentes avancées en matière d’IA – alors même que Sam Atman, le PDG d’OpenAI, s’est dit « un peu effrayé » par les potentielles conséquences négatives de son développement ? Hier, on nous parlait de drônes qui allaient pouvoir transporter des organes en urgence ; on voit surtout des drones de guerre et le lancement des drones livreurs Amazon (toujours des idées de merde, ceux-là). Pour le reste, c’est sûr que ça permet de filmer des beaux plans pour les clips… L’IA joue déjà un rôle important dans l’histoire de la musique dématérialisée. De la musique assistée par ordinateur aux algorithmes pour optimiser ses préférences sur Spotify, on pourrait parler longtemps d’éthique, de monétisation, d’utilité ou non. Mais quid de la musique live ? On en a discuté avec des artistes et nos ami·es de KIOSK Radio, avant la première édition de leur nouveau festival, le Woodblocks Festival à Bruxelles. Moesha 13, DJ/productrice/chanteuse VICE : Comment tu considères l’essor de l’IA ? Moesha 13 : Au début, j’y voyais vraiment une révolution, une grande avancée technologique, quelque chose pour augmenter la productivité et la rapidité. En d’autres termes, un outil. T’as un avis différent aujourd’hui ?Oui, en tant…
Les « gamers » plus susceptibles d’être racistes et sexistes que les autres
Une nouvelle étude suggère qu’une personne qui s’identifie fortement comme « gamer » est plus susceptible de développer des « comportements extrêmes » – comprendre racistes ou sexistes – et de défendre sa communauté à tout prix. Si l’on sait depuis longtemps que la toxicité et la radicalisation gangrènent une partie de la communauté des jeux vidéo, les mécanismes de ce phénomène ne sont pas entièrement compris. Une nouvelle étude suggère que pour mieux comprendre cela, il faut savoir dans quelle mesure l’identité de « gamer » imprègne la vie d’une personne. Publicité « Quand ‘être gamer’ devient un élément central de votre identité, cela tend à indiquer l’implémentation de ce que nous appelons une culture gaming toxique. Cette culture encourage plus d’exclusion que d’inclusion – comme le racisme, le sexisme et la misogynie », déclare à VICE Rachel Kowert, directrice de recherche chez Take This, un organisme à but non lucratif d’information sur la santé mentale dédié à l’industrie du jeu vidéo, et l’une des auteurs de l’étude. « Tous ces aspects que nous savons exister dans les espaces du gaming semblent être intériorisés par ceux qui s’identifient très étroitement comme faisant partie de cette communauté. » Il convient de noter que cela ne concerne qu’une portion infime de la ‘communauté des gamers’. Les joueurs se comptent en milliards et de nombreuses communautés affichant des comportements positifs existent au sein de cette culture. Ce qui n’empêche pas l’extrême droite d’utiliser ce réservoir comme terrain de recrutement. Des recherches ont montré que des lieux comme Steam et Discord sont des zones prisées par les suprémacistes blancs. Un problème auquel l’industrie a mis du temps à répondre. Cela commence à bouger doucement, et certaines entreprises du secteur dénoncent désormais la misogynie quand elle s’exprime. Publicité « Quand l’identité sociale et l’identité individuelle…
Mon week-end aux Championnats du Monde Pokémon
Les lumières de la scène s’éteignent et l’air vibre au son d’un titre de trap. Des milliers de personnes applaudissent tandis que les commentateurs présentent le premier concurrent du match d’aujourd’hui : Kiara, en provenance d’Australie, qui va affronter Kosaku, du Japon. Les deux combattants entrent dans l’arène depuis des cabines téléphoniques rouges éclairées par des flashs stroboscopiques. Kiara, 10 ans, s’assied derrière le bureau placé au milieu de la scène et pose son porte-bonheur à côté d’elle : une peluche de son Pokémon préféré, Glaceon. Malgré toute cette mise en scène, il ne s’agit pas d’un match de boxe pour enfants. Si je suis venu ici, c’est pour voir ces deux-là entamer un combat Pokémon incroyablement sérieux, où les participants se disputent la victoire sur les dernières sorties de Nintendo Switch, Pokémon Sword et Pokémon Shield. Pour les non-initiés, les tournois Pokémon impliquent que les deux joueurs (alias dresseurs) se constituent une équipe composée de leurs monstres préférés, puis qu’ils en fassent s’affronter quatre d’entre eux dans un combat au tour par tour. En gros, c’est un peu comme un match de tennis. Sauf qu’au lieu d’envoyer rageusement des balles jaunes, ce sont de mignons animaux virtuels qui se relaient pour se foutre sur la gueule avec des mouvements comme « Gladius Maximus » et « Boutefeu ». Lorsque les Pokémon apparaissent sur les écrans géants suspendus au-dessus de la scène, la foule est en délire. Et elle retient son souffle quand les joueurs portent des coups critiques inattendus à leurs adversaires. La confrontation entre Kiara et Kosaku n’est pas mon premier match. J’ai passé tout mon week-end ici, à mater des fans de tous âges et de toutes nationalités s’affronter dans des jeux de cartes, des jeux mobiles et des jeux de combat. J’ai aussi mené mon enquête pour savoir qui avait…
J’ai visité le premier musée LGBTQ virtuel au monde
La créatrice du musée LGBTQ+ en réalité virtuelle, Antonia Forster avec un casque VR et la sculpture de Patricia Cronin Memorial to a Marriage. Photo : avec l’aimable autorisation de Fraser. Je me tiens dans une zone liminale indéterminée avec une icône arc-en-ciel qui flotte devant mes yeux. Sous moi se trouve le Milky Way (la Voie Lactée), une vue astrale spectaculaire qui fait de notre galaxie une simple poussière dans un océan d’étoiles. Pour une fois, cette vision n’est pas le résultat d’une méchante dose d’acide prise en after le lendemain de la Pride, mais bien celle du hall d’entrée du premier musée en réalité virtuelle de l’histoire LGBTQ+. Publicité Conçu par Antonia Forster — militante, conférencière, codeuse autodidacte et autrefois déclarée l’une des personnes les plus influentes de Bristol — le LGBTQ+ VR Museum propose une exposition culturelle basée sur les contributions de la communauté queer, du sud-ouest de l’Angleterre, du Danemark et du Ghana. Chaque œuvre est constituée d’un scan 3D d’un objet, accompagné d’un message vocal de son propriétaire racontant son histoire et sa signification. C’est ici qu’une collection de vernis à ongles devient un acte de défiance, un micro de karaoké un avatar pour la communauté et un exemplaire de Giovanni’s Room, le roman de James Baldwin, une tentative subtile (et ratée) de coming-out. Comme tant d’autres moments qui marquent un tournant culturel, le musée d’Antonia Forster a pris vie lorsqu’elle-même n’en trouvait nulle part ailleurs. Depuis un café de Brislington, à Bristol, elle me raconte qu’elle était certaine que quelqu’un d’autre avait déjà pensé à faire un truc pareil. Mais ce n’était pas le cas. À l’époque au Royaume-Uni, il n’y avait pas de musée dédié aux LGBTQ+ (Queer Britain a depuis ouvert ses portes en tant que musée physique, où le projet d’Antonia fera une…
Qui sont ces gens qui utilisent encore des lecteurs MP3 aujourd’hui ?
Des gens continuent d’utiliser des lecteurs MP3 en 2022. Photo d’illustration : kudzu4, PixabayD Vous vous souvenez des lecteurs MP3 ? Ces reliques d’une ère pré-smartphone, d’une époque où l’iPod était le produit phare d’Apple et où effleurer sa molette était une odyssée tactile ? Si l’on assiste depuis quelque temps au retour de la mode Y2K et que les écouteurs filaires sont devenus le nouvel accessoire des It Girls à pantalon taille basse, les lecteurs MP3 n’ont pas encore atteint ce statut culte. En 2022, ces appareils évoluent toujours entre les mains d’une partie minime de la population, loin d’un revival fashion. Publicité Partons si vous le voulez bien à la rencontre de ces quelques individus qui utilisent encore cette technologie simple pour boycotter les smartphones : les étudiants qui tentent de contourner l’interdiction des portables en cours, les audiophiles à la recherche d’une qualité de son exceptionnelle et les bouffeurs de podcasts avertis qui cherchent avant tout à sélectionner soigneusement le contenu qu’ils diffusent à leurs oreilles. En fait, il existe des tonnes de bonnes raisons qui incitent certaines personnes à presser le bouton play d’un lecteur MP3. Qu’elles soient issues de la Gen Z ou retraitées, celles qui ne jurent que par ces petites merveilles ont expliqué à VICE ce qui motive ce choix parfois teinté de nostalgie. Max, 19 ans – employé dans une société de gaming, Royaume-Uni Je n’ai jamais eu de lecteur MP3 quand j’étais gosse. J’ai en quelque sorte raté le coche. Mais vers l’âge de 16 ans, j’ai commencé à me tourner vers des trucs rétro, ça allait des vieux ordinateurs aux consoles, en passant par la musique. Je pense que l’attrait que j’éprouve pour les lecteurs MP3 provient de cette esthétique rétro. Si j’adore l’iPod Classic 6e génération — le bloc trapu avec…
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