La Fantaisie de la Technologie Confortable
De la tendance du “gaming confortable” à une nouvelle génération de compagnons IA, nos appareils essaient de nous envelopper dans un cocon numérique et physique.
De la tendance du “gaming confortable” à une nouvelle génération de compagnons IA, nos appareils essaient de nous envelopper dans un cocon numérique et physique.
L’alliance du milliardaire technologique avec le Président élu a des implications de grande portée pour l’Administration entrante.
Beaucoup pensent maintenant que les États-Unis pourraient sombrer dans la violence politique. Certains rejoignent des communautés survivalistes, mettent des aliments en conserve—et achètent des armes.
José Pascual et Frie Verhaest ne sont pas ce que l’on peut appeler des personnes nostalgiques. Aujourd’hui à la retraite, les deux auraient pourtant de nombreuses raisons de l’être, de songer à leurs jeunes années avec le sentiment du travail accompli, comme persuadé·es d’avoir vécu là une époque bénie, insouciante et permissive. « Les années 1970, c’était tout de même une période où tout était possible : avec peu d’argent, on pouvait accomplir pas mal de choses », reconnaît José, presque désolé à l’idée que les nouvelles générations ne puissent expérimenter une telle liberté. Ce couple ne peut toutefois rien contre le temps qui passe : les amoureux·ses ont beau se réjouir de ce qui se crée actuellement, se dire ouvert·es à l’inconnu, discuter avec eux est encore le meilleur moyen de faire ressurgir tout un monde, avec ses couleurs, ses détails et sa beauté particulière ; celle des souvenirs heureux d’une époque aujourd’hui révolue, de ces rencontres qui reviennent à l’esprit au moment d’en résumer le bouillonnement. Cette époque, pour les deux Anversois·es, s’étend des années 1970 à 2009, et se condense au sein d’un même lieu : USA Import, un disquaire fondé en 1973 à Sint-Jacobsmarkt dans « l’idée d’être le plus proche possible des discothèques, d’importer les derniers disques venus d’Amérique, en priorité, mais aussi d’Angleterre ». Anvers étant une ville cosmopolite, anglophone, « nettement plus à l’avant-garde que Bruxelles avec son attachement à la culture francophone, voire même à la variété », le couple est persuadé d’avoir un coup à jouer en créant ce lieu. « On demandait aux grossistes de nous faire écouter les nouveautés par téléphone depuis New York. On avait des factures qui pouvaient atteindre chaque mois l’équivalent de 2 000 euros. » Depuis leur rencontre dans une boîte de la côte belge,…
Les différentes crises successives ont montré que le facteur travail est un élément fragile de notre quotidien. Qu’on l’aime ou qu’on le méprise, il est à traiter avec précaution. L’ultra-libéralisation de nos modes de vie a un impact à la fois sur notre façon d’aborder le travail mais également sur le poids qu’il a sur nos existences. Et ce pour tous les secteurs professionnels. Les récents événements – que ce soit en France avec la crise liée à la réforme des retraites, au Royaume-Uni avec la confirmation de l’efficacité de la semaine de quatre jours sans augmentation du volume horaire journalier (coucou la Belgique), ou encore la mise à l’évidence, lors de la crise du Covid-19, de l’existence de tout un tas de métiers essentiels qu’on a longtemps négligés – constituent la preuve formelle que le travail est au centre des débats. Mais que faire face à tant de questionnements, d’essais et d’échecs ? Le collectif Technomaterialism a pris le temps de se pencher sur ces interrogations en prenant comme point d’ancrage les postulats socio-économiques inhérents au monde du travail, tout en l’appliquant au secteur culturel. Né à Paris, Technomaterialism se définit comme étant une « plate-forme multidisciplinaire afro-diasporique et matérialiste noire formée par des écrivain·es, des musicien·nes, des travailleur·ses noir·es du monde de la nuit, et axée sur la proposition d’alternatives au maccarthysme et à l’optique de représentation néolibérale dans la dance music. » Avant qu’ils ne détaillent leur vision lors de la conférence qu’ils vont donner dans le cadre du Listen Festival, on a échangé avec Jean-Hugues Kabuiku, artiste et partisan du mouvement anti-travail, et Mathys Rennela, chercheur, musicien et journaliste, tous deux fondateurs du collectif. VICE : Dans quel contexte a été créé Technomaterialism ?Technomaterialism : Suite aux révoltes de 2020 à Minneapolis, au meurtre de George…
Je porte un nom qui pourrait très bien aller à monsieur Tout-le-monde ; du fonctionnaire dispensable qui occupe un poste au sein d’un ministère, au YouTuber qui fait des revues culinaires des meilleures pains saucisses de Verviers. À l’inverse, y’a tout un tas de personnes qui ont des noms qui claquent, qui suscitent spontanément l’émotion, voire l’émerveillement. La question de la semaine est la suivante : « Montana » est-il le nom le plus frappant du milieu culturel ? Dana, DJ queer ukrainienne (basée en Belgique depuis sa tendre enfance), a en tout cas fait le choix de l’adopter. Je l’ai rencontrée avant le festival Celebration of Life, qui se tient à Anvers le 2 et 3 décembre prochain, pour passer en revue avec elle les Montana les plus célèbres et comprendre un peu mieux ce qui l’a poussée à adopter ce nom de scène. Joey Montana VICE : Avoue que t’attendais pas à celui-là en premier.Dana Montana : Wow, non, pas du tout. La façon dont le gars arrive de nulle part. Oh my god, le latin lover… ce clip c’est vraiment quelque chose. C’est un Panaméen.C’est typiquement le morceau que mes potes latinos connaissent par cœur ou, tu sais, le truc que t’entends en boucle dans n’importe quel bar du coin. Le clip est vraiment drôle, c’est bien mieux que ceux qui se la jouent gros molosses pleins de testostérone. C’est plein de couleurs, un peu comme sur ton Insta.Quand t’es DJ, t’es un peu un·e artiste multidisciplinaire. Personnellement, j’ai toujours été intéressée par la mode, les beaux vêtements, j’ai étudié les arts visuels, j’ai toujours été une personne tournée vers ces médiums. J’ai commencé à sortir dans des soirées où tout le monde venait fringué·e. Les DJs sont des personnages très publics. Que l’on soit sur les…
Pendant longtemps, certains pensaient que Simo Cell était anglais. Un malentendu qui a pu flatter ponctuellement l’ego du DJ et producteur nantais d’origine, mais qui, sur la durée, aurait pu s’avérer quelque peu encombrant. Alors, effectivement, cette méprise est d’abord un compliment, car de ce côté-ci de la Manche, chacun sait que l’Angleterre est depuis toujours la mère-patrie de tout ce qui se fait de plus hardi et entreprenant, aussi bien au niveau des musiques électroniques tendance bass (jungle, drum’n’bass, UK garage, dubstep et consorts) que de ses versants plus mainstream (hyperpop, grime, drill). Et en sortant ses premiers maxis d’envergure autour de 2016 chez Livity Sound, soit le label anglais le plus en vue dans la catégorie « fréquences graves et rythmes syncopés » de ces dix dernières années, Simon Aussel de son vrai nom pouvait alors se targuer d’avoir atterri dans la maison qui vendait la meilleure came sur le marché. Une écurie prestigieuse, à la pointe de l’audace et auprès de laquelle on se penche régulièrement pour évaluer les tendances à venir. Mais on imagine que cette confusion sur ses origines, aussi approbatrice soit-elle, aurait pu également le gêner dans ses envies d’émancipation. Lui-même le reconnaît : « J’ai été influencé par la sphère UK bass, j’y ai fait mes armes, mais en Angleterre, dans la scène club, ils sont hyper assidus, ils ont une approche très normée, très dogmatique des choses. Tu as un son, et tu vas pousser cette esthétique de manière très précise. C’est hyper sculpté et travaillé, et hyper réfléchi. Il ne faut pas s’éloigner du moule. Quand j’ai monté mon propre label Temet, au début j’étais bloqué par cette idée-là, je voulais qu’il y ait un son identifiable entre mille, que ça ne déroge pas à cette règle. J’étais tiraillé, parce que je viens de cette…
Un ancien site minier industriel en Allemagne, ce n’est peut-être pas le premier lieu qui vient à l’esprit quand on pense à un festival de musique techno queer anarchique, mais rien n’est vraiment surprenant au Whole : United Queer Festival. L’extravagance de trois jours à Ferropolis – qui abrite cinq énormes grues et machines industrielles dominant les paisibles rives de Gremminer See – a attiré près de 5 000 fêtards vêtus de paillettes, de cuir, de dentelle et souvent pas grand chose de plus. Ce qui en fait le plus grand festival de musique dance queer au monde, selon ses organisateurs. Photographe basé à Londres, Dani d’Ingeo a d’abord repéré le festival sur Instagram. « Les scènes queer de Londres et de Berlin sont très connectées. Aussi, de nombreuses images des grues emblématiques de Ferropolis étaient apparues sur mes feeds, et j’étais fasciné·e par ce spectacle », se souviennent-iel. « J’avais enfin décidé de m’y rendre en 2020 – mais on sait tous ce qui s’est passé ! » D’Ingeo a donc dû attendre cette année pour se rendre à deux heures environ au sud-ouest de Berlin et participer au festival, qui comprenait cinq scènes, des sets d’Eris Drew et d’Octo Octa, ainsi que des salles de jeux et des zones de cruising. « L’une reproduisait les entrailles d’un club fétichiste. L’autre ressemblait à une maison de grand-mère, avec des canapés, des abat-jours et du papier peint de mauvais goût. A l’abri de la pluie battante, les gens baisaient, kiki’aient, dansaient, chantaient – tout ça en même temps ! J’ai vu beaucoup de choses dingues là-dedans – mais je ne suis pas vraiment supposé en parler ! » Dans la journée, les gens sortaient de leurs tentes, camping-cars et voitures pour continuer à faire la fête, ou simplement pour prendre le soleil et…
Jusqu’à il n’y a pas si longtemps, dans ma conception du monde et de la vie, se rendre à un festival de techno l’été revenait à accepter le fait de laisser sa dignité à la maison, se démonter la tête pendant plusieurs jours tout en avalant des hectolitres de bière et de produits ménagers « de synthèse ». Sans compter le fait, bien évidemment, de piétiner toute forme de biotope autour de soi et de perdre à la fois ses potes, la moitié de ses effets personnels et de nombreux points de vie à la fin. Mais si cela faisait un moment que j’avais envie de me rendre au Sarcus, c’était précisément pour des raisons strictement inverses. Je savais depuis quelques années que ce festival proposait non seulement une programmation de qualité (entendre : tout ce qui court de la techno à la house sans filtre et qui ne tombe pas automatiquement dans des tunnels de kicks génériques à géométrie invariable), mais aussi et surtout une promesse de déconnexion digitale, de relaxation et de lâcher-prise offerte aux festivaliers accros à leur téléphone et à leurs écrans. Le tout en se reconnectant avec la nature et son environnement direct, avec une attention toute particulière donnée au spectacle vivant. Soit : une idée du bonheur, de la tranquillité et de la sobriété à situer à l’exact opposé de, au hasard, un festival breton – no offense. Au Sarcus festival, lequel se tient depuis 2019 dans le château-monastère de la Corroirie, classé monument historique et planté en plein milieu de la Vallée de la Loire, les chalands sont de coutume priés de laisser leur portable dans une pochette à l’entrée des lieux afin d’offrir une expérience immersive à l’abri des affres du monde. Autant d’arguments pour pouvoir continuer de faire la teuf, en attendant la fin du…
Le parc interdépartemental de Choisy (Val-de-Marne) est un lieu super polyvalent puisqu’en plus d’être un gigantesque espace vert invitant à la flânerie, il permet, bien qu’étant situé assez loin de la mer, de faire tout un tas de sports nautiques à l’intensité équivalente – kayak, wake board, pêche. Les 10 et 11 septembre derniers, le parc accueillait pour la deuxième année consécutive le Peacock Society Festival, évènement sans lien avec les sports nautiques car dédié à la musique électronique, techno, house et leurs dérivés qui se déroulait en plein air et en journée, histoire que tout le monde parvienne à choper le dernier RER D. Un week-end de bamboche savamment orchestré autour d’une programmation éclectique où se côtoyait poids lourds locaux (Laurent Garnier, Jennifer Cardini) et internationaux (Amelie Lens, Peggy Gou, Boys Noize), ainsi qu’une constellation d’étoiles montantes allant d’Anetha à VTSS en passant par Miley Serious ou Eloi. Et c’est comme souvent dans les interstices du festoche que s’est niché le beau, à savoir la petite scène Woody – curatée par ce que la nuit peut offrir de meilleur – qui proposait un enchaînement Paul Seul – Danny L Harle (venu jouer l’intégrale d’Harlecore) que les fans de Tekken qualifieraient de « combo parfait ». On a donc envoyé Amélie Canon prendre des tofs de tout ce beau monde – vous y compris, techno kids et boomers nostalgiques des compilations Kitsuné. Plus de photos ci-dessous : Amélie Canon est sur Instagram. Cet article a été réalisé en toute indépendance éditoriale dans le cadre d’un partenariat avec le festival qui a eu lieu les 10 et 11 septembre dans le Parc de Choisy, Chemin des Bœufs, 94000 Créteil. Toutes les infos disponibles ici. VICE France est sur TikTok, Twitter, Insta, Facebook et Flipboard.VICE Belgique est sur Instagram et Facebook. Source
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