Après Trump, Twitter, Facebook et les réseaux sociaux affrontent leurs contradictions
SAUL LOEB / AFPDonald Trump, le 7 décembre 2020 à Washington RÉSEAUX SOCIAUX – “Oligarchie digitale” menaçante pour le ministre de l’Économie Bruno Le Maire, “11 septembre de l’espace informationnel” pour le commissaire européen Thierry Breton… La suspension des comptes de Donald Trump sur de nombreuses plateformes, allant de Twitter à Facebook, en passant par Instagram, Switch ou Snapchat suscite des réactions aux quatre coins de la planète. Le président américain est accusé d’avoir harangué via les réseaux sociaux ses partisans et donc en creux de les avoir encouragés à envahir le Capitole, la semaine dernière. Si, sans surprise, les proches de Donald Trump ont dénoncé une censure politique des grandes entreprises du numérique, leurs arguments ont été repris à travers le monde par des personnalités qui sont pourtant loin de partager les positions du président américain. Cette suspension des comptes du locataire de la Maison Blanche oppose désormais deux arguments principaux. Le premier estime qu’une entreprise privée ne peut pas décider de priver de parole publique le dirigeant d’une des plus grosses puissances mondiales, face au second qui assure que Donald Trump est allé trop loin dans les fakes news et incitations à la violence. Ce qui se joue entre ces deux camps, c’est la place qu’occupent désormais les réseaux sociaux dans la démocratie et le débat public. “Quoi que fassent les plateformes numériques, il leur sera toujours difficile de satisfaire tout le monde et ce carrefour se trouve d’ailleurs au cœur de leur existence. Si elles laissent faire, elles sont accusées de surfer sur la polarisation de l’opinion publique qui participe à leur business modèle. Et si elles font quelque chose, elles sont accusées de faire de la censure et d’intervenir dans le débat et l’espace public, alors que la neutralité est l’un de leurs arguments d’utilisation”, décrit…