Comment “Loft Story” a validé la théorie de Michel Foucault
FREDERICK FLORIN / AFP / Montage Le HuffPostQuand “Loft story” valida Michel Foucault TÉLÉVISION – C’était en 1969. À des années-lumière de la TV réalité et de la première saison de “Loft Story”. Le philosophe français Michel Foucault, figure de proue de la French Theory reconnue et invitée dans le monde entier, publie Qu’est-ce qu’un auteur: l’ouvrage, intégré depuis dans ses Dits et écrits (Gallimard), explore le rôle très fluctuant de “l’auteur” d’une œuvre à travers les âges de son anonymat dans les textes sacrés, jusqu’à la figure du génial écrivain constituée à partir du XVIIIe siècle. Dans ces écrits, comme souvent avec l’homme de Surveiller et punir, la matière pour d’infinies exégèses, sur les concepts d’appropriation d’une œuvre ou d’effacement de l’auteur, ne manque guère. Mais le philosophe élabore aussi un concept que les lofteurs, bien malgré eux, ont validé pleinement, plus de trente ans après: celui de l’effacement de la “fonction auteur” au XXIe siècle. Celui qui écrit, mais aussi le relecteur, l’éditeur, la société elle-même, explique Michel Foucault, tout influe aujourd’hui sur une œuvre de fiction, joue sur sa réception: “On délimite, on exclut, on sélectionne: bref, […] on entrave la libre circulation”. Le concept est aussi commenté qu’il est complexe, mais pour le résumer à l’extrême, le philosophe appelait dans sa démonstration à la fin de l’auteur, ce dernier limitant l’appropriation du texte par le lecteur, et avec elle, de la fonction auteur. Michel Foucault interviewé en 1966 à propos de son livre “Les mots et les choses” C’est là qu’arrivent nos lofteurs. Ou plutôt, les lofteurs vus par un autre intellectuel, décédé en septembre 2020, Bernard Edelman. Juriste de renom, également philosophe, l’auteur s’est particulièrement intéressé à la tyrannie et à la servitude, surtout volontaire…une bonne raison pour s’attaquer dans les années 2000, à une…