Le Reddition de compte du Parti Démocrate
Donald Trump a remporté des voix à travers les lignes raciales et de classe mardi soir. Les Républicains sont-ils maintenant la voix plus diversifiée de la classe ouvrière ?
Donald Trump a remporté des voix à travers les lignes raciales et de classe mardi soir. Les Républicains sont-ils maintenant la voix plus diversifiée de la classe ouvrière ?
Aussi : Hilton Als sur la magie théâtrale de David Cromer et Zoë Winters, Ralph Lemon au MOMA PS1, “A Real Pain” critiqué, et plus encore.
La comédie dramatique de Tyler Thomas Taormina sur une famille de Long Island se targue de certaines des caractérisations les plus aiguisées de l’année et d’une forme narrative remarquablement originale.
Il revient. Quatre ans après son tumultueux retrait de la Maison-Blanche, Donald Trump est devenu le 47e président des Etats-Unis. L’homme d’affaires, qui a su rassembler son électorat tout en grignotant des voix chez sa rivale démocrate Kamala Harris, s’installera au bureau ovale en janvier, bénéficiant d’une victoire indiscutable puisqu’il a remporté à la fois le vote des grands électeurs et le vote populaire, contrairement à son premier mandat.
Malheureusement pour les Etats-Unis et surtout pour le reste du monde, son retour en puissance pourrait s’avérer particulièrement nuisible, avec des mesures fiscales inéquitables, des politiques destructrices pour le climat, une guerre commerciale mondiale et des déstabilisations géopolitiques.
De plus, cette fois-ci, Donald Trump devrait bénéficier des « pleins pouvoirs » : le Sénat est déjà acquis à sa cause, la Chambre des représentants pourrait suivre, et un grand nombre de juges lui sont plus favorables qu’entre 2016 et 2020.
Dans ce contexte, nous avons analysé cinq domaines où le retour de Donald Trump devrait être le plus marquant et préoccupant.
Si Donald Trump met en œuvre son programme économique, le déficit budgétaire sera amené à croître… d’approximativement 8 000 milliards de dollars au cours des dix prochaines années ! C’est en effet l’estimation du Committee for a responsible federal budget, un think tank bi-partisan.
Cette aggravation est principalement due à de vastes réductions d’impôts, dépassant les 10 000 milliards, en faveur des plus riches et des sociétés. Elles seraient légèrement compensées par une diminution de certaines dépenses et des recettes supplémentaires générées par la mise en place de tarifs douaniers. Par conséquent, la dette publique américaine pourrait passer de 100 % du produit intérieur brut (PIB) aujourd’hui à plus de 140 % d’ici 2035.
Premier souci : une telle demande de financement devrait entraîner une hausse des taux d’intérêt dans la décennie à venir. Le taux d’emprunt à 10 ans, actuellement aux alentours de 4,5 %, pourrait être amené à diminuer à court terme grâce à la politique monétaire de la banque centrale, qui est en phase de baisse des taux. Cependant, le besoin massif d’argent de Trump devrait plutôt, toutes choses égales par ailleurs, conduire à une montée des coûts d’emprunt (et donc des taux d’intérêt) à moyen et long terme.
Ce problème interne aux Etats-Unis ne se limitera pas à leurs frontières. La dette américaine agira comme un aspirateur sans précédent de l’épargne mondiale. Alors que le reste du monde est déjà endetté et doit investir massivement dans la transition énergétique, l’innovation, la santé et les retraites, sans oublier la défense face à une Amérique qui se replie, la lutte pour l’épargne mondiale sera acharnée. Cela entraînera des tensions financières régulières.
Ces tensions risquent encore de se transformer en crises bancaires, puisque Donald Trump devrait adopter une politique de déréglementation financière ainsi que de fortes pressions politiques sur la banque centrale. Même un Jamie Dimon, le PDG de J.P. Morgan, qui a longtemps soutenu que de bonnes régulations renforçaient la solidité des bilans bancaires, appelle désormais à une baisse des réglementations.
Nul doute que le Royaume-Uni en profitera pour suivre la même voie afin que la City conserve ses avantages compétitifs. De même, les banques du Vieux continent profiteront de la situation pour demander moins de règles.
Deux scénarios apparaissent désormais possibles. Dans le premier, Donald Trump parvient à appliquer son programme. Les Etats-Unis se trouveraient alors dans une situation semblable aux années 1920 et à la crise de 2007-2008, deux périodes marquées par une triple convergence : des inégalités fortes et croissantes, des banques peu régulées, et au final, une crise financière d’ampleur historique.
Dans le second scénario, les Républicains conservateurs en matière de budget freinent les baisses d’impôts que souhaite Trump (par exemple à hauteur de 5 000 milliards de dollars, comme en 2017).
C’est la tendance ressentie chez les analystes de marchés après l’annonce de la victoire de Donald Trump. Selon un adage américain, il pourrait « aboyer plus fort qu’il ne mord ». Mais quand la première puissance économique mondiale mord, même légèrement, elle a tout de même le potentiel de causer des dommages à tout le monde.
Christian Chavagneux
Il est difficile de reprocher à Donald Trump le manque de clarté de ses intentions. Celui qui prendra ses fonctions en janvier prochain a promis un renforcement significatif de la guerre commerciale. Il souhaite porter les droits de douane à 10 % (contre 3 % actuellement) sur tous les produits importés. La Chine, pour sa part, aura un traitement défavorable avec un taux de 60 %.
L’augmentation des droits de douane sur certains produits n’est pas nouvelle, tant les tensions commerciales sont vives depuis des années. Mais le durcissement du protectionnisme américain promis par Donald Trump est d’un tout autre niveau : la dernière fois qu’une telle hausse des tarifs douaniers a été observée aux Etats-Unis remonte aux années 1920.
Si un taux de 10 % peut sembler modeste, il est en réalité très conséquent, sachant que le droit de douane moyen dans le monde est de 3,9 % et qu’aux Etats-Unis, il est même légèrement inférieur (3 %). L’ampleur de la mesure est d’autant plus importante qu’elle touchera tous les pays du monde et tous les produits.
Si les fabricants étrangers et les distributeurs américains ne modifient pas leurs marges, à court terme, ces hausses de tarifs devraient être répercutées sur le consommateur américain. Mais les conséquences ne se limiteront pas aux Etats-Unis, car ce durcissement du protectionnisme de la part de la première puissance économique mondiale risque de bouleverser les flux commerciaux internationaux.
En ciblant très spécifiquement la Chine, avec un taux de 60 %, les exportations de Pékin vers les Etats-Unis devraient mécaniquement diminuer. Une récente étude du Cepii anticipe une réduction de 80 % des exportations chinoises vers Washington si Donald Trump met en œuvre ses promesses. Les capacités de production chinoises étant telles, ce que Pékin n’exporte plus aux Etats-Unis sera vraisemblablement redirigé ailleurs. À commencer par l’Europe, qui pourrait être inondée de Made in China dans ses magasins.
Justin Delépine
Rebelote ! Donald Trump n’a pas seulement été réélu, il a également l’intention de renforcer les inégalités aux Etats-Unis. Son programme économique prévoit déréglementation et baisses d’impôts, les mêmes politiques ayant contribué à enrichir les plus riches et à appauvrir les moins chanceux depuis les années 1980.
Le Républicain va reconduire les réductions d’impôts instaurées en 2017 et arrivant à expiration l’an prochain. Ces allégements fiscaux aux plus riches et aux entreprises n’ont pas eu l’effet d’un « ruissellement » sur la classe moyenne comme il l’affirmait. Le coefficient de Gini, qui mesure les inégalités de revenus, a augmenté après la mise en place de ces réductions d’impôts, atteignant son niveau le plus élevé depuis 1967 avec 0,494 en 2021.
Ce n’est pas de nature à préoccuper l’ancien homme d’affaires, qui veut aller encore plus loin. Il envisage ainsi de faire baisser le taux d’imposition des sociétés. Celui-ci, déjà réduit de 35 % à 21 % en 2017, devrait bientôt passer à 15 %. Le Président promet aussi de nouvelles exonérations fiscales sur le revenu. Des mesures qui bénéficieront uniquement à ceux suffisamment riches pour être imposés.
Selon les calculs du think tank Tax Foundation, cette politique fiscale, couplée à l’augmentation des droits de douane qui alourdira le prix des biens importés, réduira le revenu net des 40 % des Américains les plus pauvres d’ici 2034. Ainsi, les 20 % des ménages les plus pauvres verront leur revenu diminuer de 0,6 %, tandis que le deuxième quintile (les ménages se situant entre les 20 % les moins riches et les 60 % les plus riches) connaîtra une baisse de 0,4 %.
Quant aux 20 % les plus riches, ils devraient bénéficier d’une augmentation de 3,1 % de leur revenu après impôts. De quoi exacerber les inégalités déjà profondes qui prévalent dans ce pays.
Juliette Le Chevallier
« One of the greatest scams of all time » (traduction : « une des plus grandes arnaques de tous les temps ») . Voilà comment Donald Trump qualifie le réchauffement climatique. À quel point donc devrions-nous nous inquiéter de ses perspectives en matière climatique ?
À l’international, Donald Trump a déclaré qu’il ferait à nouveau sortir l’Amérique de l’accord de Paris sur le climat. C’est un coup de tonnerre semblable à celui de 2016, mais amplifié, car l’urgence est telle que tout retard dans les politiques de décarbonation représente une véritable bombes climatique.
À court terme, les négociations de la COP 29 qui débutent la semaine prochaine en Azerbaïdjan, déjà mal engagées, sont plus que jamais compromises. Leur principal enjeu sera d’accroître les financements des pays riches en faveur des nations en développement. Mais si l’acteur mondial principal (en termes d’émissions historiques de gaz à effet de serre) se retire, il sera très compliqué de progresser vers un accord.
Sans financements additionnels significatifs, on craint que les pays émergents et en développement n’acceptent pas d’élever leurs engagements climatiques à court terme. Cela sera d’autant moins probable que les pays riches, à commencer par les Etats-Unis, n’intensifient pas leurs efforts pour diminuer leurs propres émissions de gaz à effet de serre.
De surcroît, l’Europe, dont la détermination climatiques a notablement faibli à cause de la montée des droites dure, pourrait être encore moins encline à maintenir son cap si son concurrent américain choisit de faire un pas en arrière. L’élévation des engagements nationaux (et leur mise en œuvre), au Sud comme au Nord, demeure pourtant une condition essentielle pour s’aligner sur l’objectif vital de rester bien en dessous de 2 °C. Pour référence, les politiques en cours conduisent vers un réchauffement global de + 3 °C.
Sur le plan intérieur, le second mandat de Donald Trump devrait avoir un impact climatique et environnemental bien plus désastreux que le premier. Il est difficile de dire si le nouveau Président va annuler – et dans quelle mesure – les subventions massives accordées aux industries vertes sous Joe Biden dans le cadre de l’Inflation Reduction Act. En effet, ces mesures favorisent le « made in America », ce qui réjouit les dirigeants républicains du secteur. Cet héritage pourrait donc demeurer intact.
En revanche, Donald Trump sera en mesure de modifier considérablement les normes environnementales, bien plus facilement que lors de son premier mandat. Cela pourrait accentuer la prospection et la production de combustibles fossiles, la construction automobile (thermique) et les industries polluantes, ou encore faciliter l’exploitation des centrales électriques à charbon et à gaz.
Au cours de ses quatre premières années au pouvoir, il avait œuvré à supprimer une centaine de réglementations environnementales, dont celles limitant les émissions des véhicules et des centrales électriques. Cependant, ses équipes avaient été confrontées à une fonction publique réticente et à des recours devant la justice fédérale, qui ont souvent annulé ses réformes jugées illégales et mal préparées. De plus, ce qui avait été abrogé sous Trump a pu être facilement rétabli et même renforcé sous Biden.
Depuis, les collaborateurs de Donald Trump ont tiré des leçons de leurs erreurs passées. Ils vont procéder à un nettoyage approfondi au sein des administrations, notamment dans la puissante Agence de protection de l’environnement (EPA) et dans les instances de recherche. Ils s’assureront que les réformes futures soient juridiquement solides et difficilement annulables par la suite.
Donald Trump devrait être soutenu par un congrès désormais majoritairement républicain et par les nombreux juges nommés durant son premier mandat, dont trois à la Cour suprême, qui est majoritairement conservatrice.
Antoine de Ravignan
L’Ukraine endure. Dans son message de félicitations à Donald Trump, le président Volodymyr Zelensky a rappelé que son pays fait « d’un soutien fort, continu et bipartisan » dépendre de l’aide des Etats-Unis. Or, celle-ci pourrait diminuer, le camp trumpiste ayant critiqué à plusieurs reprises la politique de livraison d’armes à l’Ukraine initiée par Joe Biden.
Le candidat Trump a promis de mettre fin à la guerre en moins de vingt-quatre heures, sans préciser comment il s’y prendrait. « Il y a beaucoup d’incertitudes sur ce dossier : pourrait-il trouver un accord avec Poutine ? Va-t-il suspendre les livraisons d’armes ? », questionne Adrien Schu, maître de conférences en science politique à l’Université de Bordeaux.
Cependant, le chercheur souligne qu’entre les Républicains modérés et les Démocrates, le Congrès maintiendra toujours une majorité transpartisane en faveur du soutien à l’Ukraine.
« Cette majorité sera-t-elle suffisante pour contraindre l’action présidentielle ? Pour l’instant, nous ne le savons pas », ajoute-t-il.
Concernant le conflit israélo-palestinien, le milliardaire devrait poursuivre la ligne de son prédécesseur, c’est-à-dire un soutien militaire et politique au gouvernement de Benyamin Netanyahou. Ce dernier s’est réjoui sur X (ex-Twitter) : le retour de Trump à la Maison-Blanche « offre un nouveau départ pour l’Amérique et un réengagement puissant en faveur de la grande alliance entre Israël et les Etats-Unis ».
Bibi – surnom du Premier ministre israélien – sait que le prochain Président ne devrait plus dénoncer la « crise humanitaire » (terme utilisé par les démocrates) à Gaza ni inciter verbalement Israël à faire preuve de retenue, comme l’a fait Biden.
« Lors de son premier mandat, Donald Trump avait entouré de Républicains traditionnels issus de l’establishment. Ceux-ci ne partageaient pas forcément la même vision que lui et ont agi comme des contre-pouvoirs internes. Mais il s’est séparé de ces personnes et la loyauté sera le principal critère pour former sa prochaine administration », ajoute Adrien Schu.
En résumé, Trump pourra décider seul de sa politique étrangère qui semble promettre d’être encore moins atlantiste, moins multilatérale, et davantage axée sur le bilatéralisme et la compétition.
Eva Moysan
« Pas« Pas de bla-bla inutile s’il vous plaît. » Lors de sa première réunion avec ses ministres, le 23 septembre, Michel Barnier souligne sa philosophie : « Agir davantage que communiquer et agir avant de communiquer. » En face de lui, Bruno Retailleau a bien intégré le message. Quelques heures plus tard, il accorde sa première interview au Figaro avant d’apparaître au « 20 heures » de TF1 puis à la matinale de CNews le lendemain matin.
De l’archipel nippon à la terre néo-zélandaise, en passant par le Royaume-Uni ou le Portugal, la tendance de la semaine de quatre jours séduit de plus en plus ces dernières années. La France n’échappe pas à cette dynamique : en 2023, d’après le ministère du Travail, près de 10 000 employés dans l’Hexagone bénéficiaient d’une telle organisation. Entre 2021 et 2023, le nombre d’accords d’entreprise abordant cette modalité est monté de 80 à 450, tous secteurs confondus.
Qu’est-ce qui peut bien justifier cette passion pour la semaine de quatre jours chez tant d’entreprises françaises ? Les recherches récentes de la sociologue Pauline Grimaud, maîtresse de conférences à Tours, apportent des éclaircissements. Pour le Cnam-CEET, elle a analysé 150 accords d’entreprises signés en 2023.
Sans surprise, la plupart des accords mentionnent la semaine de quatre jours au nom du « bien-être au travail » de leurs employés. De quoi a priori réjouir : à une époque où les conditions de travail des Français se détériorent, de nombreux employeurs semblent vouloir agir en faveur de leurs collaborateurs.
Cela dit, la réalité est bien moins flatteuse.
En effet, parmi les 49,3 % d’accords faisant référence au bien-être au travail, 40 % précisent « tout en préservant la compétitivité de l’entreprise ». Pas si naïf, le pouvoird’employeurs ! Cette compétitivité implique que la durée du travail ne diminue pas dans neuf cas sur dix.
« On se retrouve souvent avec des journées de travail de dix heures ou plus, souligne Pauline Grimaud. Aucun accord ne mentionne de diminution de la charge de travail. En d’autres termes, les employés doivent réaliser le même volume de travail, en moins de jours. Leur semaine est compressée. »
On retrouve ici les limites que nous avions signalées il y a quelques mois, comme le résumait Eric Heyer, économiste à l’OFCE : « On a souvent tendance à confondre la semaine de quatre jours et la semaine “en” quatre jours. »
Dans les accords d’entreprise étudiés par Pauline Grimaud, certaines firmes ont effectivement réduit leur temps de travail. Cependant, elles sont très peu nombreuses – seulement 10 % de son échantillon. En outre, cette réduction vient souvent avec des exigences en retour :
« La réduction peut par exemple consister à passer d’une semaine de 39 heures à 35 heures, mais en supprimant des jours de RTT. Ainsi, sur l’année, il ne s’agit pas d’une véritable réduction du temps de travail. », indique la sociologue.
Au sein des 150 accords analysés, la chercheuse a identifié au moins trois formules différentes de la semaine de quatre jours. La plus fréquente consiste à travailler quatre jours au lieu de cinq. Il existe également une « semaine de quatre jours modulée », conçue comme un moyen de flexibilité du temps de travail selon les besoins de l’entreprise.
« Les salariés peuvent travailler 32 heures pendant les périodes de faible activité, puis 40 heures lors des pics d’activité », reprend Pauline Grimaud.
<p Dans la même logique, la « semaine de quatre jours sur sept » est adoptée dans des secteurs où l'activité se déroule en continu : santé, services à la personne, centres d'appels, commerces, etc.
« On demande aux employés d’être disponibles lors des créneaux horaires qui correspondent aux besoins de l’activité : le week-end, très tôt le matin, tard le soir, précise la sociologue. Dans ce contexte, la semaine de quatre jours est souvent présentée comme une compensation aux horaires très contraignants. »
Cette dernière option, qui touche fréquemment des femmes, présente des paradoxes : elle est souvent mise en avant comme un moyen d’équilibrer vie professionnelle et personnelle, alors que les horaires décalés entravent en réalité la vie familiale.
En résumé, après une analyse approfondie, la semaine de quatre jours semble davantage renforcer le mouvement d’intensification du travail observé depuis les années 1990 que de le contredire, conclut Pauline Grimaud.
« Elle comporte un risque d’accentuation du “modèle de la hâte” et du “travail pressé” que soulignent les chercheurs Serge Volkoff et Corinne Gaudart. » L’objectif principal reste donc d’accélérer le rythme et d’intensifier le travail, facilitant ainsi la flexibilité pour les entreprises qui peuvent ajuster plus aisément leur activité.
Cette approche se trouve donc à l’opposé de la logique introduite par les lois Aubry (en 1998 et 2000) relative aux 35 heures, même si la flexibilité y était déjà présente. Avec la semaine de quatre jours, il ne s’agit pas de réduire le temps de travail pour mieux le répartir et créer des emplois.
L’objectif d’amélioration du « bien-être » semble en fin de compte lointain, la mise en avant de la semaine de quatre jours permettant d’éviter la question de la diminution du temps de travail.
S’apparentant à une sorte de caution, le dispositif apparaît, d’une part, comme une adaptation pour les employés, mais il leur impose, d’autre part, des compensations significatives en termes de cadence et de disponibilité. Cela contribue sans doute à expliquer pourquoi ce dispositif est si apprécié des employeurs…
Si amélioration du « bien-être » il peut y avoir, elle se situe probablement davantage en dehors du travail qu’à l’intérieur, avec une journée libérée de plus. Pas sûr que le deal soit vraiment avantageux : travailler intensément sur un temps réduit pour espérer échapper plus longtemps à un « travail pressé », n’est-ce pas une vision lamentable de l’amélioration de la vie des employés ?
Trouvez notre dossier sur la semaine de quatre jours.
Découvrez comment réaliser votre propre jeu vidéo sans aucune compétence en programmation, simplement avec l’IA !
Êtes-vous un amateur de jeux vidéo désireux de concevoir votre propre titre ? Voici comment l’IA peut vous assister dans cette aventure sans nécessiter le moindre savoir-faire en codage. Et quand je dis « aucun », je pèse mes mots ! Sans plus tarder, voici les étapes à suivre pour concrétiser votre rêve !
Pour réaliser votre jeu vidéo sans coder, inscrivez-vous sur une plateforme IA adaptée au développement de jeux. Vous pouvez choisir « Cursor » ou « AlphaCode 2 ».
Après votre inscription, suivez les instructions d’installation fournies. Selon l’outil sélectionné, il vous faudra peut-être installer des programmes supplémentaires, tel qu’un langage de programmation comme Python et un éditeur de code source tel que VS Code. Heureusement, ces plateformes sont conçues pour vous guider à travers les étapes nécessaires.
Dès que tout est prêt, ouvrez un « nouveau projet » dans l’outil IA et introduisez simplement votre idée de départ. Par exemple, tapez dans le champ :
« Créer un jeu de plateforme simple où les plateformes sont faites de bonbons. »
L’outil IA générera instantanément un design de jeu qui correspond à votre description, avec des plateformes en bonbons ou gâteaux !
Quand la première version est générée, utilisez l’option « exécuter » ou « prévisualiser » pour voir le résultat. Vous pourrez le faire dans l’éditeur de code source selon votre outil. Si tout fonctionne comme prévu, vous apercevrez les éléments que vous avez indiqués : des plateformes sucrées où votre personnage peut évoluer.
Pour donner une originalité à votre jeu, modifiez le personnage principal. Dans le champ de l’outil IA, indiquez simplement :
« Transformer l’avatar en un perroquet vert »
L’IA remplacera alors le personnage par un perroquet vert, ajoutant une touche unique à votre jeu.
Rendez votre création vidéo ludique plus engageante en y ajoutant des éléments interactifs. Tapez, par exemple :
« Contrôlez le perroquet avec les flèches directionnelles, ajoutez des bonbons à collecter et mettez en place un compteur de points pour suivre les récoltes. »
L’outil IA intégrera les nouvelles fonctionnalités, permettant au joueur de manœuvrer le perroquet, de ramasser des bonbons et d’observer son score augmenter. Ainsi, vous obtiendrez un jeu unique sans coder.
Cliquez une fois de plus sur « exécuter » ou « prévisualiser » afin de tester le jeu mis à jour et vérifier si tout fonctionne comme prévu. Si vous souhaitez augmenter la difficulté, fournissez des instructions supplémentaires à l’IA. Par exemple, pour ajouter un ennemi, tapez :
« Ajoutez un corbeau noir qui poursuivra le perroquet à l’écran. Si le corbeau touche le perroquet, figez l’écran et affichez un message au centre disant ‘Dommage!!!’»
Répétez cette étape pour intégrer de nouvelles fonctionnalités jusqu’à ce que le jeu corresponde parfaitement à votre vision.
Une fois satisfait du résultat, il est temps de partager votre création. Les outils IA peuvent avoir certaines limitations concernant les déploiements en ligne, mais vous pouvez essayer des plateformes gratuites comme Zeabur pour héberger votre jeu en ligne et le partager avec vos amis. Il est possible que quelques notions de développement soient nécessaires pour un déploiement optimal, mais Zeabur et d’autres solutions de partage en ligne rendent l’intégration plus simple pour les novices.
Produire un jeu vidéo sans compétences particulières en programmation est désormais faisable grâce aux outils d’IA. Ces outils ouvrent le développement de jeux à un public plus large et imaginatif. Cette approche rapide et simple vous permet d’explorer, d’affiner et de publier des projets ludiques en tirant parti du potentiel des solutions d’intelligence artificielle.
Les débris d’un Breguet XIV, qui s’est crashé le 6 novembre 1924 au nord de Béziers, ont été découverts cet été dans une zone très accidentée et difficile d’accès sur les hauteurs de Cabrerolles, près de Roquebrun, dans l’Hérault. Abandonné et oublié par le temps depuis son accident, l’appareil a néanmoins attiré l’attention d’un groupe de passionnés d’aviation.
Après plusieurs mois d’investigation, les bénévoles de l’association toulousaine Aéro Recherche ont pu, grâce aux récits de certains habitants, déterminer l’endroit où le pilote Georges Payan a trouvé la mort, après avoir frappé les pentes rocheuses. Il était le seul occupant de l’appareil.
Ce pilote expérimenté avait pris son envol depuis Perpignan en direction de Marseille. Âgé de 31 ans et longeant la côte méditerranéenne, il s’est écarté d’une trentaine de kilomètres à cause du brouillard et des intempéries avant de s’écraser. À l’époque, les moyens de navigation étaient bien éloignés de ceux d’aujourd’hui.
Les autorités s’étaient rendues sur le site à l’époque pour constater le décès après que des habitants aient donné l’alerte. Le courrier a été récupéré et la victime, sans descendance, a été enterrée dans son caveau familial à Nîmes, mais l’appareil a été laissé à l’abandon au cœur de la végétation.
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Georges Payan pilotait un Breguet XIV. Ce modèle, développé en France, a d’abord été utilisé comme avion de reconnaissance ou bombardier à partir de 1917. Après la Première Guerre mondiale, il a été réorienté pour le transport de courrier.
Ancien fantassin devenu pilote, Payan a été recruté par les lignes Latécoère. Il sera ensuite un des pionniers de ce qui deviendra la Compagnie générale d’entreprises aéronautiques, laquelle sera renommée Aéropostale. En 1922, près de 1,5 million de lettres sont acheminées. La compagnie est alors le leader mondial avec 3 000 kilomètres de réseau (75 avions, 22 pilotes et 120 mécaniciens).
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Deux ans plus tard, la CGEA se décide à tester le segment de ligne Perpignan Marseille. C’était la mission de Georges Payan.
L’accident a eu lieu dans une zone difficile d’accès et escarpée, au sein d’une garrigue devenue assez dense où de nos jours seuls des sangliers circulent. Cependant, en 1924, certains villageois se sont aventurés pour récupérer des morceaux de l’appareil, qui pouvaient être sans aucun doute utiles, tels que les tôles, les roues…
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Un siècle plus tard, au printemps 2024, l’association toulousaine Aéro-recherche s’est donc lancée à la recherche de cet appareil afin de commémorer ce drame et d’honorer le pilote. Un énorme travail de recherches débute alors dans les archives, suivi de la collecte de témoignages sur le terrain à Cabrerolles. Certains chasseurs et anciens du village étaient informés de cette histoire. L’expression “chercher une aiguille dans une botte de foin” n’a jamais été aussi représentative.
“Nous avons rencontré dans le village une personne âgée de 94 ans, qui nous a déclaré qu’il y avait encore quelques pièces sur place” indique Gilles Collaveri, président fondateur de l’association Aéro-Recherche.
Georges Payan – Breguet 14 Aéropostale
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Le moteur et le yoke de l’appareil ont été retrouvés sur le site. Ces découvertes sont particulièrement stupéfiantes, surtout autant de temps après le crash, souligne Gilles Collaveri. “Vous ne pouvez pas imaginer notre joie lorsque nous avons retrouvé sur place un si grand nombre de pièces”. Celles-ci seront reconnues grâce à la documentation technique.
Des effets personnels de Georges Payan ont également été mis au jour, comprenant une bretelle, une ceinture, des boutons et une pièce de monnaie espagnole.
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Actuellement, il ne subsiste que deux exemplaires de Breguet XIV dans le monde. L’un se trouve au musée de l’air et de l’espace au Bourget et l’autre en Finlande. Toutefois, une réplique a été fabriquée en 1992 par un passionné à Moissac (Tarn-et-Garonne).
Cet avion devrait survoler la région de Béziers, notamment Cabrerolles, le 9 novembre prochain en mémoire de Georges Payan. Ses deux neveux seront présents le jour de cet hommage.
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Tout au long du week-end des 9 et 10 novembre, un programme spécial sera mis en place pour rendre hommage à Georges Payan, mais également pour célébrer et préserver la mémoire de l’épopée remarquable des Lignes Latécoère et découvrir des vestiges uniques.
Les organisateurs, des associations à but non lucratif, ont lancé une campagne de financement en lignepour collecter des fonds afin d’organiser cet événement.
Nous serons un pays fondamentalement différent à la fin de la prochaine Administration. En effet, nous le sommes déjà.
Nos puits civiques sont empoisonnés. Pourquoi ?
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