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Gazo est l’invité de Clique. Il fait son retour avec “Apocalypse”, son premier album studio. Lors de son échange avec Mouloud Achour, le rappeur partage sa vision sur l’amour, son approche pour allier vie d’artiste et familiale, et rend hommage à la culture de France.
“Apocalypse”, son album à venir
Gazo possède déjà un parcours impressionnant : neuf singles d’or et de platine ainsi que plusieurs centaines de millions d’écoutes sur les différentes plateformes. Son premier album “Apocalypse”, qui sort le 29 novembre prochain, s’annonce comme l’un des albums les plus attendus de cette fin d’année. “Avec cet album, j’explore plus en profondeur ma vie, contrairement aux mixtapes.” déclare le rappeur. En effet, les thèmes centraux de ce projet incluent son enfance, l’amour, l’addiction et le succès.
Dans ses morceaux, il rend hommage à ses influences, en particulier au rappeur Shurik’n d’IAM avec le sample de “Lettre” : “Ce sample rend hommage à notre culture. On a souvent tendance à reprendre les Américains, mais il est important de célébrer la culture française.” De plus, il a révélé en exclusivité sur le plateau de Clique les collaborations présentes sur l’album. Parmi les invités figurent Jul, Yamê, Orelsan, Fally Ipupa, Morad et La Mano 1.9.
« J’ai été placé dans 16 familles différentes jusqu’à ma majorité »
Gazo parle de son enfance, entre foyers d’accueil. pic.twitter.com/zbhhiBnLxe
— CLIQUE (@cliquetv) November 14, 2024
Son parcours avant la gloire
Bien que le chemin de Gazo semble désormais bien défini, sa vie n’a pas toujours suivi ce cours. Son enfance s’est déroulée dans des foyers. “Je ne comprenais pas vraiment ce qu’était un foyer. Je pensais que si je faisais quelque chose de grave, ils allaient me ramener chez moi.” Très tôt, il se retrouve donc seul. Ces expériences influenceront sa musique et l’inciteront à découvrir sa voie. “Je suis très réaliste, je savais dès le départ ce que je voulais faire.”
Malgré sa renommée, Gazo demeure ancré dans la réalité ; comme Jul, il s’efforce de mener une vie simple : “Je me moque du regard des autres, je reste avec mes amis dans mon quartier, ça fait du bien. Il est important de rester soi-même.” Il est conscient que le succès modifie certains aspects de la vie personnelle : “Le style de vie d’un artiste rend difficile d’être amoureux. Tu ne pourras pas offrir ce que les gens attendent de toi. C’est un grand sacrifice.”
L’entretien avec Gazo est accessible en replay sur myCANAL ainsi que sur la chaîne YouTube de Clique.
[youtube https://www.youtube.com/watch?v=Ceg8SCmLVsw?si=xnAtGNALz6J6tuUb&w=850&h=477]
Samedi 9 novembre, 19h, Salon-de-Provence (13) – Il est 19h10 lorsqu’un groupe de manifestants de gauche s’engage sur la rue Théodore Jourdan, devant le tout nouvel espace du député RN Tonussi, qui qualifie lui-même sa permanence de « maison du peuple ». Le petit groupe déploie une grande banderole : « Le Pen et Macron s’allient contre le peuple. » Ils lancent des confettis devant l’élu ainsi que devant les nombreux soutiens des antennes locales du Rassemblement national (RN) présents pour fêter l’événement. Habitué à ce type d’actions, Alexandre Beddock mène la petite foule de manifestants. Ce militant de Salon et candidat du Nouveau Front populaire, arrivé 3e aux dernières législatives, s’engage en premier et salue les députés Tonussi et Baubry, avant de faire quelques pas fièrement devant la banderole, un sourire ironique aux lèvres tandis qu’il applaudit sarcastiquement les soutiens du RN. Derrière lui, les militants tenant la banderole n’ont guère le temps de crier faussement « bravo ! », que le service d’ordre (SO) de l’événement les charge et les renvoie manu militari – sans discussion.
À lire aussi : Alexandre Beddock, jugé pour avoir projeté des confettis sur un député macroniste
« Cela s’est passé très rapidement ! », raconte Mathilde, 28 ans, militante de Salon. Elle filme la situation avec son téléphone, avant que celui-ci ne tombe lorsqu’elle reçoit un coup au bras. Elle relate :
« À partir de ce moment-là, je ne pouvais plus filmer et j’ai vu mon copain se faire étrangler. »
Alexandre Beddock est quant à lui saisi par le torse et repoussé en arrière. Il reçoit un coup doux mais agressif au visage par un homme portant une doudoune sans manches verte, alors qu’il est violemment repoussé, tout comme ses camarades, de la rue Théodore Jourdan vers la place Crousillat, juste à côté. Son médecin lui prescrit trois jours d’interruption temporaire de travail (ITT). Des actes de violence que StreetPress a pu confirmer grâce aux vidéos de l’événement. Simultanément, Daniel Captier, le suppléant de Tonussi, pointé du doigt par la presse en raison de tweets racistes, s’adresse à Alexandre, rouge de colère devant trois témoins : « Saloperie ! » Captier aurait même ajouté : « Alexandre, t’es mort ! », à l’encontre du militant, selon ce dernier dans sa plainte, le 14 novembre.
Au même moment, le député Tonussi intervient et tente de calmer l’homme avec la doudoune. Thibauld, un des manifestants présents et directeur d’entreprise salonais de 36 ans, observe : « Il voulait simplement préserver son image politique. Il a feint de vouloir apaiser la situation. » Dans la foulée, des supporters du parti d’extrême droite tentent violemment d’empêcher Thibauld de filmer avec sa caméra. Lui finit avec une ITT de zéro jour – ce qui a néanmoins une valeur juridique en cas de condamnation – et doit porter une attelle pendant deux semaines. Il reprend :
« Quand ils m’ont frappé le bras, le député était déjà reparti pour son inauguration. »
Lors de l’action, une personne sans brassard de sécurité visible, masquée par un cache-cou rouge et une casquette bleue agite une bombe aérosol au poivre de 300ml face aux manifestants. Bien qu’il ne l’active pas, le port de cette arme de catégorie B (comme les pistolets) est strictement encadré et réservé aux agents de sécurité professionnels, gendarmes, policiers ou CRS. Au début de la charge, un autre membre du SO a même pris soin de dissimuler un modèle identique dans sa poche en réalisant qu’il était filmé.
À lire aussi : Un député RN des Bouches-du-Rhône se débarrasse discrètement de son collaborateur royaliste
Le rassemblement s’achève par une remise de prix ironiques, sur la petite place Crousillat : « Prix du courage en politique » ou « Prix de l’écologie pour la lutte acharnée contre… rien ». Ensuite, les manifestants quittent les lieux et l’inauguration se poursuit dans la nuit, en présence de Romain Baubry, député de la circonscription voisine, déjà critiqué par StreetPress pour ses recrutements de collaborateurs néofascistes…
Dans le compte rendu de La Provence, intitulé « Tonussi chahuté lors de l’inauguration de sa permanence », le député ne fait aucune mention de l’intervention violente de son entourage. « Ce ne sont pas des gens violents, donc cela s’est tout de même bien passé, c’était festif », peut-on lire dans le quotidien. Le parlementaire a même eu l’audace de déclarer :
« Je suis ouvert à la discussion et je défends la liberté d’expression. »
Malgré cette prétendue ouverture, Romain Tonussi n’a pas répondu aux questions de StreetPress concernant la réaction de son SO. Pour leur part, Alexandre Beddock et Thibauld ont déposé une plainte le 14 novembre pour violences.
Photo d’illustration provenant du compte Twitter du député Romain Tonussi.
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L’intelligence artificielle pourrait être essentielle pour déchiffrer une langue extraterrestre et comprendre les mystères de la communication émergente.
Dans le film Arrival, une linguistique s’efforce de décrypter un langage extraterrestre constitué de symboles élaborés. Ces messages, soumis à différentes interprétations par chaque pays, engendrent des tensions et des inquiétudes. Mais si un tel événement survenait aujourd’hui, l’intelligence artificielle pourrait se révéler être notre meilleur atout.
La définition d’une langue est un défi que les linguistes relèvent depuis des années. Nous employons des langues pour échanger, mais saisir leur genèse demeure compliqué. Contrairement aux fossiles, les langues ne laissent pas de traces visibles dans les archives fossiles. Ce fait complique l’analyse de leur développement à travers le temps.
Bien que l’évolution naturelle du langage demeure obscure, l’IA pourrait nous éclairer. La communication émergente, un champ captivant, nous aide à reproduire cette évolution. Des agents d’IA réalisent des opérations nécessitant de la communication, comme orienter un robot sans carte accessible. Ils élaborent des modes d’échange distincts, que nous pouvons ensuite analyser afin de comprendre comment une langue peut se développer.
Des expériences analogues ont été effectuées avec des humains. Imaginez qu’un anglophone et un non-anglophone doivent travailler ensemble pour sélectionner un objet. En l’absence d’une langue commune, ils recourent à des gestes qui créent un proto-langage élémentaire. Par le biais d’interactions répétées, ces signaux s’affinent et se structurent. L’IA opère selon une démarche similaire et perfectionne sa communication par tâtonnements.
Comprendre le langage de l’IA n’est pas facile. Si deux agents élaborent un langage qui nous échappe, comment déterminer leurs significations ? Un mot tel que « yayo » pourrait désigner un « oiseau » ou une idée différente. Les linguistes se servent de la théorie de l’information pour examiner ces interactions. Nous relions des schémas conversationnels à des objets. Cela nous permet d’établir des correspondances statistiques pour décoder les termes.
Ces travaux pourraient nous préparer à déceler une langue extraterrestre, si elle existait. Si nous disposons d’exemples de texte avec un contexte visuel, nos outils d’analyse statistique pourraient faciliter leur interprétation. Cependant, ces techniques ne se limitent pas à des scénarios de science-fiction. Elles pourraient optimiser la communication entre véhicules autonomes, drones ou encore améliorer les modèles de langage comme ChatGPT.
Déchiffrer les langages de l’IA ne revient pas seulement à concevoir des systèmes intelligents, mais également à en saisir les enjeux. Que ce soit des véhicules synchronisant leurs mouvements ou des IA prenant des décisions, ces recherches nous aident à évoluer dans un monde autonome de plus en plus interconnecté. Comprendre ces langages pourrait être la clé d’un avenir technologique serein.
Mashable Tech Editor Kimberly Gedeon a pu jouer à “Control” sur un MacBook, et les PC devraient s’inquiéter.
« Nous sommes en direct de la salle de sport pour réaliser la séance Women édition. » Le Raptor – précédemment connu sous le nom de Raptor Dissident, de son vrai nom Ismaïl Ouslimani – fait le beau sur une plage des Maldives. « Le cadre est somptueux ! » Dans cette vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, le vidéaste comptant 750k abonnés sur YouTube promeut activement son programme de remise en forme : Zero to Hero. L’ancien acolyte de l’antisémite Alain Soral et vétéran de la fachosphère s’efforce depuis quelque temps de se réinventer en tant que coach sportif et en nutrition. Il filme sa compagne, casquette rose sur la tête : Betty Autier, 1,2 million d’abonnés sur Instagram, en pleine séance d’exercice. Une publicité pour le moins inattendue venant de cette pionnière du blogging des années 2000.
Depuis plusieurs années, les deux influenceurs affichent leur amour au grand jour. /
Crédits : DR
Depuis plusieurs années, les deux influenceurs exposent leur amour au grand jour sur les réseaux. Désormais, Betty Autier joue même le rôle d’égérie : depuis janvier 2024, elle met en avant une story sur son compte Instagram pour vanter les qualités de « Raptor Nutrition », la marque de compléments alimentaires de son partenaire. La créatrice de contenu propose aussi un code promo à son nom. « De ma compagne, j’attends une relation de conseil… réfléchie », explique Le Raptor dans l’émission à succès sur l’actualité entrepreneuriale Sans permission, diffusée le 5 septembre 2024 :
« Elle m’a soutenu dans mes entreprises, dans ma façon de communiquer. J’attends d’elle qu’elle soit une femme et une mère à part entière. »
Le Raptor, youtubeur emblématique de l’extrême droite, est conseillé par sa femme, Betty Autier. /
Crédits : DR
Betty Autier a toujours cultivé une image de it-girl accessible, pétillante et sans drame. Cette stratégie lui a permis de se frayer un chemin jusqu’aux zones VIP des défilés de mode et de signer des contrats à 500.000 euros avec des marques de luxe prestigieuses. Son unique combat a peut-être été de dénoncer dans son autobiographie le body shaming dont elle a été la cible, ainsi que de parler de ses troubles alimentaires. Le Raptor, quant à lui, s’est imposé comme le porte-voix de la fachosphère sous couvert d’humour. Il a attiré l’attention en 2015 pour ses attaques contre les luttes antiracistes, ses remarques misogynes et ses injures. En 2018, il co-fonde avec le vidéaste d’extrême droite Papacito le groupuscule Vengeance Patriote, cherchant à former ses militants au combat et à la gestion des armes, comme l’a rapporté StreetPress en 2020. « Dans l’entourage de Betty, il doit y avoir des homosexuels, et le féminisme doit être bien perçu, ce n’est pas très bon pour son entreprise », interpelle l’antisémite Alain Soral dans une vidéo d’août 2018, énième épisode du clash Internet entre lui et Le Raptor.
À LIRE AUSSI : Vengeance Patriote, le groupe d’extrême droite qui forme ses partisans pour le combat
Betty Autier fait la promotion des compléments alimentaires Raptor Nutrition. /
Crédits : DR
La romance entre la modeuse et le leader de la virilosphère aurait débuté vers 2017. D’abord discrets, ils apparaissent ensemble depuis 2020. On les aperçoit notamment à Venise, posant en tenue de bal de style renaissance italienne. « Un couple au sommet de l’Olympe », « un couple royal », commentent plusieurs internautes. Le duo met même en scène ses deux chiens Shar Pei. Bien que Le Raptor cherche à se donner une image glamour, ses positions réactionnaires demeurent présentes. Un exemple étant une photo d’un des chiens publiée au début de leur relation, où le chiot est dans les bras d’Henry de Lesquen, un défenseur du négationnisme et un adversaire de « la musique nègre ». En légende, Le Raptor précise que le toutou est « adoubé » par l’ancien président du média d’extrême droite Radio Courtoisie. « Peux-tu en dire autant ? », termine-t-il, avec sa question rhétorique signature.
Dans la famille Dissident : Betty Autier, Le Raptor, leur petit garçon et leurs Shar Pei. /
Crédits : DR
En septembre, Le Raptor a même marqué son retour sur la toile avec une vidéo complotiste : « Pour détruire l’arnaque climatique », qui a suscité près de 800.000 vues. « Vous êtes la proie d’une manipulation mondiale », déclare-t-il :
« [Les influenceurs] ne s’exposent pas beaucoup aux risques en choisissant le camp de la propagande pour espérer capter l’attention d’un public composé de personnes vulnérables (…) c’est-à-dire de femmes avec des problèmes familiaux sous anxiolytiques et de geeks qui espèrent séduire en adoptant les mêmes idées que les femmes au profil psychologique douteux. »
Betty Autier réagit avec un emoji rockstar : la main avec l’index et l’auriculaire levés. Et peu importe les contradictions ! Végétarienne pendant environ vingt ans – aujourd’hui convertie – elle a lancé en décembre 2022 une marque de cosmétiques « cruelty free », qui exclut les tests sur animaux. Elle propose également un masque « en fibre 100% naturelle et biodégradable ». L’influenceuse a aussi ajouté un emoji « poignée de main » sur le post annonçant début novembre le nouveau format vidéo du Raptor et de son partenaire Papacito, intitulé : « On explose les grandes sagas du cinéma. »
Betty a lancé des cosmétiques « cruelty free », tandis que Le Raptor adopte une position climatosceptique.
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Crédits : DR
Au cours de ce face-à-face, Le Raptor cible la militante et vidéaste Marion Seclin, une de ses cibles favorites parmi les féministes, qui selon lui, portent une lourde responsabilité dans le déclin masculin. Il en profite pour complimenter sa femme, qui semble vouloir se distancer de ces luttes politiques :
« Par le passé, les féministes voulaient devenir des blogueuses. Elles n’ont pas connu le succès escompté et donc elles qualifiaient de superficielles les femmes ayant réussi à créer une communauté parce qu’elles avaient bon goût. Prenons l’exemple de Betty : elle, elle avait du goût pour la mode (…) Elle m’a fourni des informations, j’ai deux ou trois noms de mécontentes bien connues. »
Pas de quoi ternir l’image de Betty Autier. La fashion victim a établi plusieurs partenariats avec des marques renommées : les cosmétiques Bourjois, les cafés L’Or Espresso ou les chaussures Vanessa Wu. En 2019, elle a même reçu en cadeau de la prestigieuse chaîne d’hôtels Sofitel un séjour à Rome, qu’elle a partagé avec son partenaire. Plus récemment, en 2023, la famille s’est vu offrir une suite par l’établissement 5 étoiles le Saint Régis, à Florence. L’équipe hôtelière a décoré la chambre avec des ballons dorés, des photos imprimées de la petite famille et des stickers Zero to Hero, la marque du Raptor. « Ce sont des attentions qui font vraiment plaisir », s’émerveille l’influenceur tout en visitant les lieux, conquis par cette nouvelle notoriété. Il s’extasie devant des meubles en cuir d’une marque de luxe :
« Si vous ne connaissiez pas, n’ayez aucune honte, moi je ne connaissais pas avant, c’est Betty qui m’a un peu ouvert les yeux sur ce monde-là. »
Betty Autier a établi des partenariats avec Bourjois, L’Or Espresso, Vanessa Wu, Accor, Marriott… /
Crédits : DR
Depuis deux ans, le couple se consacre à une mini-série de vlogs lifestyle, bien éloignée des habitudes du Raptor : une escapade à la plage de Palombaggia en Corse, la visite d’une villa louée avec quelques amis à Hyères (83), la découverte de leur nouvelle propriété à Florence en Italie, suivie de leur achat à Kéa, en Grèce. Devant le miroir de leur dressing, le vidéaste commente avec soin ses costumes, tandis que sa compagne s’applique à lisser ses cheveux. Lui, en chemise en lin et mocassins en daim, elle, dans une robe en satin et des sandales avec des froufrous roses. Il demande même à ses abonnés de voter pour classer ses tenues préférées. Imposant ainsi un « art de vivre » à la sauce masculiniste, qu’il précise dans une de ses vidéos de coaching :
« Avoir une apparence esthétique est un atout inestimable qui élève nos standards et nos résultats dans tous les domaines de la vie. Que ce soit la posture, la confiance en soi, notre allure plus masculine et plus puissante génère davantage de respect et d’attraction. (…) Nous établissons des relations sociales de meilleure qualité, nos relations amoureuses s’épanouissent. »
Quand le monde de la mode et l’extrême droite se côtoient harmonieusement. /
Crédits : DR
Au-delà des vêtements, Le Raptor tisse à travers ses publications un discours sur le modèle familial traditionnel. « La cellule familiale est le pilier d’une nation », déclare-t-il dans l’émission Sans permission. « Je suis le chef de la famille », rappelle-t-il également dans une story à Londres en juin 2023, avec Betty Autier souriante derrière lui. Dans la légende d’une photo où il pose avec son enfant, il écrit :
« Laisse un cœur rouge si tu envies mon porte-bébé de hippie asthmatique. »
Le Raptor défend à travers ses posts l’idée d’une famille traditionnelle. /
Crédits : DR
Pour Betty Autier, les répercussions de cette relation sont moins reluisantes. Elle a régulièrement été la cible de commentaires d’incels, des hommes qui adhèrent à la vision masculiniste de son partenaire. Sur le forum Blabla 18-25 ans de jeuxvideo.com, antichambre de la manosphère, elle est qualifiée de différents termes misogynes concernant son physique. Sur les réseaux sociaux, l’influenceuse a également subi de violents attacks de harcèlement après son accouchement en 2020. Elle réagit quelques jours après :
« J’ai tout de même réussi à encaisser quelques commentaires désobligeants (…) sur ma prétendue chirurgie esthétique ratée. Je ne suis pas du genre à répondre à ce genre de choses, mais c’est quoi ce délire ? Je suis juste une femme qui vient d’accoucher, avec les yeux rouges et le visage irrité par des larmes salées. Lui [Le Raptor] m’a pourtant trouvée belle toute cette journée-là. »
Les marques Vanessa Wu, Bourjois, les hôtels Sofitel et Saint Régis n’ont pas répondu à nos demandes. Nous avons été dans l’impossibilité de joindre le service presse de L’Or Espresso.
Ni Betty Autier ni Ismaïl Ouslimani n’ont répondu à nos sollicitations d’interviews.
Illustration de Une : Caroline Varon
Casque audio placé sur les oreilles, Louise est plongée dans le récit d’une personne ayant subi des violences sexuelles, qui s’exprime pour la première fois. « Vous n’êtes pas en faute. Le fait de ne pas être capable de dire non ne signifie pas que vous ayez donné votre consentement », lui affirme calmement l’écoutante du Collectif féministe contre le viol (CFCV). De manière automatique, Louise écrase un cafard qui grimpe sur son bureau avec un cahier, tout en continuant de rassurer la personne en détresse au bout du fil. À la fin de l’appel, la travailleuse sociale fait un débriefing :
« Les cafards sont devenus si quotidien qu’on n’y prête plus attention. On les retrouve même dans le café. »
Basé dans des bureaux au sud de Paris, le Collectif féministe contre le viol écoute les témoignages de victimes et leur offre un soutien à travers sa ligne d’écoute anonyme et gratuite (1) – le 0 800 05 95 95, la seule spécifiquement consacrée aux violences sexuelles. Une mission de service public que l’État transfère aux associations, sans toutefois leur fournir un soutien proportionné à l’ampleur de la tâche, alertent les organisations par divers moyens. Ces derniers mois, les infiltrations d’eau et la dégradation progressive des locaux du CFCV ont altéré leurs conditions de travail, déplore Sophie Lacombes, responsable de mission :
« Notre travail sauve des milliers de femmes, mais il se fait au milieu des cafards, des fuites d’eaux usées et des odeurs insupportables… »
Le Collectif féministe contre le viol écoute la parole des victimes. /
Crédits : Pauline Gauer
Des morceaux de scotch ont été utilisés pour limiter la propagation accrue des cafards. /
Crédits : Pauline Gauer
Depuis sa fondation en 1985, le collectif loue ses bureaux à la mairie de Paris : quelques pièces dans un immeuble datant des années 1960, dont l’état s’est détérioré au fil des ans. « Il y avait quelques cafards avant, mais c’était supportable », juge Sophie Lacombes. « Aujourd’hui, ce n’est plus supportable. » Fréquemment, les toilettes de l’immeuble débordent à l’étage du CFCV à cause d’une des cuvettes du palier, entraînant des inondations désagréables.
Le Collectif féministe contre le viol souffre de problèmes d’inondation depuis plusieurs mois. /
Crédits : Pauline Gauer
Les sols sont abîmés, les plinthes sont déformées. « Nous avons dû ajuster les portes gonflées puisqu’elles devenaient difficiles à ouvrir », indique la responsable de mission. Des morceaux de scotch ont été utilisés pour calfeutrer l’ancien vide-ordures et réduire la prolifération des cafards, à cause des déjections. « Avec le temps, on sait où placer nos affaires pour ne pas ramener de cafards à la maison ! » Elle ajoute, sérieuse :
« Il arrive qu’on se retrouve les pieds dans l’inondation et qu’on soit même obligées de réorganiser rapidement nos activités. »
Quatre fois depuis cet été, les toilettes ont tellement débordé que le personnel a dû quitter les locaux. Si les écoutantes continuent leurs appels, le reste de l’équipe tente de gérer les dégâts des eaux pour protéger les archives précieuses. Elles compilent tous les témoignages reçus depuis la création du collectif. « Les victimes peuvent nous les demander afin de les utiliser comme preuve lors de procès », précise Sophie Lacombe. « Nous avons rapidement écrit sur un post-it aux collègues en ligne de ne pas accepter d’appels supplémentaires », s’émeut Louise, l’écoutante :
« C’est déchirant : pendant plusieurs heures, le temps de passer au télétravail ou d’appeler une entreprise en urgence, la ligne d’écoute reste muette et des victimes demeurent sans réponse. »
Sophie Lacombes, responsable de mission au Collectif féministe contre le viol. /
Crédits : Pauline Gauer
Depuis 2017 et le mouvement MeToo, le CFCV a enregistré une augmentation de 10 % à 20 % des appels chaque année. « Nous parvenons encore à répondre à toutes les demandes des victimes, mais la ligne est débordée », s’inquiète Sophie Lacombes. Malgré des subventions de l’État jugées insuffisantes par le collectif, il a réussi à établir trois nouveaux postes ainsi qu’une nouvelle ligne d’écoute en 2021 : celle consacrée aux violences sexuelles dans l’enfance (2), en plus des deux équipes de six écoutantes pour le service historique dédié aux victimes de violences sexuelles. « Nous les avons placées dans la salle où nous mangions auparavant », s’indigne Sophie Lacombes. « La seule pièce inutilisée reste dans l’obscurité, ses volets électriques ne fonctionnant plus… »
En 2021, le collectif a lancé une ligne d’écoute pour les violences sexuelles dans l’enfance. /
Crédits : Pauline Gauer
Pour le plus grand soulagement de l’équipe, aucune inondation ne s’est produite en présence de femmes venues participer à un groupe de parole ou à un entretien individuel avant un procès. Cependant, la dégradation des bureaux et des conditions de travail requiert une énergie additionnelle de la part des salariées, en plus de leur mission d’assistance aux victimes.
Consciente de la situation, la direction du Logement de la Mairie de Paris a assuré par email qu’elle « était activement à la recherche d’une solution de relogement au sein de son patrimoine ». Mais, elle se dégage de sa responsabilité :
« Minoritaire dans cette copropriété, la mairie de Paris sollicite régulièrement le syndic pour résoudre les problèmes. »
Quelques propositions de relogement ont été faites au CFCV depuis l’été. « Soit elles dépassaient notre budget, soit elles ne répondaient pas aux exigences de notre mission, telles qu’un accès discret et sécurisé pour accueillir les victimes », précise Sophie Lacombes. En attendant, le CFCV fait appel aux dons pour assurer sa pérennité financière (3) et continue de répondre aux appels entrants. « Aider les victimes à sortir de la violence vaut bien tous les cafards du monde », tente de minimiser Louise.
(1) « Viol Femmes Informations », ligne gratuite et anonyme, disponible du lundi au vendredi de 10h à 19h : 0 800 05 95 95
(2) « Violences Sexuelles dans l’Enfance », ligne gratuite et anonyme, accessible du lundi au vendredi de 10h à 19h : 0 805 802 804
(3) Une cagnotte en ligne est présente ici
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Un conducteur de 24 ans a été arrêté ce samedi 9 novembre 2024 à Villeneuve-lès-Béziers, alors qu’il venait de se diriger intentionnellement vers des policiers, dans la zone de la Méridienne. Une patrouille intervenait, à la suite d’une concentration importante de véhicules. Il n’est pas rare que des “runs” y soient organisés. Une course nocturne se déroulant dans l’illégalité.
À son arrivée sur les lieux, les forces de l’ordre cherchent à appréhender les contrevenants. Certains conducteurs se montrent coopératifs, mais l’un d’eux, en état d’ébriété, choisit de fuir peu avant une heure du matin. Cet homme, venant de Bessan, se précipite alors délibérément vers un agent de police qui était sorti de son véhicule pour effectuer un contrôle.
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Se sentant menacé, l’agent de police sort son arme et fait feu une fois sur le véhicule, touchant un des pneus avant et stoppant ainsi son avancée. Fort heureusement, aucune blessure n’est à déplorer. Dans sa fuite, le conducteur heurte une voiture de police. Ce acte imprévisible aurait pu entraîner des conséquences désastreuses.
Depuis un certain temps, le syndicat Unité SGP Police FO signale une augmentation des refus d’obtempérer. Son représentant dans le Biterrois, Fabrice Aebi, demande une plus grande sévérité. “Si les policiers utilisent leur arme comme cela a été le cas le week-end dernier, c’est que le niveau de violence s’accroît face à des individus inactifs, prêts à courir tous les risques pour se soustraire à la justice.”
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Le jeune homme, qui avait consommé de l’alcool, sera jugé en comparution immédiate ce mercredi 13 novembre devant le tribunal judiciaire de Béziers. Il est inculpé pour refus d’obtempérer avec mise en danger intentionnelle d’un policier, dégradation d’un véhicule de police, récidive de conduite en état d’ivresse et défaut d’assurance.
Le conducteur a été placé en détention provisoire par le juge des libertés de la détention à l’issue de sa garde à vue le 11 novembre.
C’est la seconde fois qu’un policier utilise son arme en se sentant en danger. “Mon parquet continuera à montrer une grande sévérité envers de tels conducteurs dangereux et irresponsables” souligne Raphaël Balland, le Procureur de la République de Béziers.
Le 28 septembre 2024, un policier du commissariat de Béziers, se croyant en légitime défense après une course-poursuite risquée, avait également tiré dans le quartier de la Devèze. Le conducteur a été condamné à quatre ans de prison ferme.
D’après les données de l’Observatoire national interministériel de la sécurité routière, plus de 770.000 conducteurs circulent sans permis en France. Un chiffre très impressionnant, d’autant plus qu’il ne cesse d’augmenter depuis dix ans. En outre, le nombre de conducteurs sans assurance a grimpé de 202% depuis 2017, avec 240.000 cas de défaut d’assurance en 2023. Les jeunes de 18 à 25 ans sont les plus concernés.
Entre 2016 et 2023, les services de sécurité ont constaté 25.700 délits de refus d’obtempérer routiers en moyenne chaque année. Ceux-ci ont légèrement diminué sur cette période (-5%), avec une hausse entre 2016 et 2021, suivie d’une baisse entre 2021 et 2023. Près d’un refus d’obtempérer routier sur cinq est un délit aggravé, qui, dans neuf cas sur dix, met en danger d’autres usagers de la route. La proportion de ces délits aggravés est passée de 16% en 2016 à 21% en 2023.
Le 07/11/2024 Un policier ouvre le feu après une course-poursuite, une vidéo le met en difficulté, la police des polices saisie
Le 08/11/2024 Sans permis depuis plus de 20 ans, un Agathois s’enfuit à un contrôle et termine dans le fossé avec son fils et sa femme
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