PHOTOS - Rénovation des Halles gourmandes de Béziers réussie, les retours sont concordants, un franc succès.

HERAULT NEWS

PHOTOS – Rénovation des Halles gourmandes de Béziers réussie, les retours sont concordants, un franc succès.

La nouvelle Halle de Béziers a été inaugurée avec éclat ce vendredi midi, attirant une grande foule de Biterrois. Les automobilistes ayant tenté d’y accéder ont été désagréablement surpris par l’ampleur des embouteillages.

La rue de la République, qui permet d’y accéder, était étrangement congestionnée durant la pause déjeuner. Cela s’explique par la curiosité de nombreux visiteurs désireux d’admirer les nouveaux aménagements.

Les discussions dans les allées fusent et les avis sont unanimement positifs quant à cette transformation tant attendue : des Halles plus lumineuses, spacieuses, chaleureuses et accueillantes. “On se sent comme à la maison”, avouent certains.

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Un investissement de 20 millions d’euros a été réalisé, dont 1,6 million provenant de l’État. Parmi les 24 commerçants, sept étaient présents dans l’ancienne halle. Cynthia Garcia de La Maison du jambon Ibérique témoigne : “Franchement, c’est une belle réussite. Je suis enchantée d’être restée.”

“L’âme de ce bâtiment magnifique a été préservée tout en améliorant le confort de travail”

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Les nouveaux commerçants partagent également cet avis. Maria, la gérante de la Crémerie Biterroise, déclare : “C’est un très bel outil de travail. Nous avons vu la transformation. Le client peut tout voir de l’espace. Il circule entre les rayons, c’est très vaste. On n’est pas entassé. Ce n’est pas un labyrinthe.”

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Le chantier, initialement prévu pour 16 mois, a été achevé en neuf mois. L’objectif était de permettre aux commerçants de commencer leurs activités juste avant les fêtes de fin d’année 2024.

Les Halles avant la transformation

Les Halles, avant les travaux
Les Halles, avant les travaux © Radio France
Stéfane Pocher

Métamorphose réussie

Halles gourmandes de Béziers
Halles gourmandes de Béziers © Radio France
Stéfane Pocher

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La rénovation d’un bâtiment de 133 ans était incontournable. Vieillissant, chaque aspect a été réimaginé et rénové. Ce nouvel espace de 1.000 m² est beaucoup plus aéré et lumineux. “On a même l’impression que les Halles sont plus vastes“, confient certains Biterrois, avec des sols et des étals renouvelés, ainsi que l’ajout de chambres froides et de systèmes de chauffage et de climatisation pour améliorer le confort des commerçants et des clients.

Les Halles gourmandes de Béziers
Les Halles gourmandes de Béziers © Radio France
Stéfane Pocher

“Rivaliser avec les Halles de Narbonne” – Robert Ménard

“Nous avons respecté les délais” se réjouit le maire de Béziers. “Il n’y a pas de revitalisation du centre-ville sans des Halles attirantes. Et celles-ci étaient en déclin. Si aucune action n’avait été entreprise, elles auraient disparu. J’étais en effet envieux de Narbonne“, déclare Robert Ménard. “Quand je me rendais à Narbonne, je me disais à quel point elles étaient jolies. Aujourd’hui, les nôtres sont encore plus belles.”

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La ville de Béziers demeure propriétaire des lieux, cependant, la gestion a été confiée à l’entreprise basque Biltoki qui a pour objectif d’atteindre 800.000 visiteurs d’ici fin 2025. “C’est ce que nous avons réussi ailleurs, et je suis convaincu que nous respecterons nos promesses“, affirme le cofondateur Bixente Alaman.

Biltoki est renommée pour sa capacité à revitaliser les halles alimentaires en France.

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Les Halles gourmandes de Béziers
Les Halles gourmandes de Béziers © Radio France
Stéfane Pocher

Une rénovation effectuée en un temps record

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Les nouvelles Halles disposent d’horaires élargis. Le marché est ouvert de 8h à 14h, et la partie restauration de 11h à 15h et de 18h à 22h30.

  • Si vous êtes témoin d’un événement dans l’ouest héraultais ou l’arrière-pays, appelez le 04.67.06.65.42 pour partager l’information.

Trois jours de festivités sont organisés pour célébrer cette transformation

Vendredi 15 novembre

12h : Ouverture au public
12h30 : Banda Braséro avec côtes de bœuf d’Empreinte bio
De 13h à 18h : visites guidées sur les découvertes du chantier avec des archéologues
19h : concert Fuzz Braséro libanais (brochette de kefta, poulet mariné) par Destination Liban & grand cassoulet de Philomène Traiteur
21h: DJset

Samedi 16 novembre

12h : Banda Mescladis avec BBQ de Malambo : choripan (sandwich à la saucisse), brochettes de picanha, pommes de terre au charbon, entrecôte argentine
14h : groupe Apollo Fish
16h : animation maquillage pour les enfants
19h : concert Mr Team Braséro avec fromages de la crémerie biterroise : Mont d’Or et Camembert à la truffe
21h : DJset

Dimanche 17 novembre

11h : Fanfare Panda’s Cover Gang et batucada Badauê Sud
12h : Braséro coquillages et grande tartiflette de la Laiterie Fabre 12h30 : animation ballon
14h : concert Gypsy

Les Halles gourmandes de Béziers
Les Halles gourmandes de Béziers © Radio France
Stéfane Pocher

Diffusion du 15/11/2024 L’invité d’ICI matin – Bixente Alaman, cofondateur de Biltoki, le nouveau gestionnaire des Halles de Béziers


Le 04/02/2024 Modernisation des Halles de Béziers : les commerçants dénoncent une organisation chaotique


LES 24 COMMERÇANTS DES HALLES :

BOUCHERIE BONIFAS – Boucher chevalin Philippe Bonifas est présent dans les Halles de Béziers depuis 1993. Ce métier se transmet de père en fils dans sa famille : arrière-grand-père, grand-père, père, fils et fille, tous ont participé à préserver cette tradition avec passion. Il et son équipe vous accueilleront derrière le nouvel étal avec de délicieux produits.

LA RÔTISSERIE DES HALLES – Rôtisseur Présente aux Halles du Lez à Montpellier, la rôtisserie de Yves et Marc arrive à Béziers pour vous faire découvrir ses succulents produits rôtis sur place. Le poulet fermier (label rouge) est la star, à emporter ou à déguster entier, en demi ou en quartier, mais vous trouverez aussi d’autres spécialités comme des magrets de canard, cochons de lait, andouilles et joues de porc, le tout accompagné de frites et d’une sauce maison.

LA CRÉMERIE BITERROISE – Fromager Nouvelle venue dans les Halles, Maria Hernandez est engagée et passionnée. Après plusieurs années dans des fromageries réputées à Paris, elle a décidé d’intégrer les Halles pour vous offrir des fromages de haute qualité, locaux et d’ailleurs.

PHILOMÈNE TRAITEUR – Traiteur française Selon la saison et l’inspiration du jour, Sylvie et Éric, anciens commerçants des halles, prépareront leurs plats conviviaux typiques des marchés. Vous trouverez des spécialités locales comme la paëlla, le cassoulet, la macaronade, la tielle, les encornets, et les moules farcies, ainsi que des plats populaires comme la choucroute ou le couscous. Il y en aura pour toutes les papilles. LA

MAISON DU JAMBON IBÉRIQUE – Traiteur ibérique Cynthia Larroude, figure biterroise emblématique, revient avec une offre renouvelée de jambons ibériques et d’autres produits d’exception espagnols comme des charcuteries ibériques et des pintxos, à déguster sur place ou à emporter sur une grande table familiale.

L’EMPREINTE BIO – Boucher L’Empreinte bio se compose de 4 éleveurs et d’un boucher qui ont uni leurs forces pour créer cette boucherie exceptionnelle, entièrement dédiée à la viande 100% bio. Unique et sans équivalent dans un rayon de 50 km, ils militent pour la qualité et le goût tout en respectant l’environnement, avec des prix justes pour le client permettant aux éleveurs de vivre dignement de leur métier. LA POISSONNERIE

DES HALLES – Poissonnier Jeremy Gernez, jeune poissonnier talentueux et expérimenté, a été formé à Boulogne-sur-Mer. Il possède déjà une poissonnerie à Canet-en-Roussillon, à 50 minutes de Béziers, et proposera un large choix de poissons frais du jour, locaux ou provenant de partenaires réputés pour leur pêche durable.

ENTREMETS & CHOCOLATS – Pâtissier chocolatier Thomas et Bruno, deux amis ingénieurs devenus artisans par passion, ont ouvert leur première boutique à Marseillan. Ils rejoindront les halles pour le plus grand bonheur des amateurs de douceurs, proposant des gâteaux savoureux, des classiques de la pâtisserie française ainsi que des créations originales, toutes faites artisanalement avec des ingrédients de choix.

LE MAS DES FRANGINS – Producteur d’huîtres & écailler Lucas et Louis, ostréiculteurs bien connus des Biterrois, reviennent, unis par leur passion pour la mer. Ils possèdent une exploitation à l’étang de Thau et proposeront leurs huîtres, crevettes aïoli et coquillages à déguster sur place ou à emporter, accompagnés d’un bon vin blanc.

LA FERME RONGO – Producteur bio & primeur Christophe Beaudemont, producteur 100% bio situé à environ 15 km de Béziers, revient pour offrir des produits de saison au goût incomparable. Sa clientèle ne cesse de croître, tout comme sa réputation. MAISON

ALARD – Épicier Valérie et Pierre Alard, présents aux halles depuis plusieurs générations, vous proposeront une multitude d’épices et d’olives, pour un étal coloré et odorant qui rehaussera tous vos plats.

MALAMBO – Bar à viandes Augustin Bailo, chef argentin, propose des grillades maîtrisées et travaillera main dans la main avec les commerçants des halles pour cuisiner des mets savoureux à partir de matières premières locales.

BILTOKI – Bar du marché Ce café du marché, dirigé par l’équipe de Biltoki, sera un lieu de partage et de convivialité. En plus de l’offre traditionnelle d’un bar, il mettra à l’honneur les produits des commerçants et animera le marché avec des événements gastronomiques.

LAITERIE FABRE – Traiteur fromager Maxime, fils de la famille Fabre, gérera ce stand, offrant des spécialités fromagères selon les saisons, ainsi qu’une sélection de fromages à emporter ou à déguster sur place.

MANO DI PASTA – Traiteur italien Elisabeth et Éric, présents aux halles de Perpignan, fabriqueront leurs pâtes fraîches sur leur stand, proposant aussi une offre traiteur de la gastronomie italienne à déguster sur place ou à emporter.

GORGEOUS – Sandwichs gastronomiques Georges Galzy, entrepreneur en herbe, proposera un concept de sandwichs raffinés, avec le soutien du chef étoilé Clément Bonano, le tout à déguster sur place ou à emporter, selon les saisons.

LES JAJALOGUES – Caviste & bar à vins Frédérique Frances, commerçante de longue date, mettra en avant une offre de vins de qualité, accompagnée de planches généreuses à déguster sur place ou à emporter, mettant en lumière les terroirs du Languedoc et d’ailleurs.

PAINS & POTS – Fournil artisanal bio Alicia et Kevin Zuchetto, issus d’un tour de France en tant que Compagnons du Devoir, présenteront une variété de pains bio d’exception, ainsi que des pâtisseries et viennoiseries.

PIZZA MOTHY – Pizzas Timothy, jeune entrepreneur de 26 ans, apportera son expertise en fabrication de pizzas pour régaler les clients avec des créations savoureuses. ESCRIHUELA – Primeur Corinne et Julien Escrihuela, commerçants aguerris, proposeront des fruits et légumes frais sur leur stand bien achalandé.

LA BOUTIQUE DE MARIE – Fleuriste Nathalie embellira les halles avec ses fleurs fraîches et créations florales, apportant une touche de couleur et de parfum appréciée des clients.

DESTINATION LIBAN – Traiteur libanais Mona et sa fille, présentes sur les marchés de la région, proposeront des mets libanais authentiques, tels que falafels et taboulés, avec une carte renouvelée selon les saisons.

MAISON D’AMBRE – Traiteur marocain Bouchra, d’origine marocaine, proposera une sélection de spécialités de son pays, préparées à partir d’ingrédients locaux et d’épices importées directement du Maroc.

Ô HUÎTRES – Traiteur de la mer Rodolphe, déjà présent aux Halles de Frontignan, proposera une sélection de plats à base de fruits de mer, à déguster sur place ou à emporter.

Pourquoi le solide bilan économique de Joe Biden n'a-t-il pas bénéficié à Kamala Harris ?

ECONOMIE

Pourquoi le solide bilan économique de Joe Biden n’a-t-il pas bénéficié à Kamala Harris ?

Les citoyens américains résidant dans un parc de mobile homes en Californie, ou près d’une usine désaffectée dans le Michigan, et ayant voté pour Donald Trump, ont-ils manqué de compréhension ? C’est ce qu’ont insinué certains analystes pour commenter la défaite des démocrates, soulignant le paradoxe entre cet échec électoral et le bilan économique plutôt positif du président en fonction, Joe Biden.

Sa tactique, axée sur un investissement public massif, un protectionnisme réajusté pour favoriser le développement des industries écologiques, ainsi que des augmentations fiscales, semblait avoir porté ses fruits : depuis l’entrée en fonction de Biden, l’emploi a augmenté de 12 %, le salaire moyen de 19 % et le taux de chômage est tombé à 4,1 %, approchant son plus bas historique. Tout cela tout en freinant l’envolée des prix causée par la pandémie de Covid et la guerre en Ukraine.

Plus qu’un simple slogan électoral, les « Bidenomics », appellation de cette stratégie économique, ont marqué un véritable changement idéologique aux États-Unis, avec le retour de l’État au cœur des préoccupations.

Pourtant, seulement un quart des personnes interrogées par CNN au lendemain des élections présidentielles estimaient que leur situation économique s’était améliorée par rapport à il y a quatre ans, les autres y voyant au mieux une stagnation, et souvent une dégradation.

Parmi ceux qui ont une vision négative de la situation économique, 70 % ont voté Trump. Comme en 2016, le magnat a reçu le soutien de la classe moyenne, que les démocrates espéraient bien récupérer.

Comment expliquer ce paradoxe apparent, entre un bon bilan macroéconomique pour Joe Biden et une désapprobation des électeurs vis-à-vis des démocrates en matière économique ?

Les attentes étaient élevées lors de l’investiture de Biden : le pays sortait d’une récession post-pandémie de Covid-19, la reprise demeurait fragile et le chômage atteignait 14,7 %. En réponse aux crises majeures, le président a débloqué des milliards de dollars en crédits d’impôts et allocations pour préserver le pouvoir d’achat des ménages et soutenir l’activité économique.

Cette approche a porté ses fruits, mais a conduit à un creusement du déficit public. Actuellement, la dette fédérale s’élève à 35 500 milliards de dollars, soit une hausse de 29 % depuis l’arrivée de Biden à la Maison Blanche.

Une somme que les Américains appréhendent de devoir rembourser, alors que l’inflation les a contraints à épuiser leur épargne accumulée pendant la période de Covid pour maintenir leur consommation, une fois les aides exceptionnelles stoppées. 37 % des ménages affirment qu’ils seraient incapables de couvrir une dépense imprévue de 400 dollars sans recourir à un endettement.

Les salaires n’ont pas suivi l’inflation

<pPourquoi les aides publiques n’ont-elles pas suffi ? Très vraisemblablement parce que les salaires n’ont pas évolué parallèlement à l’inflation. Durant la campagne, les Démocrates ont souligné que l’augmentation des prix commençait enfin à ralentir. Cependant, les électeurs n’ont pas oublié le déroulement complet de la séquence inflationniste.

En effet, même si la hausse de l’inflation est désormais moins rapide, nous sommes encore loin d’une déflation (une baisse des prix), qui permettrait d’annuler les hausses précédentes. Certaines dépenses nécessaires ont connu une forte augmentation entre l’investiture et la défaite de Biden : + 23 % pour le logement et l’alimentation, + 13 % pour le transport, + 12 % pour l’éducation et + 8 % pour la santé.

Une augmentation des prix ne constitue pas nécessairement un problème… si les salaires progressent en conséquence. Ce qui n’a pas été le cas de manière suffisante. L’économiste Lucas Chancel a récemment rappelé qu’entre 2020 et 2023, le revenu disponible avant redistribution des 50 % des Américains les moins riches a crû moins rapidement que celui de l’ensemble de la population. En revanche, entre 2016 et 2020, la moitié la plus pauvre de la population avait vu sa situation se renforcer davantage que la moyenne.

« L’inflation a sapé le pouvoir d’achat. Les salariés n’oublient pas qu’ils ont été lésés pendant la période où l’inflation était supérieure à la hausse de leur salaire », confirme François Geerolf, économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE).

En tenant compte de l’inflation et de la distribution des emplois par secteur, le salaire horaire moyen a diminué de 1,54 dollar entre 2020 et 2024 aux États-Unis.

« Une grande partie du vote pour Trump est le reflet de la colère des électeurs face à cette situation : ils ont travaillé durement et ont l’impression de ne pas avoir été récompensés », indique Cécile Coquet-Mokoko, professeure en civilisation américaine à l’université de Versailles St-Quentin-en-Yvelines. À tel point que dans la « Rust Belt » (« ceinture de la rouille »), un ancien bastion industriel du Nord-Est, le bleu démocrate des élections de 2020 est désormais en train de virer au rouge républicain.

Pourquoi les bons chiffres de l’emploi n’ont-ils pas agi comme un rempart contre l’inflation ? Il existe d’abord des raisons conjoncturelles : les négociations salariales, pour s’ajuster à l’augmentation des prix, prennent toujours du temps. Cela peut sembler être un lointain souvenir maintenant, car les salaires progressent plus rapidement que l’inflation. Mais pendant ce temps, la fin de mois de nombre d’employés a été délicate.

Au-delà de cet aspect temporel, des changements plus fondamentaux affectent la structure de l’emploi. Les deux législations clés du mandat de Joe Biden – l’Inflation Reduction Act (IRA) et le CHIPS and Science Act – avaient vocation à créer des « good jobs ». Cela signifie : des emplois manufacturiers bien rémunérés avec des avantages sociaux. Cependant, ces 800 000 postes tant espérés « ne suffisent pas à compenser les millions d’emplois manufacturiers perdus depuis les années 2000 », remarque François Geerolf.

S’il manque ces « good jobs », c’est, selon l’économiste Dani Rodrik, parce que les mesures de soutien actuelles à l’investissement ciblent des secteurs où la productivité dépend davantage de l’automatisation et de nouvelles technologies que de la main-d’œuvre humaine. En d’autres termes, les nouvelles usines font appel à de nombreuses machines et peu d’ouvriers.

Par exemple, l’ouverture d’une usine de puces électroniques en Arizona cette année devrait « générer à peine 6 000 emplois manufacturiers, ce qui représente plus de 10 millions de dollars investis par emploi créé », explique-t-il.

Les services, notamment l’entretien et le soin aux personnes, ont déjà été le moteur des 16 millions de postes créés en quatre ans. Cependant, la classe moyenne cherche à éviter ces emplois moins bien rémunérés.

Dans un pays où « le succès s’acquiert par le travail », selon Cécile Coquet-Mokoko, la précarisation de l’emploi est perçue comme un obstacle à l’ascension sociale. Cet mécontentement est amplifié par le fait que les aides publiques sont perçues de manière variable de l’autre côté de l’Atlantique. De son expérience aux États-Unis, elle se souvient que « l’État providence est quelque chose de mal vu dans la société américaine ; les Américains ont une répulsion à dépendre d’un État protecteur ».

Ainsi, la chercheuse ajoute que « certains votent Trump car ils admirent la figure qu’il représente, un homme qui aurait atteint le sommet grâce à son intelligence et à son audace ».

Conscient de ces éléments, le camp démocrate a proposé d’instaurer un salaire minimum fédéral de 15 dollars de l’heure. Cela reste cependant insuffisant pour endiguer le mouvement des travailleurs vers le parti de Donald Trump.

Enfin, la politique monétaire a entraîné des conséquences néfastes pour les ménages à faibles revenus. En maintenant des taux bas de 2020 à 2022, la Fed (la banque centrale américaine) a certes soutenu l’activité économique, un bénéfice pour les plus défavorisés. Mais cela a également contribué à l’augmentation des prix des actifs financiers et immobiliers, enrichissant les « Américains détenteurs d’un patrimoine confortable, souvent des seniors, dont beaucoup vivent aujourd’hui de leurs rentes », décrit l’économiste Véronique Riches-Flores.

Trump va décevoir

Pour les primo-accédants, acquérir un logement est devenu presque impossible.

« Ceux qui avaient un peu possèdent maintenant beaucoup, tandis que les autres, les défavorisés, accèdent à de moins en moins de choses », résume l’économiste.

Dans ce contexte social tendu, des formes de racisme sont faciles à attiser. « Les républicains ont appelé aux craintes et émotions de l’électorat », indique Cécile Coquet-Mokoko. En affirmant, par exemple, que les emplois créés allaient aux immigrés, Trump a rassemblé les jeunes électeurs et les Latinos. Pour cause : « les générations récemment intégrées, telles que les Latinos, ferment la porte derrière elles par crainte de perdre leurs acquis », complète François Geerolf.

Cependant, ces acquis ne seront pas mieux protégés par Donald Trump. Au contraire.

« Avec la réduction des aides sociales et un protectionnisme qui fera grimper le prix des biens, la classe moyenne risque de déchanter », avertit Véronique Riches-Flores.

Avec Trump, c’est effectivement le retour de la théorie du ruissellement, qui soutient que des baisses d’impôts pour les plus riches stimuleront la croissance au profit de tous.

Confettis, banderoles et festivités : soyez les bienvenus à l'ouverture de la « maison du peuple » du député RN Tonussi

CULTURE

Confettis, banderoles et festivités : soyez les bienvenus à l’ouverture de la « maison du peuple » du...

Samedi 9 novembre, 19h, Salon-de-Provence (13) – Il est 19h10 lorsqu’un groupe de manifestants de gauche s’engage sur la rue Théodore Jourdan, devant le tout nouvel espace du député RN Tonussi, qui qualifie lui-même sa permanence de « maison du peuple ». Le petit groupe déploie une grande banderole : « Le Pen et Macron s’allient contre le peuple. » Ils lancent des confettis devant l’élu ainsi que devant les nombreux soutiens des antennes locales du Rassemblement national (RN) présents pour fêter l’événement. Habitué à ce type d’actions, Alexandre Beddock mène la petite foule de manifestants. Ce militant de Salon et candidat du Nouveau Front populaire, arrivé 3e aux dernières législatives, s’engage en premier et salue les députés Tonussi et Baubry, avant de faire quelques pas fièrement devant la banderole, un sourire ironique aux lèvres tandis qu’il applaudit sarcastiquement les soutiens du RN. Derrière lui, les militants tenant la banderole n’ont guère le temps de crier faussement « bravo ! », que le service d’ordre (SO) de l’événement les charge et les renvoie manu militari – sans discussion.

À lire aussi : Alexandre Beddock, jugé pour avoir projeté des confettis sur un député macroniste

« Cela s’est passé très rapidement ! », raconte Mathilde, 28 ans, militante de Salon. Elle filme la situation avec son téléphone, avant que celui-ci ne tombe lorsqu’elle reçoit un coup au bras. Elle relate :

« À partir de ce moment-là, je ne pouvais plus filmer et j’ai vu mon copain se faire étrangler. »

Alexandre Beddock est quant à lui saisi par le torse et repoussé en arrière. Il reçoit un coup doux mais agressif au visage par un homme portant une doudoune sans manches verte, alors qu’il est violemment repoussé, tout comme ses camarades, de la rue Théodore Jourdan vers la place Crousillat, juste à côté. Son médecin lui prescrit trois jours d’interruption temporaire de travail (ITT). Des actes de violence que StreetPress a pu confirmer grâce aux vidéos de l’événement. Simultanément, Daniel Captier, le suppléant de Tonussi, pointé du doigt par la presse en raison de tweets racistes, s’adresse à Alexandre, rouge de colère devant trois témoins : « Saloperie ! » Captier aurait même ajouté : « Alexandre, t’es mort ! », à l’encontre du militant, selon ce dernier dans sa plainte, le 14 novembre.

Réaction de Tonussi

Au même moment, le député Tonussi intervient et tente de calmer l’homme avec la doudoune. Thibauld, un des manifestants présents et directeur d’entreprise salonais de 36 ans, observe : « Il voulait simplement préserver son image politique. Il a feint de vouloir apaiser la situation. » Dans la foulée, des supporters du parti d’extrême droite tentent violemment d’empêcher Thibauld de filmer avec sa caméra. Lui finit avec une ITT de zéro jour – ce qui a néanmoins une valeur juridique en cas de condamnation – et doit porter une attelle pendant deux semaines. Il reprend :

« Quand ils m’ont frappé le bras, le député était déjà reparti pour son inauguration. »

Lors de l’action, une personne sans brassard de sécurité visible, masquée par un cache-cou rouge et une casquette bleue agite une bombe aérosol au poivre de 300ml face aux manifestants. Bien qu’il ne l’active pas, le port de cette arme de catégorie B (comme les pistolets) est strictement encadré et réservé aux agents de sécurité professionnels, gendarmes, policiers ou CRS. Au début de la charge, un autre membre du SO a même pris soin de dissimuler un modèle identique dans sa poche en réalisant qu’il était filmé.

À lire aussi : Un député RN des Bouches-du-Rhône se débarrasse discrètement de son collaborateur royaliste

Le rassemblement s’achève par une remise de prix ironiques, sur la petite place Crousillat : « Prix du courage en politique » ou « Prix de l’écologie pour la lutte acharnée contre… rien ». Ensuite, les manifestants quittent les lieux et l’inauguration se poursuit dans la nuit, en présence de Romain Baubry, député de la circonscription voisine, déjà critiqué par StreetPress pour ses recrutements de collaborateurs néofascistes…

Dans le compte rendu de La Provence, intitulé « Tonussi chahuté lors de l’inauguration de sa permanence », le député ne fait aucune mention de l’intervention violente de son entourage. « Ce ne sont pas des gens violents, donc cela s’est tout de même bien passé, c’était festif », peut-on lire dans le quotidien. Le parlementaire a même eu l’audace de déclarer :

« Je suis ouvert à la discussion et je défends la liberté d’expression. »

Malgré cette prétendue ouverture, Romain Tonussi n’a pas répondu aux questions de StreetPress concernant la réaction de son SO. Pour leur part, Alexandre Beddock et Thibauld ont déposé une plainte le 14 novembre pour violences.

Photo d’illustration provenant du compte Twitter du député Romain Tonussi.

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