un mémoire troublant d’un romancier sur les troubles de l’alimentation
Dans “Mon Bon Loup Brillant”, Sarah Moss raconte une romance dangereuse avec l’auto-préservation.
Dans “Mon Bon Loup Brillant”, Sarah Moss raconte une romance dangereuse avec l’auto-préservation.
The Diplomat, Heartstopper et Hellbound ne sont que quelques-unes des émissions que vous devez regarder sur Netflix ce mois-ci.
Cher VICE, Je ne peux pas vraiment dire que j’ai eu une enfance formidable. J’ai été élevée par ma mère – mon père n’a jamais été présent. Comme on était à deux, notre relation a toujours été très intense. Pour elle, toute personne extérieure à notre lien était automatiquement notre ennemie. Du jour au lendemain, elle pouvait être super gentille au point de m’étouffer, et me terroriser. Elle savait parfaitement quoi dire pour me blesser. Par exemple, je souffre de troubles alimentaires depuis que je suis petite. Un jour, alors que je me sentais mieux, j’ai mangé quelques chips. Elle s’est moquée de moi et m’a dit qu’ils formeraient une boule gras dans mon estomac. Elle m’a aussi dit que personne ne m’aimerait jamais et que les gens sont faits pour être utilisés. Elle a été jusqu’à créer des comptes Instagram anonymes pour insulter mes potes. Elle a dit à toutes les personnes de mon entourage qu’elles étaient nazes, et à moi aussi, souvent. Parfois, je m’endormais en pleurant, désespérée, et elle venait s’asseoir à côté de moi et me fixait l’air dégoûté. Quand j’avais 8 ans, elle m’a sorti que tout le monde voyait que je lui compliquais la vie. Je la bloquais émotionnellement, mais elle arrivait toujours à me récupérer en me serrant dans ses bras, en me faisant plein de cadeaux, et me disant que personne ne m’aimait autant qu’elle. Pendant longtemps, j’y ai cru. Ma mère a eu beaucoup de relations toxiques et malsaines, donc il y avait souvent des disputes à la maison, parfois même de la violence physique. J’ai fini par déménager à l’étranger après mes 18 ans, entre autres pour prendre mes distances. J’ai aussi commencé à voir un·e psy, qui m’a fait réaliser que mon enfance m’avait traumatisée. En thérapie, on m’a…
SANTÉ – NB: Ce texte décrit des symptômes et effets de troubles du comportement alimentaire, susceptibles de déclencher des troubles chez certains lecteurs. C’est à 6 ou 7 ans que j’ai commencé à manger de façon compulsive. C’était un samedi matin et j’ai emmené en douce un paquet de cookies non entamé dans ma chambre. Je l’ai mangé en entier pendant que mes parents dormaient dans la pièce à côté. Je ne me rappelle pas m’être sentie bouleversée ou inquiète sur le moment, mais après coup, j’ai aplati le paquet vide et l’ai caché sous mon lit, derrière une couette pliée. Je me suis tordue de douleur en essayant de toutes mes forces de ne pas vomir. J’ai pleuré, la tête enfouie dans mon oreiller, pendant ce qui m’a semblé des heures, en me demandant pourquoi j’avais fait ça et ce que diraient mes parents si jamais ils l’apprenaient. Vous avez envie de raconter votre histoire? Un événement de votre vie vous a fait voir les choses différemment? Vous voulez briser un tabou? Vous pouvez envoyer votre témoignage à temoignage@huffpost.fr et consulter tous les témoignages que nous avons publiés. Pour savoir comment proposer votre témoignage, suivez ce guide! Après ça, manger de façon compulsive est devenu une habitude. Je repoussais chaque fois plus loin les limites de ma satiété. Enfant, je n’étais pas en surpoids, mais je n’étais pas mince non plus, et j’en avais bien conscience. Je n’avais pas vraiment de bon modèle à suivre en matière de comportement alimentaire, bien que je n’aie jamais vu personne trop manger de cette façon ni réagir à un événement stressant en mangeant. La plupart des gens en surpoids ou obèses que je connaissais et que j’aimais rencontraient beaucoup de succès dans leur carrière professionnelle, mangeaient avec plaisir et appréciaient les larges…
SANTÉ – Lorsqu’on évoque les troubles du comportement alimentaire, on oublie les femmes, comme moi, qui ont un physique considéré comme “normal”, mais qui souffrent de ces pathologies alors qu’elles ne sont ni squelettiques ni en surpoids. Croyez-moi, beaucoup de personnes atteintes de TCA passent totalement inaperçues. Et pour cause, les informations et les témoignages qui nous sont livrés concernent généralement des femmes aux portes de la mort, rachitiques et souvent très jeunes qui plus est. Or, l’anorexie à l’âge adulte existe. L’anorexie est exclusivement associée à la maigreur et la boulimie aux rondeurs. Vous avez envie de raconter votre histoire? Un événement de votre vie vous a fait voir les choses différemment? Vous voulez briser un tabou? Vous pouvez envoyer votre témoignage à temoignage@huffingtonpost.fr et consulter tous les témoignages que nous avons publiés. Pour savoir comment proposer votre témoignage, suivez ce guide! J’ai ainsi souvent culpabilisé d’être “encore” anorexique à 26 ans: les idées reçues sur cette maladie dite “d’adolescente” sont tenaces. D’ailleurs, je ne compte plus le nombre de fois où j’ai entendu: “Mais t’es pas maigre, pourquoi tu dis que t’es anorexique?” Force est de constater que l’anorexie est exclusivement associée à la maigreur et la boulimie aux rondeurs. À titre d’exemple: Je pèse 49 kilos pour 1m70. Mon IMC est à 17. Il est considéré médicalement comme bas. Et paradoxalement, beaucoup voient mon mode de vie et ma santé comme un but à atteindre, un modèle à suivre. Pourtant, à l’instar des autres anorexiques, je présente des troubles métaboliques sévères: ralentissement du rythme cardiaque, fatigue, chute du taux de phosphore sanguin, aménorrhée, chute de cheveux, dépression, anxiété… Je suis patiente à l’hôpital de jour du CHU de Bordeaux, où je consulte plusieurs fois par semaine pour me faire aider et pourtant, j’ai l’air en pleine forme….
SANTÉ – Se remettre d’un trouble du comportement alimentaire, c’est un peu comme prendre la pilule rouge dans Matrix: on se sent libéré·e des contraintes et des attentes d’une société obsédée par l’image, alors que la plupart de vos proches ont pris la pilule bleue et sont restés coincés dans un monde paralysant et insipide. C’est une liberté solitaire qui vous fait regretter la compagnie des autres. Quand j’ai entrepris une thérapie d’alimentation intuitive en 2015, afin de guérir de troubles alimentaires de longue date, je ne savais pas du tout ce qui m’attendait. Le programme visait en grande partie à changer mes circuits cérébraux et comprendre comment faire confiance à mon corps, sa faim et son désir d’être nourri, et non affamé. J’ai dû apprendre à ne pas faire de régime, cesser de me peser et de me comparer aux vedettes auxquelles je désirais tant ressembler. Mais ce programme d’alimentation intuitive m’a aussi appris à changer de discours sur la perte de poids. Vous avez envie de raconter votre histoire? Un événement de votre vie vous a fait voir les choses différemment? Vous voulez briser un tabou? Vous pouvez envoyer votre témoignage à temoignage@huffingtonpost.fr et consulter tous les témoignages que nous avons publiés. Pour savoir comment proposer votre témoignage, suivez ce guide! J’ai été surprise quand ma thérapeute m’a préconisé de ne pas faire de compliment aux gens qui perdent du poids. Malgré la pression que je ressentais à conforter les gens qui parvenaient à perdre une taille, il était de mon devoir de ne pas contribuer à la conversation dysfonctionnelle qui entoure l’image du corps dans notre société. Ne pas féliciter quelqu’un pour sa perte de poids? Cela semblait tellement contre-intuitif! J’avais grandi en regardant des vidéos d’Oprah Winfrey en train de tirer un sac de viande grasse…
Il y a quelque temps, j’ai découvert un article très intéressant sur la culture des régimes, écrit par l’acteur américain Matthew McGorry, plus connu pour son rôle de gardien de prison dans Orange Is the New Black. Dans cet article publié sur Medium, McGorry s’ouvre sur sa propre expérience des troubles de l’alimentation, expliquant qu’après avoir pris un peu de poids, on lui a dit qu’il ne pourrait plus décrocher de premiers rôles. « Pendant si longtemps, j’ai pensé que “potelé” était la pire des insultes. Les hommes sont “censés” être robustes et résistants », écrit-il. De quoi nous rappeler que les troubles alimentaires ne touchent pas seulement les femmes. « En Italie, les hommes comptent seulement pour 5 à 10 % des personnes souffrant d’anorexie et 10 % des personnes souffrant de boulimie », explique la diététicienne Viviana Valtucci. En revanche, il n’y a pas de différence entre les sexes lorsqu’il s’agit d’hyperphagie boulimique [binge eating disorder en anglais]. Et puis il y a la dysmorphie musculaire, aussi appelée bigorexie, qui désigne l’addiction à l’activité physique et qui touche principalement les hommes. » Comme l’anorexie, la bigorexie est liée au trouble de dysmorphie corporelle : une obsession délirante concernant un « défaut » imaginaire dans l’apparence physique. Alors que l’anorexie désigne la lutte contre la faim et la recherche constante de la minceur, la bigorexie peut se traduire par une obsession du modelage du corps et de la perte de graisse. Selon le NHS, le système de la santé publique au Royaume-Uni, la dysmorphie corporelle peut conduire à la dépression, à l’automutilation et au suicide. L’obsession de la forme physique est un élément fondamental de la culture du régime et du bien-être, où même des objectifs personnels en apparence sains cachent souvent des ambitions esthétiques irréalistes, comme la poursuite d’un certain pourcentage de graisse corporelle. De plus, les régimes…
SANTÉ MENTALE – Si je vous disais que j’ai gagné du poids pendant le confinement, que penseriez-vous de moi? Il y a de grandes chances pour que les mots “gourmande”, “paresseuse” et “en mauvaise santé” vous viennent à l’esprit, et ce même si vous vous considérez plutôt sensible au mouvement body positive. Vous avez peut-être en tête des images de Bridget Jones en train de se gaver de glace, affalée sur son canapé, ou du petit garçon qui se goinfrait de gâteau au chocolat dans le film Matilda. Je ne vous le reproche pas. Ce n’est pas votre faute. Que nous choisissions d’adhérer à ce discours consciemment ou non, nous avons été conditionnés par les médias et la rhétorique culturelle à croire que prendre du poids, c’est “mal” et qu’en perdre, c’est “bien”. Ceux qui prennent du poids “se laissent aller”, tandis que ceux qui en perdent sont disciplinés et savent se contrôler. Je souffre d’un trouble alimentaire, comme environ 1,25 million d’autres au Royaume-Uni, et cette mentalité m’épuise? Vous avez envie de raconter votre histoire? Un événement de votre vie vous a fait voir les choses différemment? Vous voulez briser un tabou? Vous pouvez envoyer votre témoignage à temoignage@huffingtonpost.fr et consulter tous les témoignages que nous avons publiés. Au début du confinement en mars, j’étais en pleine rechute d’anorexie, un trouble alimentaire contre lequel je me bats depuis sept ans. J’ai emménagé en colocation à Londres, en janvier, et immédiatement repris de vieilles habitudes dont les répercussions sur mon corps commençaient à se faire sentir. Quelques semaines après le début du confinement, j’ai été mise au chômage partiel et j’ai donc décidé, à contrecœur, de retourner vivre chez mes parents pour m’économiser un loyer et fuir ce qui était alors l’épicentre de la pandémie. «Même si mon corps ne…
Note de la rédaction: ce témoignage décrit explicitement un trouble du comportement alimentaire. SANTÉ MENTALE – À ce jour, le goût du sushi m’est encore inconnu. À la liste démesurément longue des aliments dont je ne connais pas le goût s’ajoutent notamment l’avocat, le pamplemousse, les ailes de poulet, les cornichons, le yaourt et, tenez-vous bien, le café. Convaincue de ne pas figurer parmi les personnes atteintes de troubles de l’alimentation, je n’avais jamais compris pourquoi la simple perspective d’ingérer certains aliments me faisait vomir. C’était avant que je découvre que je n’étais pas seule dans ce cas. Je sais aujourd’hui que je souffre d’un trouble de restriction ou d’évitement de l’ingestion d’aliments (ARFID —avoidant/restrictive food intake disorder), auparavant nommé trouble de l’alimentation sélective (SED — selective eating disorder). En d’autres termes, il s’agit d’une phobie alimentaire qui peut causer des haut-le-cœur, des vomissements et une sensation d’étouffement au moment d’ingérer certains aliments ou à la simple perspective de les ingérer. Vous avez envie de raconter votre histoire? Un événement de votre vie vous a fait voir les choses différemment? Vous voulez briser un tabou? Vous pouvez envoyer votre témoignage à temoignage@huffingtonpost.fr et consulter tous les témoignages que nous avons publiés. Dès l’enfance Mes problèmes alimentaires se sont fait sentir dès l’enfance. Lorsque nous nous rendions en famille dans des restaurants servant de la cuisine chinoise, je ne mangeais que du riz blanc. Plus tard, j’ai porté mon choix sur les nems, dont je ne consommais que la pâte. Je revois mon père en enlever la garniture au chou et les remettre, vides, dans mon assiette. J’ai un souvenir particulièrement traumatisant d’un désaccord avec mon père au sujet d’un foie poêlé. Je ne devais pas avoir plus de 6 ou 7 ans et je souffrais d’anémie. Ma mère, pour me…
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