La possibilité d’une ville (sans voiture)
LJUBLJANA, SLOVÉNIE – 2020/10/20. Dimanche 19 septembre, les Parisiens se sont réunis sous l’Arc de triomphe, fraîchement emballé par Christo et Jeanne-Claude, dans une grande messe païenne célébrant le plissé, l’automne et l’absence de tout véhicule motorisé. Ce jour-là, la piétonnisation de la place de l’Étoile et de l’avenue des Champs-Élysées avait été décidée dans le cadre de la 7e édition de Paris Respire sans voiture. Une initiative de la mairie qui transforme certains quartiers en « no go zones » pour bagnoles de 11 heures à 18 heures et permet aux habitants de la capitale de retrouver la même ambiance que celle entraperçue pendant le confinement (une circulation proche de zéro). Quant aux automobilistes qui s’aventuraient dans les 1er, 2e, 3e, et 4e arrondissement, ils étaient interpellés et abattus sur-le-champ. Paris sans voiture, c’est le cheval de bataille de la mairie qui aimerait pouvoir instaurer en 2022 des zones à trafic limité (ZTL) et pérenniser les journées comme celle de dimanche. L’idée ? Limiter la circulation dans le centre-ville aux seuls riverains, taxis et commerçants tout en encourageant la mobilité douce ; vélo, trottinette, rollers, marche à pieds et transports en commun. Dans plusieurs villes en Europe, de telles actions ont déjà vu le jour. À Pontevedra en Espagne, les habitants témoignaient encore récemment dans un Envoyé Spécial d’une nette amélioration de leur vie alors que le centre-ville n’est pas accessible aux voitures depuis plus de 20 ans. À Ljubljana, le quartier historique de la capitale slovène est fermé aux bagnoles depuis 2008 pour un résultat plutôt positif à en croire la mairie citée par Le Monde : « Dans la rue Slovenska, la pollution sonore causée par les véhicules s’est abaissée de six décibels et les émissions de gaz à effets de serre ont diminué de 70 % ». Pour en avoir le cœur net, on a…