Faire de l’autostop lorsqu’on est une femme est aussi chiant que libérateur
Quelques klaxons se font entendre sur son passage alors qu’elle a le pouce tendu sur le bord de la route, un carton à la main avec une destination gribouillée au feutre baveux dessus. Certains ralentissent, les yeux lubriques, pour la scruter de haut en bas. Il faut dire que les autostoppeurs se font de plus en plus rares, et encore plus lorsqu’il s’agit d’une femme. « Quand j’étais plus jeune, j’étais un peu flippée à l’idée de faire du stop. Un jour, je suis tombée en panne en allant au boulot et j’ai levé mon pouce » raconte Nastasia, 34 ans, autostoppeuse régulière. Depuis, elle n’a jamais vraiment arrêté. Des quelques jours de réparation de sa voiture où elle faisait le chemin du travail en stop, elle est passée, en quelques mois, à des trajets de plus en plus longs jusqu’à traverser toute l’Amérique latine en solo. La Savoyarde prend en assurance au fil des voyages et des kilomètres parcourus. Pour elle, ce mode de transport est un tiercé gagnant : gratuit, original et écolo. « Je n’aime pas faire rouler ma voiture à vide, ça fait ressortir mon éco-anxiété et je culpabilise. » Dès qu’elle en à l’occasion, elle se déplace en stop et y fait souvent des rencontres inoubliables. Mais il demeure une ombre au tableau : son sexe. Si la plupart de ses voyages se passent sans accroc, Nastasia n’échappe pas à quelques situations déplaisantes. Suffisamment graves pour être marquantes, mais pas assez pour l’arrêter de continuer : « À la fin du trajet, un mec a cherché à m’embrasser, c’était très embarrassant. Il croyait que je lui avais demandé de me prendre en stop pour le draguer. Il faut avoir du répondant quand ça arrive, ça vient avec l’expérience ». Mais la jeune femme précise qu’il ne…
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