Silencieux depuis son retrait des législatives, Taha Bouhafs a pris la parole pour reprocher à LFI de ne pas lui avoir permis de se défendre face aux accusations et réclamer “une procédure juste et équitable”. Jeudi 7 juillet, ses avocats ont fustigé auprès de l’AFP une procédure “hors du droit” qui “méprise gravement les droits de Taha Bouhafs”.
Dans un entretien à Libération le même jour, Jean-Luc Mélenchon reconnait que “la situation actuelle n’est pas satisfaisante”. S’il explique ne pas être au courant des détails, le comité de suivi contre les violences sexistes et sexuelles interne de LFI garde le secret, l’ancien député estime que “le système lui-même est à la recherche de son point d’équilibre”.
“Décider de croire la parole des femmes est un choix arbitraire, mais nous l’assumons. Mais ça ne peut suffire”, explique Jean-Luc Mélenchon.
“Nous ne rendons pas la justice”
Il soutient donc la demande de Taha Bouhafs de pouvoir se défendre. “On doit pouvoir dire à la personne qui s’est plainte ‘je te crois’ et prendre les mesures nécessaires. Et tenir compte, à l’autre bout, d’un jeune homme de 25 ans qui demande de pouvoir présenter sa défense quand il est condamné à vie à l’infamie”, juge l’Insoumis. Celui-ci dit encore rechercher la bonne formule pour concilier écoute des femmes et défense des droits des accusés.
Le parti s’est défendu en expliquant ne pas pouvoir transmettre à Taha Bouhafs “les informations envoyées à la cellule”, ni organiser une confrontation, au nom de “la volonté d’anonymat des plaignantes”. Mais “dans le respect du contradictoire, il pourra être entendu par nos instances”, a indiqué le mouvement, qui poursuit ”(son) travail de conviction auprès des plaignantes pour qu’elles saisissent la justice”, selon un communiqué diffusé le 4 juillet.
Sur BFMTV, la députée insoumise Clémentine Autain, directement mise en cause par Taha Bouhafs, a rappelé que “les femmes qui ont témoigné ne voulaient pas que cela soit sur la place publique”. “Nous ne sommes pas la justice, nous ne rendons pas la justice”, a-t-elle poursuivi, mais elle souligne que “la justice n’arrive pas à faire son travail”.
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