Cette visite intervient deux jours après avoir proposé de discuter autour de “l’autonomie” de la Guadeloupe lors d’une allocution télévisée et provoqué un vif débat. Ce dimanche, le ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu a d’ailleurs clarifié son propos dans une interview accordée au JDD: “L’autonomie, ce n’est certainement pas l’indépendance”.
De nombreuses voix se sont élevées pour dénoncer cette proposition du gouvernement vue, particulièrement à droite et à l’extrême droite, comme un abandon de la Guadeloupe. L’autonomie “existe déjà pour certaines collectivités d’outre-mer à des degrés divers, le modèle le plus poussé étant, par exemple, la Polynésie”, leur rappelle Sébastien Lecornu dans l’hebdomadaire.
“Si le gouvernement ne propose pas d’évolution statutaire, il ne peut pas non plus nier que cette aspiration a largement émergé sur le terrain, dans la relation à l’État et à Paris. Je préfère donc un débat franc autour de cette question que les faux-semblants”, ajoute-t-il. Dans le discours aux Guadeloupéens vendredi, il avait aussi assuré que la question avait été posée “en creux” par “certains élus” lors des négociations des derniers jours.
Des élus demandent la venue d’une délégation interministérielle
Depuis près de deux semaines, des violences secouent l’île des Antilles en protestation contre la vaccination obligatoire des soignants et le pass sanitaire. Pillages, incendies et blocages routiers… Le mouvement ne s’essouffle pas, et la situation reste instable avec des barrages filtrants ou hermétiques, parfois démontés par les forces de l’ordre avant d’être remontés par les manifestants, ont constaté des journalistes de l’AFP.
Pour sortir de cette crise née du refus de la vaccination anti-Covid obligatoire pour les personnels soignants et les pompiers, le gouvernement a d’abord annoncé vendredi reporter l’application de cette mesure au 31 décembre. Il a aussi proposé la levée de la suspension des personnels non vaccinés et de leur rémunération pour ceux qui acceptent un “accompagnement personnel” en vue notamment d’un reclassement.
Sébastien Lecornu a affirmé que le gouvernement était également “prêt” à évoquer la question de davantage d’autonomie si cela peut permettre de “résoudre les vrais problèmes du quotidien des Guadeloupéens”. De plus, pour le ministre et son entourage, le refus de la vaccination obligatoire comme elle l’est en métropole indique une rupture d’égalité. “Si on veut s’affranchir de la loi de la République, alors il faut aller au bout de sa logique et que la Guadeloupe ne soit plus un département français”, résume un conseiller.
À la suite de cette annonce, les élus de Guadeloupe ont demandé samedi 27 novembre la venue d’une délégation interministérielle “permettant d’apporter des réponses aux problèmes des Guadeloupéens, en lien avec les propositions des élus”, ont indiqué les élus de l’île dans un communiqué. “Les élus rappellent que la question de la domiciliation locale du pouvoir de décision doit être abordée de manière concertée”, ont-ils ajouté.
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