“Je pense que ce sera un accord fantastique”, a déclaré le président républicain, avant de s’envoler pour un meeting de campagne en Caroline du Nord. “J’ai donné mon approbation à l’accord. S’ils le concrétisent tant mieux. Si ce n’est pas le cas, ça ira aussi”.
La société, filiale d’un groupe chinois, a confirmé peu après avoir préparé un projet impliquant Oracle en tant que partenaire technologique aux États unis et Walmart en tant que partenaire commercial. L’accord prévoit aussi que les deux entreprises américaines puissent acheter jusqu’à 20% de parts dans TikTok avant une future entrée en Bourse.
“Nous sommes heureux que la proposition de TikTok, Oracle et Walmart résolve les problèmes de sécurité soulevés par l’administration américaine et règle les questions concernant l’avenir de TikTok aux États-Unis”, a indiqué une porte-parole à l’AFP.
Il pourra aussi permettre aux Américains de continuer à utiliser cette application très prisée chez les jeunes: “Au vu des développements positifs récents”, le département du Commerce a annoncé qu’il reportait au moins jusqu’au 27 septembre l’interdiction de télécharger TikTok aux États-Unis qui devait entrer en vigueur dimanche.
TikTok accusé d’espionnage par Trump
Le locataire de la Maison Blanche affirme depuis des semaines que TikTok, dont la maison mère est l’entreprise chinoise ByteDance, espionne pour le compte de Pékin, sans avoir rendu publics des éléments de preuve. Au nom de la sécurité nationale, il a pris début août un décret donnant à ByteDance jusqu’au 20 septembre, soit dimanche, pour céder les activités de TikTok sur le sol américain à une entreprise “made in USA”.
L’application, qui permet de diffuser de courtes vidéos souvent musicales ou humoristiques, très populaire chez les jeunes, compte quelque 100 millions d’utilisateurs aux États-Unis.
Donald Trump a estimé qu’avec l’accord passé entre TikTok, Oracle et Walmart, “la sécurité sera à 100%” et que les entreprises utiliseront “des serveurs séparés”.
TikTok a précisé qu’Oracle serait en charge de l’hébergement de toutes les données des utilisateurs américains et de la sécurité des systèmes informatiques associés.
L’accord prévoit aussi l’embauche de 25.000 personnes aux États-Unis et le maintien du siège de la société dans le pays. Les sociétés impliquées feront par ailleurs “une donation d’environ 5 milliards de dollars” pour “l’éducation des jeunes Américains”, a affirmé le président américain qui avait insisté pour que le gouvernement soit rémunéré pour avoir autorisé l’accord.
Menaces de sanctions de Pékin
Vendredi, l’administration américaine avait annoncé qu’elle empêcherait, à partir de dimanche, le téléchargement de TikTok aux États-Unis, ainsi que de WeChat, une application du géant chinois Tencent utilisée pour la messagerie, les achats, les paiements et d’autres services, avec quelque 19 millions d’utilisateurs sur le sol américain.
La Chine avait réagi vivement en dénonçant samedi “l’intimidation” des États-Unis et en instaurant un mécanisme lui permettant de restreindre les activités d’entreprises étrangères.
Une liste “d’entités non fiables” — les noms des sociétés étrangères visées n’ont pas été rendus publics — concentre des sanctions potentielles allant d’amendes à la restriction d’activités ou d’entrée de matériel et de personnel en Chine.
Son entrée en vigueur est vue comme une réponse à la liste similaire instaurée par Washington pour exclure le géant chinois des télécoms Huawei du marché américain, puis pour s’en prendre aux applications TikTok et WeChat.
Les négociations pour la gestion des activités de TikTok sur le sol américain patinaient depuis plusieurs semaines. Un premier projet impliquant Microsoft et le géant de la distribution Walmart avait été retoqué par la Chine le week-end dernier, laissant alors le champ libre à Oracle.
Un comité de sécurité nationale du gouvernement américain a été chargé d’examiner l’offre sur la table; des législateurs républicains ont mis en garde contre le feu vert à un accord qui laisserait l’entreprise sous contrôle chinois.
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