Concrètement, les utilisateurs âgés de 17 à 25 ans verront une série de visuels s’afficher sur leurs écrans. Des “Swipe Video Cards″ qui indiqueront la marche à suivre pour s’inscrire sur les listes électorales (ou vérifier une inscription) et qui redirigeront les utilisateurs vers le site de l’ONG. À en croire l’application de rencontres, une telle campagne à totalement sa place sur cette plateforme, “où la mention du terme ‘politique’ a augmenté de près de 59% dans les 12 derniers mois” dans les biographies des utilisateurs.
“Pour de nombreux membres de Tinder, 2022 marque la première fois qu’ils auront l’occasion de voter à une élection présidentielle. Historiquement, les jeunes sont les moins enclins à voter. En partageant simplement la to-do list pour l’élection présidentielle à venir nous pensons que cela peut amorcer des changements”, explique de son côté Ben Puygrenier, porte-parole de Tinder en France, alors que la plateforme a déjà participé à des initiatives similaires au Brésil, en Allemagne ou au Royaume-Uni.
Plus de 7 millions de mal-inscrits
Du côté de l’association “A Voté”, qui ambitionne de faire revenir les non-inscrits et les mal-inscrits vers le chemin des urnes, cette opération permet surtout de cibler une audience jeune particulièrement abstentionniste. “Il faut ramener la démocratie au plus près des jeunes, là ou se forgent les opinions et où se font les discussions”, observent Flore Blondel-Goupil et Dorian Dreuil, co-présidents de l’association “A Voté”.
Selon les chiffres de cette structure, la mal-inscription concerne plus de 7 millions de citoyens. Un phénomène qui touche particulièrement les jeunes, qui doivent souvent déménager pour poursuivre leurs études ou occuper leur premier emploi. Une tranche d’âge qui représente 50% des membres de Tinder. D’où l’intérêt de s’immiscer dans cette application, sur laquelle lorgnent (déjà) les politiques. Lundi 13 février, les Jeunes avec Macron ont tenté une opération d’ampleur pour inciter les jeunes à s’inscrire sur les listes électorales.
Or, utilisant des faux profils pour toucher sa cible, la campagne a été bannie par Tinder, obligeant la formation jeunesse du parti présidentiel à revoir sa stratégie. Quand ce n’est pas l’application qui est prise d’assaut, ce sont ses codes qui attirent la politique. Ainsi, les “Jeunes avec Jadot” ont reproduit l’identité graphique de Tinder pour une campagne en ligne à la gloire de leur champion.
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