Depuis mardi matin, des centaines de gendarmes et une demi-douzaine d’hélicoptères se relaient pour passer au peigne fin une zone forestière de 15 km2, a annoncé Eric Maurel en s’adressant à la presse dans le village voisin de Saumane ce mercredi en début de soirée.
Le fugitif “connaît parfaitement” le terrain
Les enquêteurs de la section de recherches de Nîmes ont également fait appel à un binôme de cartographes (basés à Montpellier).
“J’apporte un appui opérationnel en produisant des cartes à jour actualisées à l’instant T en utilisant un vecteur aérien (…) S’il y a eu des évolutions ils le sauront” comme des effondrements, des éboulements, des chemins cachés, a expliqué à l’AFP, Gilles, cartographe de crise pour la gendarmerie.
Le jeune homme âgé de 29 ans est “déterminé” et “connaît parfaitement” le terrain, a ajouté le colonel de gendarmerie Laurent Hass, reconnaissant: “Il a cet avantage sur nous”. “Le compartiment de terrain sur lequel nous agissons est très vaste”, des montagnes, des “couverts forestiers denses” avec de nombreuses grottes, a-t-il expliqué.
Le suspect, au profil complexe, adepte de la chasse et du tir sportif et qui aurait aimé être tireur d’élite dans l’armée, a au moins deux armes avec lui, “une arme de poing et une arme longue dont les caractéristiques laissent envisager une dangerosité toute particulière” avec une portée potentielle de 300 mètres, a ajouté le procureur.
En conflit avec son patron
Mardi matin, vers 8h, le jeune homme est arrivé à la scierie du village spécialisée dans le bois de châtaignier où il était employé depuis un an environ et où il était visiblement en conflit pour des problèmes d’horaires de travail. Il ne dit pas bonjour à son patron qui le lui fait remarquer, selon les éléments fournis par les procureurs d’Alès et de Nîmes ―ce dernier a repris l’enquête ouverte pour “assassinats”.
Il a alors tiré dans la tête de son patron, mort sur le coup, puis dans la tête d’un collègue qui s’était interposé. Un deuxième collègue a assisté à la scène et pu donner l’alerte aux secours.
Entre-temps, le tireur est revenu chez lui. Il y a récupéré une 2e arme et s’est équipé comme un chasseur pour “résister au froid et aux intempéries”, a rapporté Eric Maurel. Lors des perquisitions à son domicile, une douzaine d’armes ont été retrouvées et 3300 munitions de tous calibres.
Sortie déconseillée pour les habitants du village
“Il est peut-être en mesure de m’entendre” et “j’aurais des messages à lui passer”, a déclaré Eric Maurel: “Je l’appelle à revenir à la raison, à déposer les armes, et à venir s’expliquer sur son passage à l’acte dans le cadre d’une reddition pacifique”.
Dans le bourg tranquille des Plantiers, l’ambiance reste très angoissante pour les 260 habitants. Il leur est conseillé de sortir le moins possible, au cas où le fugitif, marié à une enfant du village avec qui il a eu un enfant, reviendrait sur place.
“Il faut que je sois là pour leur dire: ‘N’ayez pas peur’”, a expliqué devant la presse le maire Bernard Mounier.
L’avenir aux Plantiers sera de retrouver une possibilité de “bien commun et de vivre-ensemble”, a insisté le maire: les familles des victimes et du tueur se connaissent et certains de leurs membres travaillent même ensemble à la mairie.
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