Samedi 26 février, le reporter de CNN Frederik Pleitgen a diffusé sur Twitter les images d’un lance-missile russe TOS-1 circulant tout près de la frontière avec l’Ukraine, à proximité de la ville de Kharkiv dans le nord-est de l’Ukraine. L’engin, doté de 24 tubes est surnommé “Buratino”, du nom local de Pinocchio, pour son grand nez une fois qu’il est chargé de missiles.
Or ce véhicule est loin d’être anodin dans le conflit qui se déroule actuellement, puisqu’au sein de l’arsenal russe, il faut partie de ceux capable d’envoyer des “vacuum bombs”, comprendre “bombes à vide” en français, c’est-à-dire les fameuses armes thermobariques.
Vague de chaleur et onde de choc
Comme son nom grec l’indique, ce type d’arme réunit deux objectifs: la chaleur et la pression (thermos et baros). Ainsi, au moment où le missile approche de son objectif, il diffuse autour de lui du combustible, lequel va alors s’enflammer à des températures largement supérieures à un explosif conventionnel. Voilà pour la chaleur. Ce faisant, l’arme crée alors un effet de surpression, qui va conduire à une explosion beaucoup plus dévastatrice que pour une arme traditionnelle, grâce à une onde de choc se propageant largement. C’est, vous l’aurez deviné, la fameuse pression.
Un fonctionnement qui est bien connu, puisque ces armes sont utilisées sous différentes formes depuis la Seconde Guerre mondiale, mais qui inquiète tout particulièrement dans le cas du conflit ukrainien, car l’arme produit des effets dévastateurs, plus particulièrement en milieu urbain habité.
En effet, l’onde de choc et la dépression provoquée par les armes thermobariques causent des dégâts bien plus importants que les missiles habituels. Du fait de leur fonctionnement, elles génèrent aussi des blessures létales aux organes internes et en particulier aux poumons des personnes alentour. S’ajoutent à ses conséquences potentielles des os brisés, des hémorragies internes et autres tympans brisés.
En 2015, dans les colonnes de la publication américaine spécialisées en relations internationales The National Interest, le journaliste Dave Majumdar résumait la chose ainsi: “En un seul tir, Buratino peut transformer des quartiers entiers en un amas de débris fumants.”
Une explosion, une raréfaction de l’air et une explosion extrêmement brutale, voici la terrifiante combinaison d’effets que produisent les armes thermobariques. C’est pour cela qu’il fait l’objet de limitation en droit international, notamment dans le cadre des Conventions de Genève signées en 1949. L’armée française ne dispose pas de ce type de bombes et n’a lancé aucun programme pour s’en doter. Certaines associations de défense des droits de l’Homme s’inquiètent déjà de leur possible arrivée dans le conflit en cours.
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