Amin K., né en Égypte, est soupçonné par la justice d’avoir transmis depuis des années “des informations au Service de renseignement général” égyptien (GIS) en profitant de sa position privilégiée au sein de ce service pour lequel il travaillait depuis 1999. Début juillet, la police avait indiqué avoir ouvert une enquête contre lui.
L’homme travaillait plus précisément au service des visites du centre de presse fédéral allemand, le Bundespresseamt, un département chargé notamment de la communication sur les activités de la chancellerie et aurait transmis des informations au GIS “au plus tard depuis juillet 2010”, affirme le parquet fédéral allemand dans son communiqué.
“L’accusé voulait aider le service de renseignement égyptien en lui transmettant ses observations sur la manière dont les médias traitaient de politiques intérieure et internationale en rapport avec l’Égypte, mais aussi de toute autre information” en lien avec ce pays, ajoute le parquet.
Faveurs en échange de ses services
Celui-ci ne précise pas s’il avait pu par ce biais surveiller des journalistes égyptiens en poste en Allemagne. Il aurait également tenté, de manière infructueuse, de recruter une source pour le GIS en 2014 et 2015.
En échange des informations transmises, il espérait bénéficier d’un traitement préférentiel de la part des autorités égyptiennes. Sa mère aurait notamment été aidée pour faire valoir ses droits à la pension égyptienne. Il était également parfois invité à des réceptions officielles, par exemple à l’occasion des adieux de l’ambassadeur égyptien en Allemagne en 2019, explique le parquet allemand.
Selon le rapport du Renseignement intérieur allemand, tant le service d’espionnage extérieur égyptien (GIS) que son service de renseignement intérieur (NSS) sont actifs en Allemagne. Leur objectif est notamment de collecter des informations sur des opposants au régime égyptien du président Abdel Fattah al-Sissi qui vivent dans le pays, et en particulier des sympathisants de la confrérie des Frères musulmans, interdite depuis 2013 en Égypte.
Mis à part une brève parenthèse à la suite du soulèvement populaire de janvier-février 2011 qui a chassé le président Hosni Moubarak, l’Égypte est dirigée depuis 1952 par des militaires. L’armée, dépeinte comme la protectrice du peuple, est omniprésente dans la société et son rôle s’est accentué ces dernières années.
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