Le réseau avait généré et vendu, ces derniers mois, plus de 3000 faux pass sanitaires en région Auvergne-Rhône-Alpes mais aussi en Île-de-France.
Quatre personnes au total ont été interpellées dans le cadre d’une opération diligentée par le parquet de Thonon-les-Bains (Haute-Savoie) “engageant une cinquantaine de militaires de l’Office Central de Lutte contre les Atteintes à l’Environnement et à la Santé Publique (OCLAESP), de la section de recherches de Grenoble, des groupements de gendarmerie de Haute-Savoie, de la Drôme et du Rhône”.
Des comptes de personnels de santé détournés
Selon la gendarmerie, “cette opération judiciaire s’inscrit dans la continuité d’une série d’interpellations menées depuis plusieurs semaines par l’OCLAESP en lien avec les fraudes aux pass sanitaires”.
Deux des mis en cause ont été remis en liberté à la suite de leur garde à vue en attente de suites judiciaires, tandis que le troisième “est convoqué prochainement devant la justice”. Le quatrième a été condamné ”à 9 mois de détention à domicile avec bracelet électronique” par le tribunal de Valence qui avait jugé ce dernier en comparution immédiate vendredi.
Cette filière d’écoulement de faux pass, “allant du revendeur via les réseaux sociaux aux individus”, détournait des comptes professionnels de personnels de santé dont le nombre n’a pas été précisé. Les perquisitions chez les mis en cause ont permis “la découverte de nombreux téléphones et supports numériques contenant des données et des éléments permettant de matérialiser la génération des faux pass”.
Un couple mis en examen en janvier
En outre, des saisies y ont été effectuées principalement d’objets de luxe: montre de marque Rolex, Audemars Piguet, matériels multimédia, véhicule 4×4. Ils ont été “acquis par les membres de ce réseau au cours ou après la période des faits grâce aux bénéfices illicites de leur trafic”.
En janvier dernier, un couple de la banlieue lyonnaise avait été mis en examen, soupçonné d’avoir écoulé au moins plus d’un millier de faux pass sanitaires en piratant le compte professionnel d’une infirmière de Gironde cet été. L’homme avait été écroué, sa compagne laissée libre sous contrôle judiciaire.
Début février, l’Assurance maladie avait indiqué avoir identifié 300.000 faux pass sanitaires. Le ministre de la Santé Olivier Véran avait expliqué que ces documents allaient être supprimés, avant de promettre de très lourdes peines pour leurs fabricants.