Sur le front de mer corse, alors que la France suffoque sous la canicule, une douce brise marine fait onduler les palmiers. Sous l’un d’eux, à l’ombre du van, l’auteur corse à succès, Antoine Albertini, dédicace Banditi ou Malamorte, deux de ses polars très noirs, tout en plaisantant avec ses lecteurs. “J’ai une amie avocate qui m’envoie par texto les pires histoires”, glisse l’écrivain journaliste, égrenant bébé momifié, cadavre sans tête… avant d’évoquer les affaires sordides qui l’ont inspiré.
“Ce que j’aime c’est l’enquête, mais écrire, je déteste”, confie-t-il à Fabienne, une fan de ses polars heureuse de découvrir les coulisses de leur genèse.
“Aider les gens à s’évader”
Instigatrice pendant le confinement d’un des premiers “drive” littéraires permettant d’acheter des livres et de les récupérer devant la boutique, elle constate “un retour en librairie” depuis le déconfinement, mais note, sans se l’expliquer, que pour la librairie ambulante, il y a eu “autant d’affluence que l’année dernière, mais beaucoup moins d’enfants”.
Sur la plage voisine, les plus jeunes semblent davantage intéressés par le paddle électrique, nouveau joujou aquatique, ou le “teqball”, sorte de ping-pong foot inventé en Hongrie avec table incurvée et jeu de ballon au pied.
40 minutes d’atelier d’écriture
Bercés par les flots, Hugo, 20 ans, Romain, 18 ans, Hugo, 17 ans, Fabrice, 51 ans et Eric, 10 ans plongent dans leur imagination. Après 40 minutes à griffonner à l’ombre d’un murier platane, chacun lit timidement sa création. On y trouve une plage, un port, une île, “un champ rempli de créatures extraordinaires et de bonheur”, un avion en perdition ou un musée. Puis la discussion s’engage: pourquoi écrit-on? Chacun partage sa vision, cite le poète Rimbaud, les écrivains Umberto Eco ou Georges Perec. Avant de partir, Michaël Uras leur lance: “En tout cas, continuez à écrire…et à lire”.