Le VIH ne fait aucune discrimination
Mais les immenses progrès réalisés depuis le début de l’épidémie n’ont jamais été aussi menacés qu’aujourd’hui. Depuis quelques années déjà, nous sentons s’élever des vents contraires… De ces vents qui menacent les droits des femmes partout dans le monde, de ceux qui empêchent de faire progresser les droits des personnes LGBT+ et de ceux qui aggravent les situations de grande précarité. Chaque jour, des avancées dans la lutte contre le sida que nous pensions définitivement acquises sont mises en danger par des lois et des décisions politiques en France et partout dans le monde.
L’autre épidémie à combattre
«Chaque jour, des avancées dans la lutte contre le sida que nous pensions définitivement acquises sont mises en danger par des lois et des décisions politiques en France et partout dans le monde.»
Parce que par expérience, nous savons à quel point les pays en guerre paient non seulement un lourd tribut immédiat de par le nombre de morts et de blessés, mais en subissent longtemps les conséquences, notamment sur la santé de leur population.
La lutte au-delà des frontières
Grâce à une politique volontariste, ayant permis d’améliorer l’accès aux traitements ARV, et au développant de programmes de réduction des risques pour les usagers de drogue très touchés par le VIH, l’Ukraine était parvenue à réduire de 21% le nombre de nouvelles infections depuis 2010. Des efforts et des succès que vont réduire à néant ou presque l’invasion du pays par les forces russes, comme on le constate déjà dans les zones séparatistes à l’est, où depuis plusieurs années, ont été par exemple interdits tous les programmes d’accès à la méthadone, dans la logique des politiques répressives de la Russie, où l’épidémie de VIH demeure l’une des plus virulentes dans le monde.
Depuis ces 40 dernières années, il a été maintes fois démontré que le non respect des droits humains et la criminalisation des populations les plus vulnérables représentaient des obstacles majeurs au contrôle de l’épidémie de VIH. La Russie en est un parfait exemple, elle qui, lors de la dernière Assemblée Générale des Nations Unies sur le VIH en 2021, a refusé que la déclaration politique finale fasse référence aux droits humains, à la décriminalisation du travail du sexe et à toute action de réduction des risques pour les usagers de drogue.
Colère, révolte et amour pour lutter
Dans l’histoire de la lutte contre le sida, face au nombre de morts et à celui, toujours trop important, de nouvelles infections, face aux inégalités dans l’accès aux traitements, face à ces conflits et ces politiques qui menacent les droits des personnes, la colère et la révolte nous ont souvent portés et nous portent encore pour relever d’immenses défis.
Mais cette année, nous avons aussi voulu vous parler d’amour, sans même imaginer à quel point nous en aurions toutes et tous besoin. De l’amour qui nous porte pour mieux combattre ce virus et lutter contre toutes les discriminations et les injustices qui le renforcent. Nous savons que le VIH ne fait pas disparaître l’amour, et nous avons envie de croire, avec vous, que par amour, nous pourrons faire disparaître le VIH.