ENFANTS – Les lieux de détente et les
vacances “No Kid” se développent partout dans le
monde. Des havres de tranquillité où les
childfree trouvent leur compte, tandis que les
parents s’offusquent: “c’est du
communautarisme!”. Moi je passe mes
vacances dans un endroit où il n’y a personne, ni
adulte ni
enfants,
mais si j’étais amenée à aller ailleurs, j’éviterais délibérément tous les lieux avec
enfants -hôtels, hébergements,
plages, etc. Certes les
enfants sont bruyants, ils l’ont toujours
été,
mais à mes
yeux ce n’est pas le pire.
Le pire, ce sont les parents
Côtoyer des familles, c’est
vivre dans une salle de
classe. On assiste à l’extension du domaine de l’
école, avec des
parents qui encouragent en permanence leurs
enfants pour “faciliter les apprentissages” et qui se transforment en suppléants de l’instituteur. Chaque jour, chaque heure, doit être mis à profit pour “stimuler l’enfant”, pour “monter le niveau”, pour lui apprendre de nouveaux mots, pour lui expliquer les
secrets du
système solaire, les mécanismes du suffrage universel. L’enfant doit être pris en charge à longueur de journée, il faut accompagner ses acquisitions, lui trouver des activités pour qu’il soit, forcément, très-très intelligent (”éveillé” est l’euphémisme qui signifie qu’il a ou qu’il aura de meilleures notes que ses petits camarades à l’
école).
Vous avez envie de raconter votre histoire? Un événement de votre vie vous a fait voir les choses différemment? Vous voulez briser un tabou? Vous pouvez envoyer votre témoignage à temoignage@huffpost.fr et consulter tous les témoignages que nous avons publiés. Pour savoir comment proposer votre témoignage, suivez ce guide!
Exemple. L’autre jour, j’étais assise dans un train à côté d’un père voué corps et âme à son sacerdoce éducatif. “Mia, regarde dehors, qu’est-ce que tu vois ?” La petite fille: “Une vache, une ferme, une route…” Le père: “C’est bien. Quoi d’autre?” La petite fille: “Une voiture, un bonhomme…” Le père: “C’est bien, Mia, bravo. Tu as oublié le poteau téléphonique. Po-teau-té-lé-pho-nique, répète après moi. Et il y a aussi un cèdre, là-bas sur la colline, tu connais le mot? Maintenant, est-ce que tu arrives à compter les maisons là-bas sur la colline?”. Un peu plus tard: “Regarde Mia, nous arrivons dans une gare. Est-ce que tu reconnais les lettres sur le panneau?” Encore plus tard: “Bravo Mia, maintenant on va regarder ton cahier de vacances.”.
Communautaristes, les childfree?
Passer mes
vacances avec ces parents-précepteurs qui semblent devenus la norme, non merci. L’
éducation de leurs chères têtes blondes accaparant tout leur
temps de
cerveau disponible, les échanges avec des adultes sans
enfants ne les intéressent pas. Eux ont une
mission sacrée à remplir, éduquer. Leur conversation tourne autour des progrès de leurs
enfants, Malo a appris à lire par la méthode Kumon, Vanille saute une
classe.
«Côtoyer des familles, c’est vivre dans une salle de classe. On assiste à l’extension du domaine de l’école, avec des parents qui encouragent en permanence leurs enfants pour “faciliter les apprentissages” et qui se transforment en suppléants de l’instituteur.»
Des infos de la plus haute importance, qu’ils tiennent à partager avec le monde entier. Pour leur faire plaisir, vous pouvez engager le dialogue sur le thème de la baisse du niveau à l’école publique et sur les mérites comparés des différents types de systèmes pédagogiques, les parents sont intarissables sur le sujet. Encore faut-il que vous, cela vous intéresse…
Quant aux childfree irrités par ce déluge pédagogique, ils sont des gêneurs, des empêcheurs d’éduquer à fond. Communautaristes, les childfree? Le communautarisme, c’est la tendance à faire prévaloir les spécificités d’une communauté (ethniques, religieuses, culturelles, sociales…) au sein d’un ensemble social plus vaste. Or, ce sont les parents qui sont communautaristes.
Contrairement à ce qu’ils imaginent, le reste de la société ne veut partager ni leurs préoccupations ni leur mode de vie 100% pédago. Qu’ils restent entre eux avec leurs enfants. Pour les autres, l’école est finie.
À voir également sur Le HuffPost: Voilà pourquoi les parents sont si fatigués après les vacances d’été
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