POLITIQUE – Les élections législatives auront lieu les 12 et 19 juin, et l’enjeu est grand pour le gouvernement, qui a besoin d’une majorité pour appliquer le programme d’Emmanuel Macron. Mais il n’est pas toujours facile de s’y retrouver dans le jargon électoral du scrutin.
Le HuffPost décrypte pour vous le lexique de ces élections législatives.
Les circonscriptions électorales
Pour cette élection, il est possible que votre voisin qui habite pourtant dans la rue d’en face, doive choisir entre des candidats différents de ceux qui se présentent chez vous. C’est le résultat du découpage des circonscriptions électorales. Il en existe 577, soit autant que le nombre de députés qui doivent être élus. Géographiquement, elles ne correspondent pas aux limites des départements ou encore des cantons et ont leurs propres délimitations.
Sur son site, l’Assemblée nationale rappelle que ce découpage répond à des considérations démographiques. Proportionnellement à leur nombre d’habitants, les départements se voient d’abord attribuer un certain nombre de circonscriptions, puis elles sont dessinées de façon à ce que chacune d’entre elles représente environ 125.000 citoyens.
Le dessin des circonscriptions est donc censé s’adapter à l’évolution du nombre d’habitants en France et à leur répartition sur le territoire. Mais depuis le début de la Ve République, seuls deux redécoupages électoraux ont eu lieu, un en 1986 puis un en 2010. C’est d’ailleurs la date à laquelle des circonscriptions sont créées à l’étranger pour les Français établis hors de France.
Le scrutin uninominal majoritaire
Dans chaque circonscription, c’est comme si se jouait une élection présidentielle à petite échelle. Contrairement aux élections municipales par exemple, on ne vote pas pour une liste, mais bien pour un seul nom. Le candidat qui obtient le plus de voix au second tour est déclaré vainqueur, et les autres sont éliminés.
Un mode de scrutin qui doit permettre de garantir la stabilité des institutions, mais qui est souvent décrié parce qu’il favorise les grosses formations politiques. C’est pourquoi les détracteurs de ce système plaident pour l’instauration de la proportionnelle. En 2017 par exemple, LREM avait obtenu les trois quarts des sièges, en recueillant au total seulement un tiers des voix.
La triangulaire
Dans certaines circonscriptions, le scrutin sera plié dès le premier tour, si un candidat obtient plus de 50% des voix et que le nombre de voix obtenues correspond au moins à 25% du nombre d’inscrits sur les listes électorales. Quand ce n’est pas le cas, les électeurs sont invités à voter pour un second tour. Seuls les candidats dont le nombre de voix représentent au moins 12,5% des inscrits, sont qualifiés.
Un seuil qui permet parfois la qualification de trois candidats, et donc la tenue d’une triangulaire, mais ces situations restent rares. Encore plus rare, on compte parfois des seconds tours en quadrangulaires, où quatre candidats sont qualifiés.
Le groupe parlementaire
Pour chaque parti politique, le but des législatives est d’obtenir le plus grand nombre de députés pour peser le plus possible à l’Assemblée nationale. L’objectif est donc de former un groupe parlementaire, ce qui est possible à partir de 15 députés. Dès lors, chaque groupe jouit d’un temps de parole proportionnel à son nombre de députés, ainsi que d’une dotation financière dont le montant dépend aussi des effectifs.
À partir de 58 députés, le groupe est encore un peu plus fort et ses membres peuvent déposer une motion de censure contre le gouvernement. Ce dernier n’est effectivement renversé que si la motion est adoptée par au moins 289 voix.
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