Marion Maréchal a quitté la vie politique en 2017, et dirige désormais l’Issep, son école de sciences politiques à Lyon. Au Parisien, elle assure ce jeudi 27 janvier ne pas regretter son retrait… mais n’exclut pas de revenir: ”Ça fait un an que la politique me titille”, lâche-t-elle.
Alors aux côtés de qui? En tout cas, pas de Marine Le Pen et du Rassemblement national. “J’ai connu sept ans de discipline de parti que j’ai mal vécu, même si je ne regrette rien. Mon naturel n’est pas de réciter des éléments de langage”, assène l’ancienne députée du Vaucluse, plus adhérente au RN depuis 2019.
Elle assure ne pas avoir “envie de recréer des fractures familiales”. Mais ses déclarations ne vont pas arranger les relations entre la tante et la nièce. Sur CNews ce vendredi, Marine Le Pen n’a d’ailleurs pas caché sa déception: “Si je vous disais que ça ne me touche pas, personne ne me croirait. (…) Évidemment, c’est brutal, c’est violent, c’est difficile pour moi”, a déclaré la candidate d’extrême droite, revenant sur son “histoire particulière” avec sa nièce qu’elle a ”élevée”. ”À côté de l’aspect politique, il y a effectivement l’aspect personnel. Bon, passons à autre chose…”, a-t-elle voulu esquiver.
Marion Maréchal, potentielle recrue de poids pour Zemmour
Éric Zemmour pourrait bien être le grand gagnant de toute l’affaire. Marion Maréchal réfléchit à rejoindre le candidat de Reconquête et prévient: “Si je soutiens Éric, ce n’est pas juste pour passer une tête et dire coucou: ça veut dire revenir en politique et donc quitter l’Issep. C’est un vrai choix de vie, une décision lourde”, reconnaît-elle.
“J’avais dit que j’étais pour l’union derrière le mieux placé. Mais on voit bien qu’on ne prend pas le chemin de l’union… Et je ne sais pas qui est le mieux placé. La campagne est encore longue. Éric Zemmour a une marge de progression plus grande chez les classes populaires et les abstentionnistes que Marine Le Pen auprès des classes supérieures. Il est difficile de se défaire d’une image en politique”, justifie Marion Maréchal.
Elle ne cache pas sa proximité avec le rival direct de sa tante, et estime qu’il “a fait beaucoup de progrès dans la posture, le ton, la gravité” depuis son entrée en campagne. Malgré certaines déclarations peu à son goût, sur les prénoms français par exemple.
Pour l’instant, l’ancienne députée “réfléchit”. “Aucune décision n’est prise”, assure-t-elle au Parisien. Elle se prononcera officiellement d’ici un mois. Et elle le sait, sa décision pourrait porter un nouveau coup au RN.
La famille politique de Marine Le Pen a en effet déjà perdu deux membres au profit d’Éric Zemmour: les eurodéputés Jérôme Rivière et Gilbert Collard qui ont rejoint les rangs de Reconquête. Marion Maérchal a de plus une certaine influence dans les rangs de son ancien parti. “Beaucoup de gens au RN essaient de savoir ce que je vais faire. Certains conditionnent leur départ au mien”, reconnaît-elle. De quoi donner des sueurs froides à Marine Le Pen.
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