POLITIQUE – Après le temps du télétravail, le temps des masques pour certaines entreprises dont les salariés devraient reprendre le chemin du présentiel. À partir du 1er septembre, le port du masque en lieu clos, notamment en open space, sera obligatoire. Pour les entreprises du privé, la responsabilité revient directement à l’employeur. Surcoût acceptable ou non pour les patrons? Comme vous pouvez le voir dans notre reportage vidéo ci-dessus, nous sommes allés poser la question directement au Medef tandis que la pandémie de coronavirus sévit toujours.
À l’Hippodrome de Paris Longchamp, ce mercredi 26 août, entre la pelouse et les gradins, le masque est de mise pour les spectateurs qui écoutent le discours rassurant du Premier ministre aux entreprises. Le chef du gouvernement leur a notamment annoncé de nouvelles garanties pour passer le cap de la crise économique historique qui sévit (voire notre vidéo ci-dessous).
Quelques jours plutôt, c’était Élisabeth Borne, la ministre du Travail, qui leur avait rappelé par visioconférence leur responsabilité d’employeur vis-à-vis de l’achat des masques: “Il s’agit de la sécurité et de la santé des salariés, donc c’est clairement de la responsabilité de l’employeur”, leur avait-elle déclaré.
“Au cas par cas”, “une évidence”
“C’est pour la santé de nos collaborateurs, pour nous, ça nous a paru une évidence que c’est à nous de faire ça”, explique au HuffPost Cyril Laurent, un participant qui travaille pour une société en contact régulier avec des producteurs et des fournisseurs de masques. Pour leurs clients et pour eux-mêmes, son entreprise fait d’une pierre deux coups sans sourciller.
Ce n’est pas le cas de président du Medef des Landes, par exemple, qui préférerait des solutions au cas par cas et qui demande à l’État de faire davantage confiance à ses chefs d’entreprises. “Un coût supplémentaire” incompressible pour d’autres. “Il faut bien que quelqu’un paye de toute façon”, philosophe Nadine Duvaudier de Lan Coworking Business. Que ce soit dans les charges des employeurs ou dans les impôts de tous, il faut bien les trouver quelque part ces millions de masques à poser sur les bureaux.
Mais gare au deux-poids-deux mesures, mettent en garde d’autres intervenants, alors que l’Etat se refuse encore et toujours à rendre gratuits les masques à l’école.
Cela n’a pas empêché le patron des patrons, Geoffroy Roux de Bézieux, de râler ce mercredi contre une annonce de généralisation du port du masque jugée “un peu brutale”. Le nouveau protocole sanitaire dans les entreprises en cette rentrée devra laisser “un peu de souplesse aux entreprises”, a-t-il affirmé en ouverture de l’Université d’été du Medef.
Tout en convenant que “tout est préférable au reconfinement” du point de vue de la relance de l’économie et de la reprise de l’activité des entreprises.
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