LGBTQ – Enfermé pendant des semaines, privé de
nourriture, battu. Lucas Greenfield n’a pas encore vingt ans et il a déjà vécu l’horreur. Envoyé par sa mère dans plusieurs camps pratiquant les “
thérapies de conversion”, ce jeune
gay américain raconte
son histoire dans “
Tu deviendras hétéro, mon fils”, diffusé ce mardi 8 septembre sur France5.
Réalisé par Caroline Benarrosh, ce
documentaire se penche sur ces “thérapies” qui n’en sont pas, dont le
but est de forcer le
changement d’orientation sexuelle ou d’
identité d’une personne. Elles sont majoritairement dirigées par des communautés religieuses.
Aux États-Unis, on estime à plus de 70.000 le nombre de jeunes qui en seront victimes rien que cette année. Lucas Greenfield a été l’une d’entre elles, et son récit fait froid dans le dos.
“La mort était plus douce”
Dans la vidéo ci-dessous, il raconte les quatre mois qu’il a passés en
isolement total, pour avoir essayé de s’enfuir d’un camp en
Alabama. Dans une
pièce si petite qu’il ne peut dormir qu’en diagonale pour ne pas toucher les murs, et à même le sol. En ne mangeant qu’une fois par jour, en n’allant aux
toilettes qu’une fois par jour, sans jamais pouvoir prendre une
douche.
Son occupation pendant ces interminables semaines? Chercher comment se tuer
car “la
mort était plus douce que d’être enfermé dans cette
pièce”.
Ce n’est qu’une facette du récit de Lucas Greenfield, qui a passé près de quatre ans au
total dans différents camps.
De celui d’Alabama, qui a ouvert ses portes en 2011 avant d’être fermé par les autorités américaines, il retient surtout les violences, les abus physiques. Balancé contre des murs, frappé, battu, giflé… “J’ai eu la lèvre éclatée, l’œil, le nez cassé, tout un tas de trucs”, se souvient-il.
Mais il témoignage aussi de viols de la part des pasteurs qui dirigeaient ce camp. “J’ai été abusé sexuellement tellement de fois dans cette école. Plus que je ne peux le compter. Quasiment tous les jours. Et tout le monde s’en fichait.”
Lucas Greenfield a fini par réussir à fuir de l’un de ces camps. Il a trouvé le courage de témoigner contre ses bourreaux lors d’un procès déclenché par la plainte déposée par l’une des familles. Aujourd’hui, le jeune homme a repris ses études.
Proposition de loi en France
Les
thérapies de conversion existent toujours aux quatre coins des États-Unis, même si elles ont
été interdites par certains États, parmi lesquels la
Californie, le New
Jersey,
Washington D.C.
Moins visibles qu’outre-Atlantique, ces thérapies existent également en
France.
Deux journalistes ont d’ailleurs mené l’
enquête sur ces pratiques, dans le
documentaire “
Homothérapies, guérisons forcées” diffusé en novembre 2019 sur
Arte.
Exorcisme, prières de délivrance, à la
violence aussi symbolique que psychologique, ont
été dénoncés dans ce
film.
Une proposition de loi contre ces thérapies de conversion a été déposée en juin 2020 par la députée LREM Laurence VanceunebrockLREM, mais elle n’a pas encore été inscrite à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale.
À voir également sur Le HuffPost: Infiltrés, ils racontent pourquoi les thérapies de conversion sont encore plus pernicieuses en France qu’aux États-Unis
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