Selon des projections publiées par la chaîne ABC après dépouillement de la moitié des suffrages, le Parti travailliste d’Anthony Albanese emporte le plus grand nombre de députés à la Chambre des représentants. Ce dernier a proclamé sa victoire et promis de transformer l’Australie en “super-puissance” des énergies renouvelables.
Jean-Yves Le Drian règle ses comptes
“Le peuple australien a voté pour le changement”, s’est félicité le nouveau Premier ministre dans son discours de victoire. De quoi satisfaire le désormais ex-ministre des Affaires étrangères françaises, qui procédait ce samedi à la passation de pouvoirs avec la nouvelle ministre Catherine Colonna. “La défaite du Premier ministre Morrison me convient très bien”, a ironisé Jean-Yves Le Drian, très blagueur lors de cette dernière prise de parole après 10 ans de service au gouvernement, à la Défense puis au Quai d’Orsay.
“Les actes posés à l’égard de la France, au moment où ils ont été posés, étaient d’une brutalité, d’un cynisme et je serais même tenté de dire d’une incompétence notoire, et ça me fait plaisir de vous le dire ce soir”, a-t-il ajouté devant l’assemblée présente au ministère des Affaires étrangères.
“J espère que nous pourrons renouer avec Australie un dialogue franc et constructif dans l’avenir”. Une référence à peine voilée au “contrat du siècle” impliquant les sous-marins commandés par l’Australie et finalement annulé en fin d’année dernière. Une situation qui avait alors provoqué une crise diplomatique majeure entre Paris et Canberra.
Les candidats verts plébiscités
En Australie, quelque 17,2 millions d’électeurs étaient appelés à choisir les 151 sièges de la Chambre des représentants pour un mandat de trois ans. Quarante des 76 sièges du Sénat étaient également renouvelés pour six ans. Après trois années marquées par des catastrophes naturelles majeures et par la pandémie, les Australiens ont plébiscité un nombre inhabituel de “petits” candidats pro-environnement qui pourraient détenir les clés du pouvoir.
Le Parti vert et les candidats indépendants surnommés “teals” (les “sarcelles”) – pour la plupart des femmes hautement qualifiées prônant la défense de l’environnement, l’égalité des sexes et la lutte contre la corruption – étaient en passe de conquérir une série de circonscriptions urbaines traditionnellement dévolues aux conservateurs. Après cette victoire, Anthony Albanese pourrait maintenant, pour gouverner, devoir conclure des accords avec ces candidats.
Il a en tout cas reçu les félicitations de son collègue britannique Boris Johnson: “Félicitations à Anthony Albanese pour votre élection au poste de Premier ministre d’Australie”, a déclaré le dirigeant conservateur britannique dans un communiqué. Le Premier ministre britannique s’est dit “impatient de travailler avec le Premier ministre Albanese dans les semaines, les mois et les années à venir alors que, ensemble, nous relevons des défis communs et démontrons l’importance de nos valeurs communes”.
À voir également sur Le HuffPost: Parly copieusement huée au Sénat en s’expliquant sur la crise des sous-marins