“Au regard de la situation internationale actuelle et dans le but de préserver l’entreprise, (…) nous dénoncerons dans les prochaines heures le contrat d’approvisionnement de gaz qui nous lie à notre fournisseur actuel et ferons appel auprès de l’administration du travail au dispositif de chômage partiel”, a expliqué dans un communiqué le président de la Jurassienne de Céramique Française (JCF), Manuel Rodriguez.
54 salariés au repos forcé
L’entreprise, propriété du groupe français Kramer et qui compte actuellement 54 salariés, est liée à son fournisseur de gaz par “un contrat précaire” basé sur “un prix réel au jour le jour”, particulièrement sensible aux variations du marché, explique-t-il.
“Depuis l’invasion de l’Ukraine, le nouveau cours du gaz, qui continue d’augmenter, nous amène à une dépense certaine de plus de 4 millions d’euros” cette année, pour une prévision de dépense initiale de 400.000 euros, souligne le président de la société. Aux dépenses en gaz, “s’ajouteront les dépenses d’électricité qui sont également vertigineuses”, ajoute-t-il.
La “mise en sommeil” de l’entreprise, “en accord avec nos clients partenaires”, vise à “préserver l’emploi et la trésorerie” sans toutefois “jeter l’éponge”, selon Manuel Rodriguez. Celui-ci indique avoir “malgré tout validé les périodes d’essai des salariés déjà en poste”.
Une hausse des prix de 400% ne compenserait pas
La CJF, qui s’apprêtait à lancer de nouveaux appareils sanitaires, a repoussé “de six mois au moins” leur commercialisation. “Même à appliquer une hausse de nos prix de 400%, ce qui serait impossible au regard de la concurrence internationale, cela ne suffirait même pas à couvrir les charges fixes liées aux dépenses d’électricité et de chauffage”, regrette Manuel Rodriguez.
Les particuliers et “beaucoup d’entreprises disposent encore d’un ‘bouclier’ lié au blocage du prix sur leur contrat d’approvisionnement actuel”, “mais ces boucliers vont progressivement tomber et l’économie européenne ne s’en remettra pas”, estime-t-il, comptant sur les pouvoirs publics “pour être à (ses) côtés”.
Le groupe français de robinetterie sanitaire Kramer avait racheté en décembre l’usine Jacob Delafon de Damparis, menacée de fermeture, au groupe américain Kohler. Datant de 1899, le site jurassien est le dernier en France à fabriquer des éléments sanitaires haut de gamme en céramique (WC, lavabos, bidets, vasques…).
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