RELIGION – Ce mercredi 22
juillet fête la sainte Marie de Magdala, plus connue sous le
nom de Marie-Madeleine. Célèbre pour avoir
été la première à avoir vu le Christ ressuscité, elle porte également le titre d’“apôtre des apôtres”. C’est donc en ce jour symbolique que sept
femmes ont choisi de se
porter candidates à des postes qui leur sont interdits au
sein de l’
Église catholique,
car réservés aux
hommes.
Parmi elles, Claire Conan-Vrinat, Loan Rocher et Marie-Automne Thépot souhaitent devenir diacres, c’est-à-dire assister entre autres les prêtres dans les sacrements et faire le lien entre la paroisse et le
monde extérieur. Christina Moreira, de
son côté, aspire à être curée, et donc
responsable d’une paroisse et d’autres prêtres. Sylvaine Landrivon, aimerait être ordonnée évêque, pour diriger un diocèse, l’équivalent d’un département dans l’
Église. Hélène Pichon, elle, postule pour devenir nonce, c’est-à-dire ambassadrice du
Vatican. Enfin, Laurence de Bourbon-Parme vise le titre de prédicatrice laïque, un poste qui n’existe jusqu’ici que dans l’
Église protestante, et qui consiste à participer aux prêches sans être ordonnée par le
Pape.
Des revendications sans réponse
Ces candidatures ont
été recueillies par le récent
collectif Toutes Apôtres!. Co-fondé par cinq
femmes “engagées dans l’
Église et soutenu par une
diversité de baptisé.e.s”, il s’inscrit dans la lancée de la
candidature d’Anne Soupa à l’archevêché de
Lyon le 25 mai dernier.
“Je me suis jointe à Anne Guillard et Valentine Rinner, qui avaient déjà monté des collectifs féministes, confie au
HuffPost Alix Bayle, l’une des co-fondatrices du
collectif.
Nous étions très enthousiasmées par cette initiative, et
nous avons lancé une
pétition en sa faveur, qui a reçu plus de 150 signatures.” Elle est alors transmise au nonce de
Paris, accompagnée d’une
lettre pour recommander au
Pape Anne Soupa en tant qu’archevêque. Elles n’ont reçu à ce jour aucune réponse.
Alors, les quatre femmes, avec Hélène Pichon, forment Toutes Apôtres!. “On a réfléchi à ce qu’on pouvait faire pour ne pas que son geste reste un moment unique. On voulait le transformer en mouvement, pour lui donner de la visibilité: elle n’est pas la seule à vouloir l’égalité hommes-femmes dans l’Église”, poursuit Alix Bayle. L’objectif: pérenniser ce mouvement avec des initiatives chaque année, le 22 juillet, jusqu’à ce que l’Église catholique soit réformée.
“Remettre en cause l’ordination masculine”
Car les
femmes sont aujourd’hui en grande partie exclues de la plupart des postes à responsabilités au
sein de l’
Église. Elles agissent le plus souvent en amont des rituels. Les
femmes sont souvent reléguées à des positions de service bénévole, ou à l’enseignement du catéchisme. Et pour cause, les responsabilités reviennent à des personnes ordonnées, qui ne peuvent être que des
hommes célibataires. “Il faut donc remettre en cause l’ordination masculine.”
C’est déjà ce que font certaines des candidates. Christina Moreira, par exemple, est déjà
prêtre. “Elle fait partie d’un réseau de
femmes prêtres, qui s’ordonnent elles-mêmes en quelque sorte, détaille Alix Bayle au
HuffPost.
Mais elles sont excommuniées par l’
Église catholique, et ne sont donc pas reconnues.”
Faire changer les choses, c’est l’objectif du collectif. Mais il faut le faire progressivement selon elles. “C’est pour cela qu’on n’a pas fait tourner l’initiative sur les réseaux sociaux, mais qu’on a plutôt envoyé des emails en demandant aux femmes de notre entourage à qui notre initiative parlait de revenir vers nous.”
Une fois le dialogue instauré, ça n’a pas été facile de trouver toutes les candidates. “L’Église est en crise et n’est pas très attirante aujourd’hui. Et puis surtout, certaines femmes en situation de responsabilité dans des universités catholiques ou dans des paroisses étaient conscientes que se porter candidate aurait pu conduire à leur mise à l’écart”.
Mais l’initiative séduit sept femmes, qui souhaitent se porter candidates pour des postes pour lesquels “elles ont été appelées”. Elles déposent leur dossier ce mercredi 22 juillet à 10h à la nonciature apostolique de Paris. Et Alix Bayle en est convaincue, “cette initiative entend montrer que seule l’union des femmes fera leur force.”
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