“Le protocole actuel en entreprise est désuet, il doit absolument être renouvelé: il se base sur la distanciation physique, ça n’a plus vraiment de sens”, a déclaré à l’AFP Martin Blachier, médecin de santé publique, co-dirigeant de la société de conseil Public Health Expertise.
En attendant, êtes-vous bien sûr d’être au clair sur ce qu’il faut faire ou non quand vous êtes au travail? Faisons le point sur ce qui est de la responsabilité de l’employeur et ce à quoi vous pouvez vous-même faire attention. Voici les recommandations du fameux “protocole national” publié par le ministère du Travail et dont la dernière mise à jour date du 3 août.
– Chaque collaborateur doit pouvoir disposer d’un espace lui permettant
de respecter la règle de distanciation physique d’au moins un mètre par rapport à toute autre personne (ex. autre salarié, client, usager, prestataire, etc.). Une jauge de 4m² autour de chaque salarié doit être respectée pour assurer la distanciation.
– Lorsque la distanciation physique pourrait être accidentellement rompue, ou lorsque l’activité professionnelle n’en permet pas par nature le respect, le port du masque est obligatoire pour les salariés
– Une aération régulière des espaces de travail et d’accueil du public est organisée si possible (pendant 15 minutes toutes les 3 heures) ; sinon, on s’assurera d’un apport d’air neuf adéquat par le système de ventilation. Selon Jean-François Doussin, professeur de chimie atmosphérique à l’Université Paris-Est Créteil Val-de-Marne interrogé par Le HuffPost, “l’air extérieur est assez diluant pour que les gouttelettes contaminées de virus soient diluées. Dans les espaces clos, il faut réanalyser les systèmes de ventilation et faire entrer de l’air extérieur au maximum.”
– L’employeur met en place des procédures de nettoyage / désinfection régulières (a minima journalière et à chaque rotation sur le poste de travail) des objets et points contacts que les salariés sont amenés à toucher sur les postes de travail et dans tous lieux sous responsabilité de l’employeur, y compris les sanitaires et lieux d’hébergement.
– À l’intérieur du bâtiment, un sens unique de circulation doit être mis en place avec marquage lisible au sol pour éviter les croisements, les retours en arrière. Sens unique dans les ateliers, couloirs, escaliers (si plusieurs montées d’escaliers). Si la configuration du bâtiment le permet, les portes d’entrées et de sorties doivent être différenciées afin d’éviter le croisement des personnes.
– Réorganisation des horaires pour éviter les arrivées nombreuses des salariés, clients, fournisseurs ou prestataires.
– Ascenseurs : limiter le nombre de personnes pour respecter la distance d’au moins un mètre et afficher clairement les consignes sur les paliers.
– Porter un masque dès que la distanciation n’est pas possible. Vous laver les mains régulièrement. Tousser dans le creux de votre coude. Éviter les embrassades. Se moucher dans un mouchoir à usage unique à éliminer immédiatement dans une poubelle à ouverture non-manuelle. Éviter de se toucher le visage, en particulier le nez, la bouche et les yeux ou de toucher son masque.
– Rester vigilant dans les moments de sociabilisation où le port du masque peut être plus compliqué : pause café, déjeuner en premier chef.
– Rester chez soi en cas de symptômes évocateurs du COVID-19 (toux, difficultés respiratoires, etc.) et contacter son médecin traitant (en cas de symptômes graves, appeler le 15
– Le ministère du Travail parle aussi de “l’autosurveillance par les salariés de leur température”. Les entreprises n’ont pas le droit d’obliger leurs salariés à un contrôle obligatoire de la température, plus encore si c’est elle est consignée quelque part. En revanche, il est de la responsabilité de chacun et chacune de prendre sa température lorsque l’on pense avoir de la fièvre et d’agir en conséquence.
– Aux toilettes, un geste simple peut limiter la contamination. “Il ne faut pas oublier que le covid entraîne des symptômes intestinaux, rappelle Jean-François Doussin. En allant aux toilettes, on pense beaucoup au risque de contamination par le contact, il existe un autre facteur de risque lorsque l’on tire la chasse d’eau. Cela peut générer de l’aérosol contaminé, principalement sous forme de grosses gouttelettes.” Cela implique une attention accrue aux toilettes : outre la désinfection très régulière des lieux et des surfaces de contact, il faut aussi systématiquement baisser le battant des toilettes avant de tirer la chasse d’eau pour se protéger des projections.
- Si un salarié de votre entreprise présente des symptômes ou a été en contact avec un malade :
1- Isoler la personne symptomatique dans une pièce dédiée et aérée en appliquant immédiatement les gestes barrière, garder une distance raisonnable avec elle (au moins 1 mètre) avec port d’un masque « grand public » ou à usage médical si disponible.
2- Mobiliser le professionnel de santé dédié de l’établissement, un sauveteur/secouriste du travail formé au risque COVID ou le référent COVID, selon l’organisation locale. Lui fournir un masque avant son intervention.
3- En l’absence de signe de gravité, contacter le médecin du travail ou demander à la personne de contacter son médecin traitant pour avis médical. Si confirmation d’absence de signes de gravité, organiser son retour à domicile en évitant les transports en commun. En cas de signe de gravité (ex. détresse respiratoire), appeler le SAMU – composer le 15 (en étant suffisamment proche de la personne afin de permettre au médecin de lui parler éventuellement
4 – Après la prise en charge de la personne, prendre contact avec le service de santé au travail et suivre ses consignes, y compris pour le nettoyage et la désinfection du poste de travail et le suivi des salariés ayant été en contact avec le cas.
5 – Si le cas COVID est confirmé, l’identification et la prise en charge des contacts seront organisées par les acteurs de niveau 1 et 2 du contact-tracing.
A voir également sur Le HuffPost : faites-vous ces erreurs avec le gel hydroalcoolique?