MIGRANTS – Joe Biden a promis ce vendredi 24 septembre que les policiers photographiés en train de refouler à cheval des migrants haïtiens allaient “payer” pour ces actes “scandaleux”, des propos musclés alors qu’il est critiqué de toutes parts pour sa gestion de la crise migratoire à la frontière, jugée inhumaine par la gauche, laxiste par la droite.
“Je vous le promets, ces gens vont payer, il y aura une enquête, il y aura des conséquences”, a dit Joe Biden depuis la Maison Blanche, répondant à des questions posées après une allocution consacrée à la vaccination contre le Covid-19.
“C’est plus qu’embarrassant. C’est dangereux. C’est mal”, déplore Biden
Sur un cliché pris dimanche par un photographe employé par l’AFP, un garde-frontières à cheval attrape un homme par son t-shirt sur la rive américaine du Rio Grande, frontière naturelle entre les Etats-Unis et le Mexique, près de Del Rio.
Sur un autre, il tient un groupe à distance en faisant tourner ses rênes, dans une posture menaçante, pour les forcer à rebrousser chemin.
Ces clichés, qui ont fait le tour du monde, ont suscité un vif émoi aux Etats-Unis. Certains y ont vu des migrants assimilés à du bétail, d’autres ont rappelé les mauvais traitements subis par des Afro-Américains de la part de la police montée, des gardiens de prison ou des propriétaires d’esclaves.
Suite à la diffusion de ces images, la police aux frontières va temporairement cesser d’utiliser des agents à cheval autour de la petite ville de Del Rio, au Texas, avaient annoncé jeudi les autorités américaines.
Interrogé par une journaliste pour savoir s’il prenait la responsabilité du “chaos” à la frontière, Joe Biden a répondu vendredi: “Bien sûr que j’en prends la responsabilité. Je suis le président. C’était horrible (…) de voir des gens traités de cette manière”.
“C’est embarrassant”, a-t-il dit avant de se reprendre. “C’est plus qu’embarrassant. C’est dangereux. C’est mal. Cela envoie le mauvais message au monde, le mauvais message chez nous.”
“Ce n’est pas qui nous sommes”, a indiqué le démocrate, qui avait promis dans sa campagne de traiter avec humanité les questions d’immigration, pour se distinguer d’un Donald Trump qui ne jurait que par la répression et par la construction d’un mur sur la frontière.
Plus aucun migrants dans le camp de Del Rio au Texas, annonce Washington
Son administration est critiquée de toutes parts alors que les États-Unis ont entrepris d’expulser en masse des Haïtiens massés à la frontière.
Le ministre américain de la Sécurité intérieure Alejandro Mayorkas a affirmé ce vendredi soir qu’il n’y “avait plus de migrants” dans le camp qui accueillait des milliers de personnes, dans des conditions sordides, sous le pont de Del Rio.
Il a précisé qu’au total les États-Unis avaient expulsé par avion environ 2000 personnes vers Haïti, au moment où le traitement des migrants à Del Rio vaut une avalanche de critiques à l’administration Biden, autant à gauche qu’à droite.
La gauche reproche à Joe Biden sa dureté, la droite conspue ce qu’elle considère être du laxisme provoquant un appel d’air migratoire.
La tension autour de ces sujets est encore montée d’un cran jeudi, avec la démission de l’émissaire américain en Haïti Daniel Foote, qui a dénoncé dans une lettre cinglante des expulsions “inhumaines”.
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