AVANT-PREMIERE dimanche 12 novembre à 20h en présence de la réalisatrice, et en partenariat avec VUES DU QUEBEC.
Lawrence CÔTÉ-COLLINS
1h42 Québec 2023 VOSTF
avec Sonia Cordeau, Guillaume Cyr,
Geneviève Schmidt, Ève Landry…
Du 06/12/23 au 12/12/23
Sarah et Jonathan sont des produits qui s’ignorent. L’un comme l’autre ont évité soigneusement de s’impliquer dans le monde réel, préférant fantasmer un cocon qui leur suffirait à laisser passer tranquillement l’existence. Décidant de se prendre en main, ils vont forcer le destin et investir dans l’immobilier.
Hélas, ne pouvant s’offrir la maison de leurs rêves, ils font l’acquisition de la seule que leurs moyens leur permettent. Ils voient bien que les murs y sont humides, la tapisserie se décolle, la cave est une flaque de boue, la douche tient avec du scotch, le quartier est aussi agréable que la piste de décollage d’un aéroport, mais peu importe, ils vont rénover cet endroit pour qu’il devienne leur « Home Sweet Home » à eux, comme à la télévision !
C’est là que la machine s’enraye, de mauvaise décision en mauvaise décision, le couple s’enfonce dans un processus d’endettement transformant leur existence en cauchemar.
Cette comédie noire ressemble parfois à un Fargo qui aurait l’accent québécois, ce qui n’est pas sans ajouter une dose de drôlerie à l’ensemble. L’alchimie entre les deux interprètes principaux, Sonia Cordeau et Guillaume Cyr sont pour beaucoup dans la réussite du film, ce couple qui pourrait être une caricature poussive devient, grâce à leur interprétation, crédible et même attachant. Constamment sur le fil, la comédie menace toujours de tourner au drame voir à l’horreur, sans jamais qu’aucun changement de registre ne paraisse artificiel. Premier long métrage de Lawrence Côté-Collins, Bungalow est une vraie bizarrerie de cinéma à l’esthétique kitsch, stylisé à outrance pour mieux embrasser l’univers de ses personnages. Le film se déploie dans un univers inspiré du Pop Art, mouvement artistique qui nous rapproche du monde de l’objet de consommation, de la banalité et de la vulgarité. Les marques, les signes, les bibelots, les cochonneries en plastique qui s’accumulent autour de nous et qui nous définissent jusqu’à nous avaler. Nous obséder. Nous encombrer. Nous contrôler.