Une obligation légale d’accueillir les chiens d’assistance
Du côté des gérants, la version diffère. “On lui a dit que comme on est dans le secteur agro-alimentaire, on ne peut pas avoir d’animaux dans l’établissement, raconte Muriel De Bona, la patronne, au HuffPost. Cette personne s’est énervée, a été désagréable et a refusé de partir.”
Pourtant, la loi du 11 février 2005 rappelle que “l’accès aux transports, aux lieux ouverts au public (…) est autorisé aux chiens guides d’aveugle ou d’assistance accompagnant les personnes titulaires de la carte d’invalidité ou de la carte de priorité pour personne handicapée ou la personne chargée de leur éducation pendant toute leur période de formation.” Y compris dans le secteur de l’agro-alimentaire, comme le souligne la Délégation ministérielle à l’accessibilité des ministères de la Transition écologique et solidaire et de la Cohésion des Territoires dans son dossier “Bien accueillir les personnes handicapées”.
Une intervention policière et deux plaintes
Mathilde indique que “le procureur a été averti de ma plainte, mais comme le policier qui s’occupe de l’affaire est parti en vacances, ça ne sera pas traité avant septembre”.
Choquée, elle décide de partager son histoire sur sa page Facebook, sur laquelle elle partage son combat contre ses maladies. “Là, c’était particulièrement violent, c’est pour ça que j’ai porté plainte. Mais quand on a un chien d’assistance, on a régulièrement des problèmes pour rentrer dans les endroits où on a le droit. D’habitude, en appelant la police, ça se règle, mais là le monsieur s’est énervé plus qu’autre chose”, soupire-t-elle.
“Mon chien d’assistance, il m’est essentiel. C’est lui qui sait reconnaître mes hypoglycémies, mes malaises dans la vie de tous les jours. Ne pas me permettre de rentrer avec mon chien, c’est une terrible injustice. Si j’ai mis ça sur Facebook, ça n’était pas pour lyncher cette personne, mais pour informer les gens de leurs obligations.”
Un témoignage devenu viral
Mais pour Muriel De Bona, l’information a été “tronquée”. “Cette vidéo de 20 secondes sur une histoire qui dure 1 heure, c’est honteux. Surtout qu’il y a énormément de gens qui viennent en situation de handicap qui sont accueillis comme il faut. Ils achètent leur café, et on s’arrange pour tenir leur chien dehors. J’ai moi-même deux nièces en situation de handicap. Mais quand une personne est désagréable et me crie dessus, elle ne rentre pas chez moi, c’est tout.”
Selon elle, de nombreuses personnes auraient retiré leurs commentaires après avoir “jugé trop rapidement, sur 10 secondes, ce qu’il s’est passé”.
Le couple De Bona a porté plainte, entre autres, pour diffamation, et se “battra contre tout ceux qui nous feront du mal” face à “l’ampleur que c’est en train de prendre”.
Contactée par Le HuffPost, la police de Castres indique n’avoir “aucune communication à faire sur le sujet”.