Chez Sanofi, ces salariés vent debout pour défendre la souveraineté sanitaire de la France
SANTÉ – « Stop à l’hémorragie ». Jeudi 17 octobre, des salariés de plusieurs sites de production du géant pharmaceutique français Sanofi, qui vient d’annoncer la cession controversée d’une de ses filiales à un fonds d’investissement américain, ont fait grève à l’appel des syndicats pour dénoncer, selon eux, l’abandon d’une partie du patrimoine industriel français.
Sanofi a annoncé la semaine dernière négocier avec le fonds d’investissement américain CD&R afin de lui céder potentiellement 50% d’Opella, sa filiale qui commercialise une centaine de marques de produits sans ordonnance dans le monde, dont le très populaire Doliprane (paracétamol) en France.
La CFDT et la CGT craignent une « casse sociale » dans les 1.700 emplois que compte Opella sur le sol français, dont 500 sur son site de Compiègne (Oise) et 250 dans son usine de Lisieux (Calvados), dédiée à ce médicament le plus vendu en France.
Comme vous pouvez le voir dans notre reportage vidéo en tête d’article, Le HuffPost a suivi la mobilisation des salariés dans l’Oise. À notre micro, ils partagent leur inquiétude et leur colère, d’autant plus après la pandémie de Covid-19, durant laquelle Emmanuel Macron vantait l’importance d’une souveraineté sanitaire française.
De son côté, la présidente de Sanofi France, Audrey Duval, a garanti jeudi sur RTL la « pérennité » des emplois, des sites de production et du Doliprane.
L’État hausse le ton
Les contours de cette éventuelle transaction sont encore en phase de discussion mais la perspective de l’arrivée d’un acteur financier étranger au capital d’Opella inquiète jusqu’au sommet de l’État.
Depuis plusieurs jours, le gouvernement tente de rassurer sur le devenir des sites français d’Opella en multipliant les déclarations sur les engagements écrits demandés aux parties prenantes en matière d’emplois et de sécurité d’approvisionnement.
Mais l’exercice est délicat puisqu’il ne faut pas effaroucher les investisseurs étrangers au moment où l’exécutif est dans une logique de réindustrialisation.
« Ce gouvernement prend l’engagement de maintenir le Doliprane en France », a assuré mercredi le ministre de l’Économie devant les sénateurs, ajoutant que « le maintien de l’emploi est la priorité absolue et ne sera pas négociable ».
Jeudi après-midi, une nouvelle encourageante est parvenue aux salariés. Le fonds français PAI, dont l’offre n’avait pas été retenue par Sanofi la semaine passée, aurait renchéri pour racheter la filiale du groupe pharmaceutique qui commercialise le médicament. Sanofi, de son côté, n’a pas souhaité commenter.
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