L’ancien secrétaire d’État aux Affaires européennes avait révélé son homosexualité au grand public en décembre 2020 dans une tribune publiée dans le magazine Têtu. Cela dans un contexte d’attaques contre la communauté LGBT+ en Pologne et en Hongrie.
Caroline Cayeux doit-elle démissionner? “Ce n’est pas à moi de le dire”, a-t-il répondu. “Je suis engagé en politique pour des valeurs, elles n’ont pas changé, elles ne changeront pas”, a-t-il poursuivi, expliquant avoir parlé du sujet avec sa collègue au gouvernement. Il a également demandé à la journaliste Ruth Elfrief de questionner la ministre mais également son ministre de tutelle, Christophe Béchu, sur leurs propos et actions passés sur le mariage entre personnes du même sexe.
“Je suis engagé dans un gouvernement, sinon je n’y serai pas, où j’ai l’absolue conviction, réitérée, que la ligne de la Première ministre et du Président de la République, c’est celle de l’égalité et des droits”, a ajouté Clément Beaune.
À l’issue du Conseil des ministres, le porte-parole du gouvernement Olivier Véran avait souligné que Caroline Cayeux fait “partie d’un gouvernement et d’une majorité qui a démontré par les faits et par son action résolue depuis cinq ans lutter contre les discriminations, les discriminations de genre et les discriminations fondées sur la sexualité”.
“La règle n’est pas d’appuyer sur la tête d’un collègue déjà sous l’eau… ”, a lui commenté auprès de l’AFP un autre membre du gouvernement. “C’est une sénatrice, de droite, de 73 ans… C’est un truc de logiciel pour elle (…) mais c’est une connerie. Je pense que son cabinet a dû sortir les rames pour écrire son tweet hier”, a-t-il estimé.
Une plainte pour injures publiques vise la ministre
Le 12 juillet, la nouvelle membre du gouvernement s’était défendue sur Public Sénat d’avoir qualifié, par le passé, le “mariage pour tous” de “réforme de caprice” et de “dessein qui va contre la nature”, expliquant entretenir de bonnes relations avec “tous ces gens-là.” Comprendre: Avec les personnes homosexuelles. Des propos qui avaient indigné une très large majorité de la classe politique, de la Nupes aux Républicains.
“Depuis ce matin, je lis et entends vos messages. Mes propos ont blessé nombre d’entre vous”, avait-elle écrit sur son compte Twitter le même jour, avant de se livrer à un mea culpa: “Je les regrette profondément, ils étaient naturellement inappropriés. L’égalité des droits doit toujours être une priorité de notre action.”
Plusieurs associations anti-homophobie ont annoncé mercredi avoir déposé plainte à Paris contre la ministre des Collectivités territoriales. Cette plainte, envoyée mercredi au parquet de Paris et dont l’AFP a eu connaissance, est déposée par les associations Mousse, STOP homophobie, Sports LGBT, Education LGBT, Familles LGBT et ADHEOS.
L’infraction visée est l’injure publique envers un groupe de personnes en raison de leur orientation sexuelle par une personne dépositaire de l’autorité publique. Dix ans après le vote du mariage pour tous, “ces propos sont outrageants pour les personnes homosexuelles” estime Me Étienne Deshoulières, avocat des associations.
“On ne peut pas avoir un gouvernement qui prétend lutter contre les discriminations que nous subissons et une ministre qui s’autorise à dire ça. Je demande sa démission” a ajouté Terrence Khatchadourian, secrétaire général de Stop Homophobie, à l’AFP.
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