Photo : Charles Deluvio/Unsplash
Le Dr Sivathasan, basé à Sydney, en Australie, a une formation en chirurgie reconstructrice. Il se concentre désormais sur la chirurgie et la médecine esthétiques. Il dit avoir pratiqué de nombreuses pénoplasties ainsi que des procédures connexes, comme le lifting du scrotum. Il compare ces interventions à une procédure cosmétique plus populaire et désormais moins taboue : les implants mammaires. « Il n’y a pas si longtemps, les femmes ne parlaient jamais de leurs implants mammaires. Maintenant, elles en parlent partout, librement. Le sujet a été largement accepté dans la culture mainstream », explique-t-il.
James Elist, un urologue basé à Beverly Hills, en Californie, fait la même comparaison. Urologue depuis plus de 40 ans, James Elist s’est d’abord consacré au traitement des dysfonctions érectiles et de l’infertilité de ses patients. Au début des années 2000, il a mis au point un implant pour augmenter la circonférence du pénis.
Elist estime qu’environ un tiers de ses patients ayant reçu un implant pénien ont des partenaires qui ont des implants mammaires. Les femmes, explique Elist, disent aux hommes à quel point elles sont satisfaites de leurs seins, ce qui incite les hommes à franchir le pas.
Les hommes qui ont recours à la pénoplastie « ont un profil très varié », dit Sivathasan. Il a vu des patients âgés de 20 à 50 ans, des ouvriers et des PDG, des hétérosexuels et des homosexuels.
La pénoplastie a un impact plus important pour certains hommes, comme ceux qui ont un micropénis ou un pénis enfoui, mais pour d’autres, elle est davantage un choix esthétique. Elist explique que certains de ses patients souhaitent subir une opération pour rendre leur pénis plus uniforme ou pour mieux satisfaire leur partenaire au lit. Quant à Sivathasan, il dit que certains de ses patients cherchent à résoudre ce qu’ils ressentent comme un sentiment d’inadéquation. Il ajoute qu’en supprimant la stigmatisation qui entoure la pénoplastie, « nous allons contribuer à remédier au sentiment quelque peu erroné d’inadéquation que les hommes associent à la taille de leur pénis ».
Les opérations d’élargissement ou d’allongement du pénis sont des procédures hautement spécialisées qui s’accompagnent d’un risque de complications. Selon une étude, celles-ci peuvent inclure une déformation du pénis, des plaies non cicatrisées et des dysfonctionnements sexuels.
Sivathasan reconnaît que les patients peuvent perdre temporairement la sensation dans leur pénis après certains types d’interventions chirurgicales, mais celle-ci est susceptible de revenir avec la guérison. Les autres effets secondaires possibles sont les infections, les hématomes et les nerfs endommagés. Il ajoute que, même s’il existe des risques, la pénoplastie n’a normalement pas d’effets indésirables sur la fonction pénienne, la fertilité ou les sensations.
Sivathasan et Elist examinent leurs patients pour s’assurer qu’ils ont la tête sur les épaules. Cela implique souvent une consultation approfondie et parfois même une thérapie. Ils doivent s’assurer que les patients choisissent l’intervention chirurgicale appropriée en fonction de leurs besoins, qu’ils ont des attentes raisonnables choisissent et qu’ils peuvent s’engager à respecter le temps d’immobilisation et de récupération postopératoire.
Sivathasan précise que les médecins doivent être prudents lorsqu’ils pratiquent ces procédures, afin d’éviter d’endommager les nerfs des patients et que ceux-ci se retrouvent avec un pénis incapable de fonctionner.
Les personnes dotées d’un pénis qui souhaitent un plus gros pénis doivent réfléchir longuement et profondément avant de se soumettre à une pénoplastie. Mais lorsqu’elles sont réussies, ces interventions chirurgicales peuvent changer des vies.
Voici quelques-unes des façons dont les pénis sont agrandis chirurgicalement.
L’élargissement
« Entre 25 et 30 % du pénis est enfoui, c’est-à-dire qu’il se trouve sous la peau », explique le Dr Sivathasan. Il explique que lors d’une opération d’élargissement, les médecins « extériorisent » la partie enfouie du pénis en libérant le ligament qui le maintient près du corps. Ce faisant, le pénis pend davantage et semble donc plus long.
La question, bien sûr, est de savoir à quoi sert ce ligament. Selon Sivathasan, le ligament est ce qui fait que les érections sont dirigées vers le haut. Lorsqu’il est coupé, les patients perdent environ 15 degrés dans l’angle de leurs érections. « C’est le compromis que l’on doit faire », dit-il.
Les étirements et les exercices postopératoires sont essentiels dans cette procédure. Selon Sivathasan, les patients qui ne les font pas peuvent se retrouver avec un pénis rétracté, voire plus court que sa longueur initiale.
« Les patients peuvent s’attendre à ce que le pénis soit généralement 25 à 30 % plus long, car c’est la quantité qui est enfouie, explique Sivathasan. Les étirements postopératoires peuvent apporter jusqu’à 50 % de plus que la valeur initiale avant la chirurgie, mais certainement pas le double, selon certaines promesses marketing. »
Il souligne qu’aucune nouvelle longueur n’est créée lors de cette procédure, « mais que le pénis est libre de sortir un peu plus ».
L’injection de graisse
Mais la longueur n’est littéralement qu’une dimension de la taille du pénis. Il existe une autre dimension qui, selon certains, est plus importante pour le plaisir sexuel : la circonférence.
L’un des moyens d’augmenter la circonférence du pénis consiste à prélever de la graisse dans une autre partie du corps et à l’injecter dans le pénis. Selon Sivathasan, la graisse utilisée pour cette procédure est généralement prélevée dans la zone inférieure de l’abdomen ou dans la zone pubienne, juste au-dessus du pénis. Selon lui, le fait de prélever de la graisse dans cette zone fera paraître le pénis plus gros de toute façon, car il y aura moins de masse autour.
Il explique que les chirurgiens injectent ensuite cette graisse dans la tige du pénis, augmentant ainsi la circonférence d’environ 3,8 centimètres immédiatement après l’opération. Cette augmentation se stabilise ensuite à environ 2,5 cm après six semaines. Cette augmentation de la circonférence diminue progressivement au fil du temps : après 12 mois, seuls 30 % environ de la graisse survivent, et 18 à 24 mois plus tard, on constate un retour éventuel à la circonférence initiale.
« Bien sûr, les chiffres sont variables et dépendent de facteurs liés au mode de vie, comme le tabagisme et l’utilisation du pénis », ajoute Sivathasan.
Le prélèvement de graisse est une procédure relativement sûre car les chirurgiens n’ont pas besoin d’une grande quantité. Toutefois, les patients doivent être prévenus de la possibilité d’apparition de bosses et d’un aspect irrégulier du pénis après l’intervention.
L’implant
Le Penuma est un implant pénien développé par Elist au début des années 2000. Il est fabriqué en silicone souple de qualité médicale et existe en plusieurs tailles, notamment large, extra-large et extra extra large. Selon Elist, il couvre le pénis depuis le dessous de la tête jusqu’à la base, puis pénètre le corps d’environ 2,5 centimètres. Il dit que c’est comme une gaine de pénis qui peut ajouter 2,5 à 5 centimètres de circonférence.
L’intervention dure 45 à 60 minutes et les patients peuvent reprendre leurs activités quotidiennes, à l’exception des rapports sexuels et de l’exercice physique, au bout de deux à quatre jours. Selon Elist, le corps finit par former une capsule de tissu autour de l’implant et le silicone semble naturel et indétectable pour les partenaires sexuels qui n’ont pas vu le pénis avant l’opération.
L’implant Penuma est conçu pour durer toute la vie, mais il peut être retiré. Cela peut s’avérer nécessaire si les patients ne respectent pas les consignes de soins postopératoires, ce qui peut provoquer des infections.
La greffe de graisse dermique
L’une des procédures les plus invasives est la greffe de graisse dermique, qui, selon Sivathasan, est utilisée depuis des années en chirurgie reconstructrice sur tout le corps.
Pour agrandir le pénis, ce qui est une procédure extrêmement spécialisée, selon Sivathasan, les chirurgiens sortent le pénis de la peau, puis l’ouvrent pour atteindre une couche profonde. Ils cousent ensuite la greffe de graisse dermique (généralement prélevée sur les fesses ou l’abdomen) en place. Les chirurgiens replacent ensuite le pénis, qui est plus épais, dans la peau. Une fois cette étape franchie, c’est au corps du patient de former des vaisseaux sanguins autour de la greffe de graisse dermique, lui permettant ainsi de se fixer.
Si elle n’est pas effectuée correctement, la procédure peut endommager les structures profondes du pénis, provoquant des douleurs et des gonflements. Sivathasan précise que les chances que cela se produise ne sont pas élevées, mais que c’est néanmoins une possibilité.
L’avantage de cette procédure est que les résultats sont permanents et que les patients gagnent 2,5 à 5 centimètres de tour de taille supplémentaire. « La plupart des effets survivront », dit Sivathasan, en comparant les résultats de la greffe de graisse dermique à ceux de l’injection de graisse, qui diminuent avec le temps.
« Mais cela dépend de la graisse disponible, qui est moins importante chez les fanatiques de fitness, et de la capacité de la peau à s’adapter à une structure plus ferme lorsque le pénis agrandi est remis en place », ajoute Sivathasan.
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