LE HUFF & VOUS – En faveur de la protection de l’environnement, le mouvement “Zero waste” (ou “Zéro déchet” en français) s’appuie sur celles et ceux qui sont contre la consommation basée sur la production de déchets qui ne serviront qu’une fois – par exemple l’emballage plastique autour des fruits et des légumes. Appelant chacun à réduire les effets néfastes d’une surconsommation d’emballages et d’un trop grand gaspillage, le mouvement prend de l’ampleur chez de nombreux jeunes adultes souvent affligés de la non-action des gouvernements à la COP26.
Adelana Hounhouivou en fait partie. “C’est un engagement militant. On se rajoute des contraintes de vie volontairement. Et par ces choix, on montre aux autres que c’est possible de passer au ‘zéro déchet’”, explique-t-elle au HuffPost.
Au quotidien, Adelana cherche constamment à limiter ses déchets: en transformant des boîtes en carton en bacs de rangement, en faisant sa lessive avec du savon de Marseille, en utilisant des gourdes plutôt que des bouteilles en plastique, ou encore, en utilisant des cotons réutilisables qui réduisent l’usage du coton, une fibre naturelle souvent surexploitée. Habitant à Versailles, elle évite aussi autant que possible les supermarchés et se rend directement chez un agriculteur pour acheter des fruits et des légumes.
A 29 ans, celle qui travaille comme consultante en communication digitale et community manager (gestion des réseaux sociaux) pour des marques éco-responsables, va aussi plus loin. Sur Instagram, Tik Tok ou encore sur son blog, MademoiselleAdelana, elle décrit et explique ses actions dans le but de faire changer les mentalités ou donner des astuces aux autres dans la vie de tous les jours. “Si ce que je montre peut influencer trois ou quatre personnes, et bien, ce sera gagné pour moi”, détaille-t-elle.
De l’organisation et du temps
“J’ai commencé à me poser des
questions au premier
confinement. J’habitais à
Paris, il était plus simple pour moi de faire des
courses en fonction de mes envies”. En avril
2020, vivant seule, travaillant moins, elle se confronte à elle-même, et à ses
choix de
consommation. Le déclic est dû à la
pandémie mondiale de Covid-19, qui a conduit à une production
effrénée de masques à usages uniques. “Je me suis dit: ‘Bon, on rentre dans une nouvelle boucle de “fast-production” (production rapide et de masse), on se retrouve à jeter des tonnes de masques par le fait qu’on nous impose des masques chirurgicaux’”. Selon les informations du journal L’Usine Nouvelle, 4 milliards de masques ont été importés jusqu’à la fin de l’été 2020.
Deuxième déclic: sa peau. Pendant ce premier confinement de la France, Airparif, un organisme du ministère de l’Environnement chargé de la surveillance de la qualité de l’air en Ile-de-France, relève “une amélioration de la qualité de l’air de l’ordre de 20 à 30% dans l’agglomération parisienne”. Ce que Adelana remarque immédiatement sur son corps. Elle décide de prendre soin de sa peau avec des produits cosmétiques sains, dont certains sont vendus sans emballages encombrants et “inutiles”.
Adelana poursuit en évoquant ses songes sur le destin de la planète. Elle a en tête un scénario catastrophe. “J’ai longtemps vécu à Vancouver. Là-bas, il y a des montagnes et la forêt. Tout est beau et propre. Dans 20 ans, ces lieux pourraient devenir une poubelle parce qu’on aura négligé notre bien-être et celui de la planète”. Elle se projette dans le futur et ne veut pas se rendre compte plus tard qu’on pouvait se baigner à la mer sans avoir de combinaisons. C’est là sa plus grande motivation.
Une vraie “organisation”
Quand on lui demande s’il suffit d’en avoir envie pour être “zéro déchet”, elle répond: “Oui et non”. Pour y arriver, elle préconise de ne pas “se mettre la pression”. La jeune
femme a cherché, pendant l’année écoulée, ce qui fonctionnait et ce qui ne fonctionnait pas pour elle et le partage sur
son blog et ses
réseaux sociaux. “Aujourd’hui, je commence à avoir un équilibre et à voir les
effets positifs de cette
organisation.”
Dans son parcours, Adelana a vite remarqué que des contraintes s’accumulent face à des objectifs “zéro déchet”. Il est par exemple plus simple d’aller directement au supermarché et de suivre ses envies plutôt que de se poser pendant un jour et de se demander: “De quoi ai-je besoin, réellement?”.
Alors Adelana a repensé son quotidien, comme elle l’explique sur ses réseaux sociaux. Par exemple, pour les denrées alimentaires, elle a un tableau où elle écrit ce qu’elle compte manger dans le mois. Car, pour manger bio et pas cher, il faut qu’elle achète en grande quantité. “Je me suis tourné vers des enseignes en ligne qui proposent d’acheter en gros mais où le déchet est biodégradable ou recyclable à 100%.”
Empathie
Mais Adelana pense que le “
zéro déchet” devient peu à peu
tendance, ce qui pourrait faciliter ce
mode de
consommation: elle compte aussi sur les
entreprises qui devront arriver à vendre la réduction des emballages, et une approche plus écologique de la
consommation, de manière
esthétique,
cool et “pas gênante”. “Pourtant, il ne faut pas confondre les marques qui le font uniquement
par intérêt commercial avec celles qui ont un
sens derrière leur histoire”, met-elle en garde.
En attendant, elle partage donc à ses communautés des
recettes “
zéro déchet”, des bons plans et des produits, qui lui permettent de réduire
son impact environnemental. “J’ai
envie de partager tout ce que j’apprends dans ma transition pour informer le plus de gens possible et pour montrer que ce n’est pas difficile”, résume-t-elle. Ce qui lui a déjà permis d’avoir eu des retours d’internautes conquis par le
compost adapté aux appartements, ou encore sur sa vidéo où elle montre comment faire un détachant.
A voir également sur Le HuffPost: Les SOS de Thomas Pesquet sur le réchauffement climatique depuis l’ISS
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