POLITIQUE – “Le président de la République a dit dans son discours fondateur à Belfort que nous allons écrire ensemble une nouvelle page de l’histoire d’EDF”. Dans cette optique, “toutes les options sont sur la table” pour relancer l’entreprise française, y compris la nationalisation, a déclaré Bruno Le Maire ce mardi 15 février sur BFMTV.
Venant du ministre de l’Économie actuel, les propos ont de quoi faire sursauter. Mais le locataire de Bercy ne veut rien exclure. Pour pallier les difficultés d’EDF, il a affirmé qu’“aucune option ne doit être écartée” dans l’accompagnement de l’État vis-à-vis de l’entreprise. Ce qui inclut la nationalisation. “Il faut toutes les regarder, sereinement. Toutes n’appartiennent pas au même calendrier mais toutes les options sont sur la table”, assure Bruno Le Maire sur BFM Business.
″À quoi tiennent les difficultés actuelles d’EDF?”, a-t-il interrogé. Elles sont “un peu liées” à la décision de l’État de plafonner les prix de l’électricité pour “protéger le consommateur français et les entreprises”. Surtout, “elles tiennent beaucoup à l’indisponibilité d’un certain nombre de réacteurs dans le parc nucléaire.” Trois réacteurs supplémentaires ont récemment été mis à l’arrêt pour un problème technique, faisant craindre le pire pour la production d’électricité française.
Satisfecit de Roussel
Selon lui, c’est donc dans cet esprit qu’ont été faites les annonces d’Emmanuel Macron à Belfort. Le président de la République a confirmé la construction d’au moins six nouveaux EPR tout en doublant les objectifs pour les énergies renouvelables. Uniquement pour le nucléaire, cela représente pour EDF un programme et des investissements pour une cinquantaine d’années.
EDF dispose désormais d’“un plan de charge pour des décennies à venir qui est très solide. Est-ce que pour accompagner ce plan de charge il faut soutenir EDF? Oui. Nous étudions les options, sereinement, avec les équipes d’EDF. Nous aurons l’occasion, lorsque le moment sera venu, de prendre nos décisions”, a-t-il ajouté.
D’une façon assez inattendue, le très libéral ministre de l’Économie s’est attiré les compliments amusés du candidat communiste à la présidentielle, ravi de voir l’option posée. “Quand je vous dis que ma campagne commence à infuser les esprits, y compris celui de Bruno Le Maire. Je m’en félicite, bravo, il peut rejoindre mon comité de soutien!”, s’est amusé Fabien Roussel sur France Inter. Il en a cependant profité pour rappeler sa proposition d’“un grand service public de l’énergie, avec EDF à 100% et intégrant Engie.”
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