Une équipe de recherche de l’université d’Édimbourg a découvert -dans une étude dont les conclusions ont été rendues publiques le 10 novembre dans la revue Nature- que, s’ils ont déjà fait leurs preuves sur Terre, ces mineurs microscopiques continuent à agir sur la roche dans l’espace, malgré l’apesanteur.
Sur notre planète, les terres rares sont très dispersées. Les récupérer nécessite de broyer une très grande quantité de minerais et beaucoup de polluants sont déversés dans la nature. Il est possible de réduire la quantité de produits chimiques nécessaire à la séparation des différents éléments contenus dans la roche. Cette technique, appelée biolixiviation ou biomining en anglais date des années 1990 et devient de plus en plus courante. Environ 20% de la production mondiale de cuivre fait intervenir des microorganismes.
Des chercheurs de l’université d’Edimbourg se sont demandé si une telle technologie pouvait fonctionner sur la Lune ou sur Mars, deux astres qui intéressent les compagnies minières et les États, car ils pourraient contenir des terres rares en plus grande quantité que sur Terre. Ainsi est né BioRock, un programme de recherche en partenariat avec la Station Spatiale internationale (ISS) et l’Agence Spatiale Européenne.
Les scientifiques cherchaient à vérifier si ces bactéries pouvaient être utiles pour exploiter les ressources minières en apesanteur. La gravité sur Mars ne représente que 38% de celle sur Terre. “Nous faisions l’hypothèse que la microgravité empêcherait les microbes de circuler dans la roche, ou les stresserait au point de ne pas agir du tout”, explique le docteur Cockell, dans les colonnes du New York Times.
À la grande surprise de l’équipe de recherche, une bactérie en particulier, nommée Sphingomonas desiccabilis, a continué d’agir sur la roche malgré l’absence de gravité.
Pour parvenir à cette conclusion, l’équipe de recherche a envoyé 36 conteneurs de la taille d’une boite d’allumettes sur la Station spatiale internationale (ISS), avec un morceau de basalte, une roche volcanique à l’intérieur. La moitié des échantillons servaient d’expérience témoin, et ne contenait que la pierre.
Sur l’autre moitié, trois différentes bactéries étaient testées. Les scientifiques ont observé leur capacité d’extraction de minerais et 21 jours plus tard, les échantillons ont été renvoyés sur Terre. Seule une bactérie sur trois conservait son pouvoir d’extraction des minerais.
D’autres programmes de ce type existent dans le monde. BioAsteroid prévoit par exemple d’utiliser la prochaine mission cargo de SpaceX vers l’ISS pour la capacité d’extraction de roche de certains champignons, eux aussi utilisés dans la biolixiviation.
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