Si des dérogations peuvent encore être accordées par la mairie de Paris, ordre a été donné aux responsables de bar et restaurants de les démonter jusqu’en avril prochain. Une consigne comprise par Frank Delvau, co-président de l’Umih en Île-de-France, la principale organisation patronale dans la région.
Auprès du HuffPost, il explique les enjeux de ce démontage et appelle les restaurateurs à respecter la consigne. L’objectif est clair: avoir le droit de réinvestir l’espace public au printemps 2022.
Que pensez-vous de la date du 1er novembre pour démonter les terrasses éphémères? N’était-ce pas trop tôt?
C’est une fausse polémique. On connaissait les dates de fin des terrasses estivales depuis le début, donc tout était très clair. Ce n’est pas une surprise dans le sens où l’on n’a pas appris hier qu’elles devaient être démontées le 1er novembre. On rentre également dans une période pluvieuse et froide. Quand on sait que les terrasses estivales ne peuvent être ni chauffées ni couvertes -sauf avec un parasol- et doivent fermer à 22 heures, c’est cohérent.
Des patrons d’établissement critiquent le coût de cette installation chaque année. Certains évoquent la somme de 5000 euros pour créer sa terrasse. Que leur dites-vous?
Ces terrasses ont sauvé la saison de nombreux établissements et ont donné aux Parisiens et aux touristes l’envie d’aller dîner en terrasse. Clairement, leur coût a été rentabilisé.
Votre organisation évoque environ 1500 demandes de pérennisation annuelle formulées auprès de la mairie de Paris. Selon l’AFP, une centaine seulement a été acceptée et 500 ont été refusées. Vous confirmez?
La mairie a en effet reçu 1500 demandes, dont une partie est encore en cours d’examen. Mais elles ne seront pas forcément toutes acceptées. Ceux dont la terrasse se trouvait sur une place de stationnement peuvent y prétendre, mais ça n’est pas possible pour les places de livraison par exemple. Pour ce qui est de la saison prochaine, la mairie a déjà reçu 7500 demandes de terrasse estivale.
Mais les délais sont justes. Que se passera-t-il pour ceux dont la demande est en cours et qui ne souhaitent donc pas encore retirer leur terrasse?
Si ces restaurateurs ont fait une demande, et qu’ils peuvent présenter un récépissé, je pense qu’il y aura une certaine tolérance de la part de la mairie. La majorité des restaurateurs comprend cette décision et suivra les règles et je rappelle aux autres qui ne souhaitent pas retirer leurs terrasses et qui n’auront plus le droit d’en bénéficier qu’ils devront payer les frais de démontage. J’ajoute qu’ils ne pourront plus profiter des terrasses estivales, en 2022, entre avril et octobre.
Par ailleurs, tous les cafés et restaurants qui ont une terrasse pérenne doivent désormais s’acquitter d’une redevance alors que la mairie de Paris les avait exemptés depuis le début de la crise. Comprenez-vous ce choix?
On aurait préféré que l’exemption du droit de terrasse soit maintenue, mais il faut être réaliste: on ne peut pas continuer à occuper l’espace public sans payer. Par ailleurs, le calcul est plutôt intéressant pour les restaurateurs. Car si le prix des redevances est toujours trop élevé, il est en rapport avec le chiffre d’affaires de l’établissement.
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