Après plus de trois mois de résistance face à l’agresseur russe, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a reconnu que la situation était “très, très difficile” dans cette région. Le point sur la situation ce samedi 28 mai, 94e jour de la guerre.
Severodonetsk “encerclée”, selon la Russie
Deux versions s’affrontent à Severodonestk. Un responsable policier de la république séparatiste prorusse de Lougansk, cité par l’agence Ria Novosti, a affirmé vendredi 27 mai que “la ville est actuellement encerclée”, et que les troupes ukrainiennes y sont piégées.
Faux, a rétorqué le gouverneur de Lougansk, Serguiï Gaïdaï, jugeant même erroné de dire que la région va tomber sous le “contrôle entier de l’ennemi” russe dans “un, deux ou trois jours”. “Le plus probablement ils ne vont pas” s’en emparer, mais “peut-être, pour éviter d’être encerclées il pourrait y avoir un ordre de retrait donné à nos troupes”, a-t-il cependant admis.
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“La situation est assez complexe mais elle est sous contrôle. Les habitants de notre ville vivent dans des conditions inhumaines (…). Les bombardements et les tirs ne s’arrêtent pas. Les forces armées ukrainiennes résistent mais les attaques sont incessantes”, a-t-il également déclaré sur LCI vendredi.
“Les gens sont prêts à prendre tous les risques pour de l’eau et de la nourriture”, explique également Oleksandr Kozyr, responsable d’un centre de distribution d’aide à Lyssytchansk. “Ils sont si déprimés qu’ils n’ont plus peur. Tout ce qu’ils veulent, c’est trouver à manger”.
Situation dans “très, très difficile” dans le Donbass
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky l’a reconnu dans une vidéo vendredi 27 mai, “la situation dans le Donbass est très, très difficile”. “Nous protégeons notre terre est faisons tout pour renforcer” la défense de cette région, a-t-il néanmoins assuré.
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La prise de Lyman leur ouvrirait la route vers les centres régionaux de Sloviansk, puis Kramatorsk, tout en contribuant à l’encerclement de l’agglomération formée par les villes de Severodonetsk et Lyssytchansk, plus à l’est. Mais le président Zelensky a rétorqué: “Si les occupants pensent que Lyman et Severodonetsk seront les leurs, ils se trompent. Le Donbass sera ukrainien”.
“Même si les Russes apportent la destruction et la souffrance partout là-bas, nous reconstruirons chaque maison et chaque communauté. Il n’y a et il n’y aura pas pour nous d’alternative au fait de voir le drapeau ukrainien flotter là-bas”, a-t-il ajouté.
Schisme orthodoxe historique
Sur le front religieux, la branche moscovite de l’Église orthodoxe ukrainienne a coupé les ponts avec les autorités spirituelles russes, qui soutiennent le président russe Vladimir Poutine – une initiative historique.
À l’issue d’un concile, a été prononcée “la pleine indépendance et l’autonomie de l’Église orthodoxe ukrainienne”, selon un communiqué, qui précisé que ses relations avec sa direction moscovite étaient “compliquées ou inexistantes” depuis le début du conflit.
Cette initiative est le second schisme orthodoxe en Ukraine en quelques années. Une partie de l’Église ukrainienne, représentée par le patriarcat de Kiev, avait déjà rompu avec Moscou en 2019 à cause de l’ingérence du Kremlin dans le pays. L’Ukraine est centrale pour l’Église orthodoxe russe, dont certains des monastères les plus importants sont situés dans ce pays.
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