SUITE AU COUVRE-FEU A PARTIR DE 21H, LA NUIT EN ENFER EST MALHEUREUSEMENT ANNULÉE ! EN ESPÉRANT QUE LA CUVÉE 2021 SOIT MEILLEURE. AVEC TOUTES NOS EXCUSES.
Vendredi 23 octobre de 20h jusqu’au petit matin blême… Tarif unique 20€, en prévente à Utopia – chèques ou espèces – et à la billetterie de Cinemed à partir du 15 octobre. Soirée en partenariat avec l’association l’Écran et son double, les éditions Rouge profond et Artus Films.
Nobles gens et gentes dames, parez-vous de vos plus cauchemardesques déguisements, maquillages et autres joyeusetés… Et retrouvons-nous en cette douce année d’horreur pour l’incontournable « NUIT EN ENFER » du festival Cinemed ! Votre hôte pour la soirée, le sanguinaire Dr Tovolli, ressort de sa tombe les bras pleins de pellicules pour un marathon cinéphilique, que dis-je un grand-huit de l’abject filmique. Une nuit entière à dévorer les plus improbables, les plus désopilantes, les plus difformes créations du 7e art !
PROGRAMME INTERDIT AUX MOINS DE 16 ANS : RÉÉDITIONS, INÉDITS, AVANT-PREMIÈRE, CONCOURS DE DÉGUISEMENTS, QUIZZ… Toute la nuit, buffet participatif : NOUS COMPTONS SUR VOUS POUR LE SOLIDE ! Pensez aux victuailles : sucré, salé, du beau, du bon, du fait main, et si possible pré-découpé, à partager au clair de lune entre les séances. Faites-vous, faites-nous plaisir !!! Utopia se charge des boissons ainsi que, pour les plus courageux, des croissants au petit matin (blême)…
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p class=”date”>Du 23/10/20 au 24/10/20
LES TROIS VISAGES DE LA PEUR
(I tre volti della paura) Mario BAVA – France / Italie 1963 1h32mn VOSTF – avec Michèle Mercier, Boris Karloff, Lydia Alfonsi…
Film composé de trois sketches, mettant en scène une situation macabre. Rosy est harcelée au téléphone par un inconnu lui annonçant sa propre mort ; un vampire prend les traits d’une femme pour hanter la campagne slave. Quant à Miss Chester, elle n’aurait peut-être pas dû voler la bague de l’une de ses patientes récemment décédée…
Le premier segment, Le téléphone, s’inscrit dans une veine proche du giallo, multipliant les coups de théâtres aussi absurdes qu’excitants. Magnifié par une réalisation sophistiquée, le film bénéficie de la présence très sensuelle de Michelle Mercier, une star à l’époque.
Les deux autres sketches s’insèrent au contraire dans les arcanes de l’épouvante gothique. Les Wurdalaks, adapté d’une nouvelle de Tolstoï, évoque pourtant l’univers de Poe avec ses lumières très contrastées, ses effets de brumes, sa poésie glaçante et la présence magnétique de Boris Karloff, aussi bon que chez Roger Corman. Mais le chef-d’œuvre de cette petite anthologie de la terreur signée du maestro Mario Bava reste évidemment La goutte d’eau, épisode transcendé par une mise en scène baroque aux accents expressionnistes, tant sur le plan des images flamboyantes que des décors démesurés et inquiétants. Du grand cinéma gothique italien réalisé en plein âge d’or !
AVANT-PREMIÈRE
SHAKESPEARE’S SHITSTORM
Lloyd KAUFMAN – USA 2020 1h37mn VOSTF – avec Lloyd Kaufman, Erin Patrick Miller, Abraham Sparrow… co-écrit par Brandon Bassham et Lloyd Kaufman.
Deux décennies après Tromeo et Juliette, le plus déviant des studios, la Troma, nous propose une adaptation très libre de La Tempête du même William Shakespeare. Au programme : une croisière au large de la Corée du Nord, une bande de prostituées accros au crack, des tentatives de meurtres et surtout une tempête de merde.
Vous ne pourrez pas dire que vous ne saviez pas ! Le titre l’annonce d’emblée. Vingt ans après Tromeo et Juliette, avec cette nouvelle « adaptation » de Shakespeare que Kaufman annonce comme son dernier film, on sera très loin de Peter Greenaway ou de Derek Jarman : c’est une tempête de merde qui nous attend. Oh, la croisière s’amuse, mais à vomir, péter, déféquer, forniquer. Dans cette grosse orgie joyeuse, Kaufman nous submerge dans sa surenchère, laisse une grande part à l’improvisation, avec la sensation que le film se crée en direct sous nos yeux. Dénué de tout cynisme, le trash de Kaufman reste presque enfantin, candide. Faisant fi des règles, semblant venir d’une autre dimension avec cette vivacité des couleurs qui transforme les matières fécales en art brut, Shakespeare’s Shitstorm finit par tenir autant de l’installation et de la performance que du cinéma. Hautement recommandable, hautement « toxic ».
LE LOUP-GAROU DE LONDRES
(An American Werewolf in London) Écrit et réalisé par John Landis – USA 1981 1h37mn VOSTF – avec David Naughton, Jenny Agutter, Griffin Dunne…
David Kessler est le seul survivant de l’agression d’un animal féroce qui a tué son ami Jack Goodman dans le nord de l’Angleterre. Mais lors de la nuit de pleine lune suivante, il se transforme dans d’atroces souffrances en loup-garou et se met en chasse dans la capitale britannique…
En ce début des années 80, John Landis est promu réalisateur culte suite au succès du délirant The Blues Brothers. Pour la première fois de sa carrière, il tourne le dos partiellement à la comédie et réalise un véritable film d’horreur. Mais comme on ne se refait pas, les éléments burlesques, voir cartoonesques, abondent dans Le loup-garou de Londres, certainement l’un des plus beaux films sur le mythe des lycanthropes, alliage subtil d’émotion, d’humour et d’épouvante. Interprété par des comédiens très impliqués dont la sublime Jennifer Agutter et l’attachant David Naughton et mis en scène avec beaucoup d’élégance, le film de John Landis impressionne encore pour ses effets spéciaux incroyables lors des moments de transformations, dépassant la démonstration technique pour atteindre des sommets d’émotion. Un très grand film qui n’a pas pris une ride en près de 40 ans.
THE HUNT
(la Chasse) Craig Zobel – USA 2020 1h31mn VOSTF – Avec Betty Gilpin, Ike Barinholtz, Amy Madigan, Emma Roberts, Ethan Suplee, Hilary Swank… Scénario de Nick Cuse et Damon Lindelof, scénaristes des séries épatantes The Leftovers et The Watchmen.
Des inconnus se réveillent bâillonnés en pleine nature. Ils découvrent rapidement qu’ils sont les candidats d’une chasse à l’homme grandeur nature orchestrée par de riches Américains qui ne désirent qu’une seule chose : chasser et abattre.
Ludique et gentiment tordu, The Hunt démarre à 100 à l’heure et ne vous lâche pas durant 90 minutes d’inventivité visuelle et surtout narrative, cocktail furieux de gore potache, d’humour cynique et de satire politique et sociale. Produit par Jason Blum, cette variation sadique des Chasses du Comte Zaroff a pour grande qualité de renvoyer dos à dos les fachos de tous bords et les pseudos justiciers bien-pensants. Derrière une morale politiquement incorrecte, le film de Craig Zobel est aussi une charge féroce contre les complotistes zélés qui, à force d’imaginer des choses terribles, finissent par se retrouver victimes de leurs fantasmes morbides. Un divertissement pour adultes, décomplexé, violent et intelligent. Que demande le peuple ?
DOCTEUR JEKYLL ET SISTER HYDE
Roy Ward BAKER – Royaume-Uni 1971 1h37mn VOSTF – avec Ralph Bates, Martin Beswick, Gerald Sim… d’après L’étrange cas du Docteur Jekyll et M. Hyde de Robert Louis Stevenson.
Le docteur Jekyll s’isole de plus en plus souvent et longtemps pour mener à bien ses recherches axées sur la découverte d’une substance combattant les maladies. Son comportement intrigue ses voisins du dessus et frustre en particulier sa jeune voisine. La nouvelle orientation que Jekyll donne à ses travaux étonne son collègue et maître, alors que des jeunes femmes du quartier sont assassinées.
L’idée novatrice et avant-gardiste de cette adaptation déviante du roman de Robert Louis Stevenson tient à son dispositif très osé transformant un film d’épouvante gothique classique en une réflexion pertinente sur l’identité sexuelle et le refoulement, à travers les penchants meurtriers du personnage principal, le docteur Jekyll. D’une audace peu commune et dénuée de la moindre trace d’humour sans jamais sombrer dans le ridicule, le scénario de Brian Clemens, tête pensante de la série Chapeau melon et botte de cuir, est au service de la mise en scène rigoureuse de Roy Ward Baker, l’un des meilleurs cinéastes de la Hammer. Outre la qualité des décors et la beauté de la lumière, on est aussi frappé par l’intelligence du casting : Ralph Bates, qui n’a jamais été aussi bien dirigé, ressemble étrangement à Martine Beswick, détail anodin qui crée constamment un trouble et un malaise. Œuvre transgenre avant l’heure, Docteur Jekyll et Sister Hyde demeure pourtant fidèle au roman et n’a rien à envier aux précédentes adaptations signées Rouben Mamoulian et Victor Flemming. Source