FOOD – Vantées pour leurs qualités nutritives, leur faible taux de calories et leur
goût à la fois sucré et acidulé, les
petites baies que sont les framboises, les myrtilles, les mûres, le cassis ou encore les groseilles sont devenues au fil des années incontournables sur les étals de nos supermarchés.
11 300 tonnes de
fruits rouges sont consommés chaque
été en
France. La
consommation des baies rouges a
été multipliée par trois en l’espace de 10 ans. Partout dans le
monde, des hectares se déploient pour répondre à la demande.
Qui dit plus de demande, dit aussi plus de pression chez les producteurs. De la cueillette à la mise en barquette, en passant par les processus de transformation, le documentaire intitulé “Les baies qui montent”, diffusé ce dimanche 27 juin sur France 5, nous informe sur les défis relatifs à la production des baies.
Produire toujours plus, à moindre coût
Baisser le coût des fruits rouges, c’est possible, à condition pour cela de repenser la production. C’est ce que démontre le
documentaire, en
nous invitant chez Suhk Bubra,
producteur d’une centaine d’hectares de
myrtilles dans l’état de
Washington aux
Etats-Unis. Avec sa machine à 200 000 dollars, il peut ramasser plus de 200 kilos de myrtilles par heure. L’investissement réduit les coûts de main d’oeuvre de 50%, et le
producteur peut vendre ses myrtilles cinq fois moins
cher qu’en
France.
Une myrtille moins cher, c’est une agriculture sans hommes.
En
France, dans de nombreuses exploitations,
les baies sont récoltées à la main, après 11 mois et demi de
travail. Parce que chaque
détail compte, la qualité, la présentation et le nombre de fruits par barquette, l’exigence est au rendez-vous. Et tout se joue en une quinzaine de jours. Chez Éric Pochon dans la
Drôme, une vingtaine de cueilleurs s’agitent dans tous les
sens, et chacun porte un numéro. “Numéro 25, ça c’est trop mûr, tu le mets en confiture!” “C’est qui le 31? C’est pas équilibré ton plateau.” Tout doit être fait au millimètre prêt.
Un produit irréprochable
Au-delà des défis liés à la production,
les consommateurs exigent de la qualité Prenium. Il faut dire que vu le
prix, on les comprend. En moyenne, les fruits rouges s’élève à 22
euros le kilo en pleine
saison. Ramené au
poids, la framboise est le
fruit le plus
cher de l’étale. Objectif: ne pas dépasser de 3
euros la barquette pour ne pas décourager le client.
S’assurer de la qualité des fruits rouges, c’est le
travail de Maxime Lafranceschina, primeur et meilleur
ouvrier de
France. Interviewé par
France 5, le spécialiste des fruits rouges aux
Halles Charly à Grenoble livre ses précieux
conseils pour reconnaître un bon
fruit.“Le pruine (ndlr la couche protectrice du
fruit) ne doit pas être trop abîmée (…) Pour les
framboises, il vaut mieux choisir les plus
petites et les plus rouges et les myrtilles sont meilleures quand elles sont bien
bleues.” Et gare aux
fruits trop
fermes! Plus la baie est moelleuse, meilleur sera le
goût.
Sans désherbants, c’est possible?
Difficile de produire des dizaines hectares de fruits rouges sans utiliser de
désherbants. Les
insectes sont
la bête noire des producteurs.
Mais avec l’interdiction prochaine du
glyphosate en
Europe, ces derniers imaginent mal comment ils vont pouvoir répondre à la demande exponentielle de baies.“Aujourd’hui, quand on a 20 hectares à désherber, il faut une solution efficace, rapide et peu coûteuse. Pour l’instant,
nous n’avons pas trouvé de
substitut au désherbant”, explique Anne Duval-Chaboussou, en charge de l’
étude des fruits rouges au centre d’
études de la production des fruits en Touraine.
A défaut de trouver des substituts au désherbant, le centre d’études de Touraine s’est penché sur l’impact environnemental du fruit rouge. En hiver, les consommateurs européens achètent les baies issus de pays tels que le Chili ou le Pérou. Mais en plaçant les fruits en chambre froide pendant 3 mois, les chercheurs ont découvert que le goût des fruits rouges était inchangé. Manger des baies Françaises en hiver sans impacter le bilan carbone est donc possible.
Pour tout savoir des dessous de la production des baies dans le monde, rendez-vous dimanche soir, à 20h50 sur France 5.
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