Le “happy slapping”, ou “vidéo lynchage”, est une forme d’agression surprise qui est filmée puis diffusée sur les réseaux sociaux. Un incident récent a eu lieu à Montpellier, où une collégienne de 15 ans a été agressée le lundi 18 novembre dernier, à proximité de l’arrêt de tram Antigone, près du collège Joffre. Deux jeunes filles ont roué de coups la victime. La police a ouvert une enquête et l’une des agresseuses a déjà été identifiée ; elle est également élève dans le même établissement que la victime.
Cette pratique, dont la dénomination est en décalage avec la gravité des actes, est courante sur les réseaux sociaux. Ziad, élève au collège Joffre, a témoigné de sa préoccupation face à de tels contenus : “Quand je vois ça, je suis choqué par la violence. Après, tu te demandes si tu es en sécurité quand tu sors du collège.” Son camarade Samson partage ce sentiment et déclare : “Filmer quelqu’un qui se fait agresser, c’est honteux. Et après, tout le monde rigole de ton malheur.” Samson souligne, de plus, qu’il ne prend jamais son téléphone au collège afin de respecter le règlement.
Du côté des parents, ces incidents et cette violence gratuite suscitent une grande inquiétude. Beaucoup d’entre eux cherchent des solutions pour éviter que leurs enfants deviennent des victimes ou des témoins d’agressions filmées. Par exemple, une mère de famille a choisi d’accompagner sa collégienne tous les jours pour l’amener et la récupérer à l’école, prenant même d’autres enfants avec elle pour éviter qu’ils traînent à l’extérieur. Alex, un autre parent, encourage les autres à faire de même : “À la sortie du collège, ils sont livrés à eux-mêmes et les insultes fusent, ce qui peut provoquer des bagarres.”
Il est important de préciser que filmer une agression pour ensuite la partager sur les réseaux sociaux est considéré par la loi comme une complicité. L’auteur de la vidéo peut encourir des peines similaires à celles des agresseurs, qui peuvent aller jusqu’à 5 ans de prison et une amende de 75 000 euros. Même si les faits se produisent en dehors de l’établissement, des mesures de protection peuvent être prises. Au collège Joffre, un conseil de discipline a été convoqué et la jeune fille identifiée comme agresseuse a été exclue temporairement.
Catherine Côme, directrice académique des services de l’Éducation nationale de l’Hérault, a fermement condamné ces actes de violence et a exprimé son soutien à la victime et à sa famille. Elle a également précisé que ses services, en collaboration avec le chef d’établissement, étaient disponibles pour offrir un accompagnement à l’élève concernée.
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