“Sur la pédiatrie, c’est sûr, il y a des tensions, nous n’en disconvenons pas”, a reconnu la ministre, au banc du gouvernement pour l’examen du projet de loi portant “diverses dispositions de vigilance sanitaire”.
“Mais il n’y a pas de tri, notamment dans les urgences”, a-t-elle affirmé, ajoutant qu’“il est hors de question de ne pas prendre un enfant en urgence vitale”.
Dans une intervention, la sénatrice LR Sylviane Noël a rapporté avoir été alertée par un représentant du collectif “sur la situation catastrophique des services de pédiatrie dans notre pays où les enfants en urgence vitale ne peuvent plus être soignés en raison du manque d’effectifs”.
“On parle aujourd’hui de tri et de perte de chances dans ces services de pédiatrie”, a affirmé la sénatrice de la Haute-Savoie.
“Nous n’avons pas pu accueillir cinq enfants en urgence vitale”
La sénatrice s’est fait le relais du collectif Inter-Hôpitaux, qui a donné une conférence de presse le jour-même, diffusée sur YouTube. “En ce mois d’octobre, nous n’avons pas pu accueillir cinq enfants en situation d’urgence vitale”, avait déclaré jeudi lors de cette conférence Oanez Ackermann, du service d’hépatologie pédiatrique du Centre hospitalier universitaire Bicêtre (AP-HP) dont 10 lits sur 24 sont aujourd’hui fermés.
“En ce mois d’octobre, nous n’avons pas pu accueillir cinq enfants en situation d’urgence vitale” et nous avons dû annuler “25 hospitalisations programmées depuis plusieurs mois”, avait-t-elle abondé, dans des propos relayés par nos confrères du Monde.
“C’est du tri”, avait de son côté Véronique Hentgen, pédiatre au Centre hospitalier de Versailles, évoquant le report d’une chirurgie pour une infection ganglionnaire, la non hospitalisation d’un enfant nécessitant un électroencéphalogramme pendant 24 heures, d’un autre souffrant de douleurs articulaires ou encore l’impossibilité de poser des pompes à insuline “car il n’y a plus de place d’hospitalisation”.