Pourtant, le Nord-Pas-de-Calais, récemment renommé Hauts-de-France depuis la fusion administrative avec nos cousins Picards, c’est bien davantage que ces quelques clichés qui -s’ils sont loins d’être anecdotiques- ne représentent qu’une infime partie de la diversité de cette région au faible attrait touristique estival.
Entre 2017 et 2020, le photographe Romain Ruiz a sillonné de long en large ce territoire au passé industriel et minier pour tenter d’en capter la richesse, la diversité et sa lumière qu’il trouve si particulière. Né vers Valenciennes, Romain quitte très vite avec ses parents la petite ville de Saint-Saulve pour la Champagne-Ardenne. Il y revient ponctuellement pour y voir sa famille restée là-bas. N’avoir été que de passage dans sa région natale lui donne envie de s’y reconnecter. Il commence donc à photographier tout ce qu’il voit dans ces rues si familières.
Il se met également à écumer les groupes Facebook sobrement appelés « Idées de sorties dans le Nord Pas-de-Calais » pour y découvrir une multitude de rassemblements locaux, de foires aux manèges, de fêtes médiévales cheloues présidées par des confréries locales dans des villages perdus entre deux terrils auxquels il va consacrer pas mal de son temps libre.
De la fête des Louches de Comines à la fête de la Dinde à Licques, il se met alors à photographier avec beaucoup de bienveillance des évènements qui n’étaient « généralement couverts que par des photographes municipaux, qui eux connaissaient par cœur ce qu’ils voient, au point d’en être blasés et de ne pas se rendre compte de la chance qu’ils ont et de la beauté unique qui les entourent », confie-t-il à VICE.
Selon lui, il faudrait des années pour découvrir toutes les traditions qui composent cet immense territoire. Sans se prétendre experts des fêtes et traditions ancestrales, il se rend vite compte qu’il y a là un paysage folklorique qui est incomparable.
Une bonne majorité des scènes qu’il a réussi à capter semblent mystérieusement intemporelles, certaines ont l’air d’avoir été prise avec un appareil numérique au milieu des années 60, d’autres en 90. Ça n’a pas sens et pourtant ça fonctionne plutôt bien. C’est aussi ça la magie du Nord.
Si le Covid n’était pas venu mettre en pause ces pérégrinations nordiques, il aurait sûrement pu se faire happer par son projet encore de nombreux week-end et jours fériés. Il en résulte néanmoins aujourd’hui un très beau livre nommé Contes du Nord sorti chez Filtreditions et limité à seulement 200 exemplaires, que vous pouvez commander ici.
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